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On entend la phrase magique depuis un bon moment déjà : « un logiciel open source sera par définition plus sécurisé qu'un logiciel propriétaire ». Et si cette maxime pouvait se vérifier il y a une dizaine d'années, ce n'est malheureusement plus forcément le cas aujourd'hui.

Il y a encore quelques années, les logiciels libres (free software) ou open source présentaient bel et bien un avantage structurel en matière de sécurité informatique pour une raison simple : ils permettent la capacité de modifier le code afin de garantir la possibilité d'obtenir un correctif en cas d'exposition à une vulnérabilité dans sa sécurité. Cependant, en une dizaine d'années, la créativité des pirates et la prolifération des cibles potentielles ont modifié cet état de fait, et aujourd'hui, les logiciels open source ne bénéficient d'aucune garantie de sécurité.

La chaîne d'approvisionnement logicielle se fait de plus en plus complexe

Aujourd'hui, les composants et bibliothèques open source tiers sont présents dans l'immense majorité des programmes informatiques et des applications. Ils permettent notamment aux développeurs d'ajouter diverses fonctionnalités à ces logiciels. Cependant, il serait illusoire de considérer la pratique sans risque : en effet, Snyk et la Fondation Linux ont pu publier un rapport nommé The State of Open Source Security il y a quelques jours qui présente une dépendance et des vulnérabilités indéniables. Ce rapport, alimenté par une enquête auprès de plus de 550 développeurs et professionnels de la cybersécurité au premier trimestre 2022, permet ainsi de prendre la pleine mesure des failles liées à l'utilisation de l'open source.

Ainsi, un projet moyen de développement applicatif rencontre 49 vulnérabilités en moyenne, tandis que 80 dépendances directes à du code open source ont été relevées. D'autre part, 49 % des organisations interrogées dans le cadre de cette enquête affirment ne pas avoir de politique de sécurité open source. Le problème principal vient du fait que de nombreux développeurs logiciels assemblent du code ajoutant des composants open source déjà existants à leur code unique, ce qui crée à terme de nombreux problèmes de sécurité.

Des failles de plus en plus nombreuses, et de plus en plus difficiles à régler

La durée nécessaire pour corriger les failles dans le domaine open source a plus que doublé en l'espace de seulement trois ans. S'il fallait 49 jours en moyenne en 2018, il faut désormais compter sur 110 jours en 2021 pour corriger une faille liée au code open source. Par ailleurs, il est désormais beaucoup plus difficile de maintenir de la visibilité sur l'ensemble des composants open source qui forment un logiciel, et ces dépendances créent de véritables risques de sécurité qui se vérifient ces dernières années. Les principaux intéressés sont d'ailleurs plus de 25 % à indiquer être inquiets quant à l'impact de cette dépendance open source sur la sécurité de leur service.

Pour tenter d'endiguer le problème, qui grandit chaque jour, Snyk et la Fondation Linux recommandent ainsi aux entreprises de définir et de déployer une véritable politique de sécurité open source, mais aussi d'utiliser l'automatisation afin d'adapter la réponse aux potentielles attaques.

Source : Snyk, Fondation Linux