La Russie annonce avoir découvert une opération d'espionnage menée par les États-Unis, qui auraient infecté des milliers d'iPhone.
La question de l'espionnage entre la Russie et les États-Unis est un sujet très ancien, qui ne change guère que par la nouveauté des moyens mis en œuvre. Ces derniers temps, les autorités russes semblent de plus en plus suspecter Apple d'y prendre part. Les officiels ont ainsi récemment été enjoints d'abandonner leur iPhone, et aujourd'hui, Moscou dénonce une opération d'espionnage qui serait passée par ces appareils.
Des milliers d'iPhone infectés
La confiance n'a jamais régné entre les États-Unis et la Russie. Alors, quand on apprend de la part des autorités russes qu'une opération d'espionnage américaine aurait été découverte, malgré les pincettes habituelles à prendre, on n'est finalement pas très étonné.
C'est le géant de la sécurité informatique Kaspersky qui serait à l'origine de la découverte, après avoir repéré des anomalies sur son réseau Wi-Fi d'entreprise en début d'année. « Nos experts ont découvert une cyberattaque extrêmement complexe, et parfaitement ciblée, qui utilise les appareils mobiles d'Apple », indique ainsi Eugene Kaspersky sur son blog. Les plus vieilles traces de cette attaque toujours en cours remonteraient à 2019.
Si la société russe estime ne pas être la cible principale et ne pas pouvoir nommer le commanditaire, le FSB est quant à lui plus direct. D'après les services spéciaux de Moscou, leurs homologues américains seraient derrière l'opération, qui aurait permis d'infecter plusieurs milliers d'iPhone.
Apple aurait-elle coopéré ?
Si cette première phrase n'a rien d'étonnant, la suite, elle, est plus inhabituelle. En effet, le FSB accuse aussi Apple dans cette histoire, faisant état d'une « coopération rapprochée » entre la firme de Cupertino et la National Security Agency (NSA), l'agence américaine en charge du renseignement d'origine électromagnétique.
Apple a rapidement démenti avoir jamais travaillé avec un gouvernement pour installer des backdoors et a précisé ne pas vouloir le faire à l'avenir. On se souvient que le géant de la tech avait il y a plusieurs années refusé d'aider le FBI à déverrouiller l'iPhone du terroriste de San Bernardino, ce qui avait obligé les forces de l'ordre à passer par une autre solution.
« Les services de renseignement américains utilisent depuis des décennies des sociétés informatiques pour collecter à grande échelle des données sur les utilisateurs d'Internet à leur insu », a de son côté commenté le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.