AMD fut le premier à évoquer publiquement son projet Fusion, peu de temps après le rachat d'ATI, réunissant sur une même puce un processeur et un circuit graphique. Seulement voilà, la firme de Sunnyvale a pris du retard et tandis qu'Intel lance la commercialisation de ses puces Sandy Bridge à destination des ordinateurs de bureau et ordinateurs portables, AMD va parallèlement lancer Zacate qui lui ne se destine qu'aux ordinateurs portables entrée de gamme. Il semble donc qu'Intel devance son challenger de toujours sur cette avancée pourtant majeure.
Rappelons que depuis quelques années, on assiste à une course à l'intégration assez impressionnante. Tout a commencé avec les premiers Athlon 64 intégrant le contrôleur mémoire (voir même les x87 c'était il y a encore plus longtemps) : dès lors, AMD et Intel n'ont eu de cesse d'intégrer de plus en plus de fonctionnalités dans leurs processeurs, des fonctionnalités qui autrefois se retrouvaient dans d'autres composants. Le but étant de réduire les coûts et de maximiser les performances. Cela a donc commencé par le contrôleur mémoire, qui a rejoint le processeur d'abord chez AMD et bien plus tard chez Intel, puis le contrôleur PCI-Express avec les processeurs Lynnfield d'Intel notamment, et maintenant le circuit graphique. Avec Sandy Bridge, Intel semble sur le point de franchir un nouveau cap dans cette course à l'intégration : si le circuit graphique de Sandy Bridge ne remplacera par une carte graphique haut de gamme, il s'annonce bien plus performant que les derniers circuits graphiques d'Intel intégrés au chipset. Mais suit-il bien cette logique d'intégration ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il nous faut préciser que si les nouveaux processeurs introduits par Intel ce jour inaugurent une toute nouvelle micro-architecture, les noms commerciaux demeurent. Ainsi, il est toujours question de Core i5 et de Core i7. Toutefois, la nomenclature des numéros de modèle évolue comme nous le verrons plus loin. Précisons également que contrairement à son habitude, Intel ne lance pas sa nouvelle architecture sur le haut de gamme.
Présentation de la micro-architecture Sandy Bridge
Vive les tocks ! Avant de détailler la nouvelle micro-architecture d'Intel, rappelons que le fondeur a depuis plusieurs années déjà opté pour un modèle de fonctionnement fait de « tocks » et de « ticks ». Le « tock » correspond à l'introduction d'une toute nouvelle micro-architecture quand le « tick » est sa déclinaison, généralement un an plus tard sur un nouveau procédé de fabrication avec quelques améliorations. Sandy Bridge est donc un « tock » qui arrive deux ans après la sortie de Nehalem (c'était en janvier 2008 !).Autre préambule nécessaire : si les actuels processeurs Clarkdale Core i3 et Core i5 intégrent bien un cœur graphique, ils utilisent en réalité un artifice déjà bien connu d'Intel. Sur le même packaging, Intel réunit deux dies : d'un côté le processeur et de l'autre l'IGP (ici un chipset de type G45 légèrement amélioré). Avec Sandy Bridge, il s'agit bien d'un tout autre niveau d'intégration, le cœur graphique étant sur le même die que le processeur.
Qui dit réunion d'un processeur et d'un cœur graphique dit mutualisation de certaines ressources et notamment de la mémoire cache comme nous le verrons plus loin... Si l'introduction d'un cœur graphique au sein de l'architecture constitue la principale nouveauté, Intel profite de Sandy Bridge pour améliorer un ensemble de points dans son architecture x86, notamment en vue d'optimiser la consommation électrique. Revue de détails.
Seconde génération d'architecture Core
Pour cette seconde génération d'architecture Core, les nouveautés commencent dès le front-end de la puce avec l'introduction d'un cache de type L0 pour stocker les micro-opérations décodées. Assez simple, celui-ci ne fait que stocker des instructions une fois qu'elles sont décodées (jusqu'à 1500 micro-ops soit plus ou moins 6 Ko). Il n'en demeure pas moins que l'arrivée de ce cache, au taux de réussite annoncé de 80%, permet d'optimiser la consommation en évitant de décoder trop fréquemment des instructions. Dans l'architecture x86 le décodage d'instructions est en effet une activité particulièrement intensive. À quand la même fonctionnalité sur les Atom ?Parallèlement, Intel revoit son unité de prédiction de branchements. Celle-ci a fait l'objet de trois améliorations : un nombre de cibles doublé, un stockage de l'historique plus efficace et un historique plus grand. Tout ceci doit contribuer à une meilleure efficacité et à l'identification de manière plus fine des branches à conserver. Rappelons que la prédiction de branchements consiste à prédire en avance si le code va utiliser un branchement pour précharger les bonnes instructions dans le pipeline d'exécution et ce, afin d'éviter de gaspiller des cycles d'horloge à vider ledit pipeline et à le recharger.
Au-delà, Intel introduit avec Sandy Bridge un nouveau jeu d'instructions : l'AVX. Et c'est précisément l'arrivée des instructions AVX qui explique/justifie la plupart des changements apportés aux cœurs d'exécution. Les instructions AVX (ou Advanced Vector Extensions) commencent là où les instructions SSE (en 128 bits donc) s'arrêtent. Pour être clair, il s'agit d'instructions vectorielles 256 bits qui devraient être utiles à des applications s'appuyant largement sur les calculs en virgule flottante (tout ce qui touche à l'encodage vidéo notamment, aux calculs de rendu 3D ou à l'application de certains filtres gourmands comme le rendu HDR). Mécaniquement, la puissance de calcul des puces Intel est doublée avec AVX face aux anciens processeurs utilisant SSE.
En ce qui concerne la prise en charge, les opérations AVX sur des flottants s'exécutent à pleine vitesse tandis que les opérations sur des entiers se voient pour l'instant divisées en deux opérations de 128 bits chacune. Intel rajoute des registres 256 bits tandis que certaines astuces permettent de minimiser l'impact de la prise en charge 256 bits sur la taille du die du processeur. Ainsi, certains chemins de données se voient réaffectés dans les unités d'exécution. Au final, Sandy Bridge peut effectuer deux opérations AVX par cycle d'horloge en flottants, en plus du chargement des données.
Et Intel d'optimiser sa gestion de l'OOO (ou Out of order execution en anglais dans le texte) avec un changement là encore assez fondamental passant par l'introduction d'un Physical Register File (ou PRF). AMD a d'ailleurs déjà annoncé qu'il recourra à cette technologie dans Bulldozer alors qu'Intel l'avait déjà utilisé... en son temps avec le Pentium 4. Il s'agit avec le PRF d'étendre le registre pour stocker les opérandes associés aux micro-opérations : de fait lors du cheminement de ces dernières dans le moteur d'exécution, seuls des pointeurs aux opérandes sont utilisés, évitant de déplacer les données associées. On économise ici tant en surface de die qu'en consommation électrique ! Qui plus est, la taille de différents registres augmente tout comme la fenêtre d'exécution pour les opérations dont l'ordre d'exécution peut être optimisé : elle est dorénavant 33% plus importante.
Qui dit performances en virgule flottante supérieures, dit pression accrue sur les unités de chargement/stockage pour la partie mémoire. Avec Sandy Bridge, les unités Load et Store (ou LS) sont maintenant symétriques. Cela a donc pour effet immédiat de doubler la bande passante, ça tombe bien avec l'arrivée d'AVX ! D'autres changements architecturaux sont également proposés : amélioration du débit sur les instructions de chiffrement AES ou encore amélioration du débit sur les opérations ADC (Add with carry).
Enfin, du côté des cœurs d'exécution x86 à proprement parler, ceux-ci sont au nombre de quatre dans l'implémentation initiale de Sandy Bridge, mais la modularité de Nehalem est conservée : il est possible d'en enlever pour n'avoir que deux cœurs ou d'en rajouter pour obtenir, pourquoi pas, six cœurs. Naturellement, l'HyperThreading qui permet à chaque cœur de travailler sur deux processus est toujours de la partie, sur les modèles où il sera actif.
Une mémoire cache mutualisée et un ring bus !
L'architecture Sandy Bridge inaugure deux particularités assez intéressantes. La première est l'uniformisation de la mémoire cache de dernier niveau, ou LLC (Last Level Cache), qui est partagée entre les cœurs d'exécution x86 et le cœur graphique. Pour le CPU, il s'agit d'une sorte de mémoire L3, mais pas pour le cœur graphique, d'où l'appellation LLC retenue par Intel. Dans une implémentation quadri-cœurs de Sandy Bridge, la mémoire cache de type LLC totalise 8 Mo répartis en blocs de 2 Mo. Naturellement, Intel reste libre de désactiver certains blocs sur certaines références commerciales.La seconde particularité de Sandy Bridge c'est l'interconnexion de la mémoire cache. Intel utilise en effet une interconnexion en anneau, plus connue sous le nom de ring-bus. C'est la première fois qu'une telle technologie est utilisée sur un processeur de bureau ! ATI en son temps l'avait employé sur certaines de ses puces graphiques. Pourquoi ce choix de la part d'Intel ? La facilité de câblage qui permet de relier le ring bus par-dessus la mémoire cache sans aucune incidence sur la taille du die. Mieux, ce choix s'avère assez souple pour le futur puisqu'il s'accommode fort bien d'un nombre plus grand de cœurs par exemple. Certains ingénieurs chez Intel estiment en effet que le ring bus de Sandy Bridge devrait s'adapter sans souci à des processeurs... 16 cœurs !
Le fonctionnement du ring-bus se fait par étapes, un peu comme une ligne de bus, avec un départ du bloc system agent, et un arrêt à chaque segment de la mémoire LLC (il y en a 4 dans une configuration quadri-coeurs) sans oublier le stop pour la partie graphique. Cette dernière est la plus éloignée du system agent : normal, elle est moins sensible à la latence. Notre analogie avec une ligne de bus s'arrête là puisqu'Intel a fait en sorte que ce soit systématiquement le chemin le plus court qui soit emprunté pour éviter des temps de latence trop importants. Toutefois, chaque étape du bus correspond à une latence de 1 cycle d'horloge.
Interfacé sur 256 bits, ce bus se décompose en quatre lignes distinctes (date, request, aknowledge et snoop) et fonctionne à la fréquence du processeur. En cela, Intel abandonne une partie du concept « Uncore » des Nehalem, où la fréquence de fonctionnement de la mémoire cache était différente de la fréquence du processeur.
En terme de bande passante du cache, Intel avance une bande passante 4 fois supérieure au cache des Nehalem avec un débit moyen estimé de 96 Go/s pour chaque segment de LLC. Au global le cache offrirait pas loin de 384 Go/s de bande passante ! Dernière précision, le cache étant mutualisé entre processeur x86 et solution graphique, Intel a bien entendu mis en place diverses fonctions d'arbitrages pour éviter que l'un ou l'autre des cœurs ne préemptent le cache pour son seul usage.
Le « Uncore » devient « System Agent »
Nous l'avons vu, l'intégration est l'un des maîtres mots de Sandy Bridge. Il se retrouve jusque dans la partie « Uncore » qui change curieusement de nom et devient System Agent. On y retrouve pourtant tous les attributs du « Uncore » en charge de la communication avec l'extérieur : contrôleur PCI-Express, contrôleur mémoire, moteur d'affichage et le DMI notamment. Côté PCI-Express, pas de surprise avec la gestion de 16 lignes en norme PCI-Express 2.0. Elles peuvent être réparties sur une configuration deux fois 8x pour les besoins, à tout hasard, de technologies comme le SLI et le Crossfire.On retrouve ensuite un contrôleur mémoire DDR3 fonctionnant sur deux canaux. Son principal intérêt ? Être aussi performant que celui des processeurs Core de type Lynnfield. En effet, avec les processeurs Clarkdale, le contrôleur mémoire était passé sur la puce graphique intégrée entrainant une réduction notable de la bande passante maximale théorique.
Le « System Agent » dispose de son propre domaine de fréquence et de sa propre ligne d'alimentation. À ce sujet, il est bon de préciser qu'on distingue trois lignes d'alimentation pour Sandy Bridge : une pour le « System Agent », une pour les cœurs d'exécution et le cache et enfin une ligne dédiée à la partie graphique.
Un Turbo revisité
Le mode « Turbo » des processeurs Core perdure avec Sandy Bridge et Intel y apporte des améliorations significatives. La plus évidente c'est que le « Turbo » concerne non seulement les cœurs d'exécution x86 mais également la partie graphique. Et ce, de manière intelligente, puisque la puce peut voir ses cœurs d'exécution x86 accélérer quand le GPU ralentit ou inversement.Mieux, le Turbo n'est plus directement lié au TDP sur Sandy Bridge. Rappelons en effet qu'avec les précédentes générations de processeurs Intel, le « Turbo » cessait de fonctionner dès que le TDP (ici sa dissipation thermique) du processeur avait été atteint. Soit, dans les faits, très rapidement après l'activation du « Turbo ». Intel tire dorénavant parti de l'inertie thermique. Après avoir passé un certain temps en dessous de son TDP maximum, le CPU a besoin de plus de temps pour atteindre à nouveau ses limites. L'unité de contrôle de l'alimentation ou PCU, présente dans le System Agent, peut alors activer le mode « Turbo » sur un ou plusieurs des cœurs pendant 25 secondes. Voilà pour la théorie. La pratique, c'est que cette vision du Turbo 2.0 concernerait plus les puces mobiles que leurs équivalents de bureau dont l'inertie serait en réalité bien moindre (il est question d'à peine 1 seconde).
Dans les faits, notre processeur Sandy Bridge va, selon la charge et après un temps d'inactivité, voir sa fréquence s'élever de manière conséquente, y compris après avoir dépassé son TDP, puis cette dernière va s'abaisser pour revenir dans les normes du TDP. À noter que l'unité PCU conserve une sorte d'historique des temps d'inactivité pour offrir plus ou moins de « Turbo ».
Un cœur graphique intégré !
Clé de voute de cette architecture Core de seconde génération, le cœur graphique intégré par Intel dans sa nouvelle architecture Sandy Bridge. Clé de voute car avec l'arrivée des instructions AVX, le cœur graphique de Sandy Bridge est assurément la nouveauté phare de cette nouvelle architecture. Intégré directement au die du processeur (NDLR : la répétition est ici pédagogique), le cœur graphique de Sandy Bridge vise à concurrencer les solutions graphiques d'entrée de gamme d'AMD ou de NVIDIA. C'est l'objectif clairement annoncé par Intel et nous verrons un peu plus loin s'il se vérifie dans les faits.Du côté des caractéristiques, ce cœur graphique dispose de 12 unités sur le papier... tout comme dans le module HD Graphics des précédentes générations de Core i3 et Core i5. Si le nombre d'unités n'augmente pas, elles profitent naturellement de l'arrivée de la mémoire cache unifiée (laquelle peut ou non être utilisée selon le choix du pilote graphique), de la finesse de gravure en 32nm, des fonctionnalités Turbo exposées précédemment et aussi de fréquences de fonctionnement supérieures.
A défaut de révolution sur l'architecture graphique, on note diverses petites améliorations avec l'arrivée de registres plus larges, des capacités accrues pour les opérations mathématiques complexes avec un débit supérieur, de nouvelles instructions toujours dans le but d'augmenter le rendement des unités de calcul ou encore la mise en place d'une seconde génération de branchement parallèle. Et si Intel nous surprend en ajoutant des unités fixes à foison dans son cœur graphique, le fondeur ne saurait faire oublier un détail quelque peu regrettable...
L'architecture graphique de Sandy Bridge est en effet de classe DirectX 10.1. Pas question donc de prise en charge de DirectX 11, ce qui début 2011 est tout de même ennuyeux. On se consolera avec la prise en charge de DirectCompute, d'OpenGL et d'OpenCL. Attention toutefois, pour OpenCL cette prise en charge est en Beta.
Nous parlions de l'explosion des unités fixes dans le cœur graphique. On retrouve une bonne partie d'entre elles dans le nouveau bloc dédié au traitement vidéo, bloc baptisé Quick Sync par le marketing. Intel annonce en effet une accélération complète du décodage des flux vidéo (MPEG2, VC1, AVC) au niveau des unités fixes : plus question d'utiliser ne serait-ce que partiellement les unités d'exécution du processeur pour accomplir le décodage comme c'était le cas avec les Clarkdale et Arrandale. L'intérêt ? Une consommation électrique réduite lors de la lecture vidéo. Et il ne s'agit pas seulement de décoder, mais aussi d'encoder puisque l'unité Quick Sync dispose de blocs dédiés à cet effet. Durant nos tests, l'accélération Quick Sync n'a pas fonctionné avec la version de PowerDVD 10 mise à notre disposition par Intel. La lecture de notre Blu-ray de référence était saccadée et l'occupation processeur proche des 35%. Et précisons qu'il n'est pas possible de profiter des accélérations Quick Sync lorsque le HD 3000 ou HD 2000 est utilisé dans une configuration avec chipset P67. Dommage !
Décliné en deux versions
Avec ses nouvelles puces Sandy Bridge, Intel décline son nouveau cœur graphique en deux versions. Nous avons ainsi la version de base, nom commercial HD 2000, qui équipe la plupart des Core i3 et Core i5 de seconde génération. Celle-ci embarque 6 unités d'exécution et voit sa fréquence de fonctionnement varier en fonction du modèle de processeur. Et à la fréquence de base s'ajoute la notion de Turbo, qui sera plus ou moins important là encore selon le modèle.Quant aux modèles « Unlocked », les fameux Core « K », ils intègrent le HD 3000. Il s'agit du même cœur graphique, mais doté de 12 unités d'exécution. Et là aussi les fréquences varient. On s'interrogera sur l'opportunité de réserver le HD 3000 aux seuls processeurs « K », des processeurs dédiés aux amateurs d'overclocking lesquels auront probablement... une carte graphique dédiée !
Intel HD 2000 et Intel HD 3000 vus par les pilotes graphiques Intel
Des pilotes graphiques encore problématiques
Si Intel veut imposer sa solution graphique, il lui faut travailler ses pilotes. Et aujourd'hui, force est de constater qu'il reste encore du chemin à parcourir. Sans parler des prises en charge de telle ou telle API, on peut tout de même vous résumer quelques-uns des plantages observés avec l'Intel HD 3000 et les pilotes l'accompagnant. Photoshop CS5 tout d'abord, qui dispose d'une accélération GPU en OpenGL plante au démarrage et propose au lancement suivant de désactiver l'accélération.Erreur sous Photoshop avec les pilotes graphiques Intel
Cinebench 11.5, application de test simulant un rendu 3D, refuse tout bonnement de démarrer avec notre Intel HD 3000. Et du côté des jeux, une fois Quake Wars Enemy Territory mis à jour en version 1.5, ce dernier plante au chargement. Et ainsi de suite... En bref, les pilotes Intel semblent n'avoir pas évolué d'un pouce sur ces problèmes de compatibilité que nous avions relevé il y a plus d'un an maintenant. Est-ce acceptable ?
Les processeurs Sandy Bridge, le nouveau socket LGA-1155
Pour les nouveaux processeurs utilisant l'architecture Sandy Bridge, Intel inaugure un nouveau socket, le socket LGA-1155. Très franchement, le fondeur aurait pu nous épargner ce choix puisqu'à l'heure actuelle ce sont pas moins de trois sockets qui cohabitent sur l'offre grand public d'Intel (LGA-1155, LGA-1156 et LGA-1366) ! Le socket LGA-1155 est très proche du LGA-1156 alors que les systèmes de ventilation du précédent seront compatibles avec le nouveau socket.Socket Intel LGA-1155
Gravés en 32nm, les nouveaux processeurs d'Intel comptent 995 millions de transistors dans leur version quadri-coeurs et sont déclinés dès le lancement sur plusieurs segments avec de nouveaux Core i3, Core i5 et Core i7. Selon le modèle, les caractéristiques évoluent. Ainsi, les Core i3 sont dotés de deux cœurs avec HyperThreading quand les Core i5 se contentent tous de quatre cœurs d'exécution sans HyperThreading. Seuls les Core i7 bénéficient de quatre cœurs d'exécution et de la technologie HyperThreading pour gérer un total de 8 processus. Outre les questions de fréquence, la quantité du cache varie également. Les Core i5 se dotent de 6 Mo de cache contre 8 Mo pour les Core i7. À noter que le contrôleur mémoire DDR3 intégré aux processeurs est toujours certifié pour de la DDR3 à 1333 MHz.
La numérotation commerciale des nouveaux Core évolue aussi puisque les références s'expriment désormais en millier. Le premier chiffre « 2 » est là pour préciser que nous parlons de la seconde génération d'architecture Core.
Côté enveloppe thermique, Intel annonce un TDP de 65 Watts pour les Core i3 et 95 Watts pour l'ensemble de ses nouveaux Core i5 et Core i7. Sur le haut de gamme, Intel nous propose deux références se terminant par la lettre K : les Core i5 2500K et Core i7 2600K. Ces processeurs disposent tous deux d'un coefficient multiplicateur débloqués et ce sont ces derniers qu'Intel nous a fait parvenir pour ce test. Pour ce qui est des fréquences de fonctionnement, le Core i5 2500K opère à 3,3 GHz avec un Turbo pouvant atteindre 3,7 GHz quand le Core i7 2600K soit sa fréquence de base portée à 3,4 GHz pour un Turbo opérant à 3,8 GHz. Les deux puces profitent du circuit graphique HD 3000 avec une fréquence en turbo maximale de 1350 MHz pour le Core i7 2600K contre 1,1 GHz pour le Core i5 2500K.
Les Core i5 2400, Core i5 2500K et Core i5 2600K vus par CPU-Z
Nous aurons également l'occasion de tester un Core i5 2400 avec une fréquence de fonctionnement de 3,1 GHz et un Turbo à 3,4 GHz alors que lui dispose d'un cœur graphique HD 2000. La différence entre HD 2000 et HD 3000 ? Quand le HD 2000 dispose de 6 unités de traitement, le HD 3000 en embarque le double, soit 12 UE.
L'overclocking... une vue de l'esprit ?
Avec l'architecture Sandy Bridge, les équipes d'Intel ont, dans le but d'une intégration toujours plus importante, fait le choix technologique d'inclure le générateur d'horloge dans le chipset ou PCH. Le générateur d'horloge, ou PLL, est en charge de définir la fréquence de base, ici 100 Mhz, qui sera ensuite utilisée par nombre d'unités au sein du processeur ou du système. Problème, les fréquences étant liées, l'overclocking pose de graves problèmes de stabilité sur les bus USB ou Serial-ATA notamment. Dans les faits, et selon nos propres tests, l'overclocking de la fréquence de base à plus de 106 MHz rend le système totalement instable au point que Windows 7 ne démarre même pas.Alors bug ou volonté délibérée de reprendre la main sur l'overclocking ? Nous ne trancherons pas mais dans tous les cas, et ça tombe étrangement bien, les versions « Unlocked » ou « K » des nouveaux processeurs Core prennent tout leur sens. En effet, s'il n'est plus possible de modifier la fréquence du bus système de base, le dernier recours pour l'overclocking est de modifier le coefficient multiplicateur à la hausse ce qui est possible uniquement sur les nouveaux processeurs « K » et leur coefficient débloqué atteignant 57x au maximum. Sur notre système de test avec une Maximus IV Extreme, il nous a été possible d'atteindre, en air cooling, avec le Core i7 2600K les fréquences de fonctionnement successives de 4,6 et 4,8 GHz. Malgré plusieurs essais les 5 GHz sont restés hors d'atteinte.
Overclocking du Core i7 2600K à 4,8 GHz
Dernier recours le processeur « K » ? Pas tout à fait en fait. Afin de ne pas totalement interdire l'overclocking sur ces processeurs non « K », Intel fait quelques concessions et autorise la modification des coefficients multiplicateurs du Turbo en permettant d'ajouter jusqu'à 4 bins (soit 400 MHz) à la fréquence maximale en Turbo. Attention pour en profiter il faut impérativement disposer d'une carte mère avec chipset P67. Dans les faits donc notre Core i5 2400 cadencé à 3,1 GHz, dont le Turbo opère à 3,4 GHz peut atteindre 3,8 GHz en overclocking. C'est peu mais c'est toujours ça de pris !
Le coefficient Turbo maximum pour notre Core i5 2400
Un nouveau chipset ou PCH de série 6
Pour accompagner ses nouveaux processeurs et son nouveau socket, Intel introduit de nouveaux chipsets : les H67 et P67 notamment. Le premier dispose du nécessaire pour gérer les sorties vidéos (DVI, HDMI 1.4, DisplayPort, etc) alors que le second vise le segment performance. Et cette fois-ci Intel introduit une segmentation assez nette en terme d'overclocking : si vous souhaitez pleinement overclocker votre processeur, il vous faudra retenir le P67 puisque sur le chipset H67 seule la partie graphique pourra être overclockée. Impossible en effet de modifier le coefficient multiplicateur d'un processeur « K » sur chipset H67 et impossible d'accéder à l'overclocking partiel des processeurs non « K ». Quant au P67, il ne permet pas de profiter du circuit graphique intégré.Diagramme Intel P67
Utilisant un bus DMI pour communiquer avec le processeur (bande passante toujours aussi étriquée de 2,5 Go/s), le PCH série 6 n'offre pas grand-chose de neuf en matière de fonctionnalités. Inutile d'espérer de l'USB 3.0 sur les P67 et H67, ceux-ci se bornent à l'USB 2.0. A défaut d'USB 3.0, on se console avec la prise en charge du Serial ATA 6 Gb/s sur deux ports uniquement ! C'est peu... Au sujet du PCI-Express : aux 16 voies gérées par le processeur, Intel en ajoute 8 dans son PCH avec la gestion de la norme 2.0.
Diagramme Intel H67
Au sujet de la mémoire, et bien que cela ne dépende plus directement du chipset, le P67 permet d'aller au-delà des 1333 MHz et ce, pour tenter de proposer une bande passante mémoire suffisante dans les cas d'overclocking importants. C'est ainsi que le P67 propose la gestion de la DDR3 jusqu'à 2133 MHz. Côté connectivité en matière de moniteurs, il est à déplorer la non-prise en charge du DVI Dual-Link sur le H67, notre écran 30 pouces ne pouvant afficher une résolution supérieure à 1280x800 en étant connecté directement au HD3000.Dans le cadre des tests Sandy Bridge, nous avons récupéré un certain nombre de cartes mères en Socket LGA-1155. Sans prétendre vous proposer un test complet de celles-ci, nous vous présenterons dans les lignes ci-après les modèles H67 et P67 que nous avons pu essayer !
Bienvenue aux BIOS UEFI
L'une des fonctionnalités communes à tous ces nouveaux modèles de cartes mères c'est l'adoption d'un BIOS nouvelle formule, le fameux UEFI. Remplaçant ces bons vieux BIOS à l'interface austère, les BIOS UEFI offrent une interface graphique, pilotable à la souris. C'est un progrès certain en terme d'ergonomie alors qu'en terme de fonctionnalités cette nouvelle génération de BIOS prend en charge nativement les disques durs de plus de 2,2 To (par exemple). Elle offre également de nouvelles possibilités fonctionnelles avec par exemple chez Asus, sur certaines cartes, la possibilité de faire des captures du BIOS, ou chez MSI la possibilité de lancer des modules de mise à jour en ligne (hélas via un disque externe).Aperçu d'un BIOS UEFI, ici chez Asus
Les cartes-mères :
Asus P8H67-M EVO
Au format micro-ATX, la P8H67-M EVO d'Asus est une carte mère bâtie autour du chipset Intel H67. En ce sens, elle propose les sorties vidéo nécessaires à l'exploitation des circuits Intel HD 2000 et HD 3000. Avec un PCB sombre aux embouts arrondis, la carte comporte un Socket LGA-1155 et quatre emplacements mémoire DDR3. Ces derniers sont munis des systèmes de clips automatiques mis au point par Asus pour une insertion facilitée des barrettes mémoire. Les composants de l'étage d'alimentation se voient recouverts de radiateurs aux formes futuristes tandis qu'un radiateur recouvre également le PCH, le composant Intel.La carte se dote d'un connecteur PCI-Express 16x de seconde génération, et d'un connecteur PCI-Express 16x câblé sur 8x. On retrouve également un port PCI et un connecteur PCI-Express 1x. Avec quatre ports Serial-ATA 3 Gb/s et deux ports Serial-ATA 6 Gb/s, la carte prend toujours en charge l'interface IDE. La partie audio dépend d'une puce Realtek ALC 892 sur 8 canaux et le réseau est géré par une autre puce Realtek 8111E. Il s'agit naturellement d'un contrôleur Gigabit. L'USB 3.0 n'étant pas géré nativement par le chipset, Asus sélectionne un composant Asmedia pour gérer deux ports USB 3.0. Et n'oublie pas le Firewire !
La connectique arrière de la carte est composée de quatre ports USB 2.0, deux ports USB 3.0, un connecteur PS/2, un port RJ45, six connecteurs audio mini-jack, un port HDMI, un connecteur Display Port, un port DVI et un connecteur VGA, sans oublier la sortie audio optique, le connecteur eSATA et le port Firewire. Asus accompagne sa nouvelle carte mère micro-ATX d'un BIOS UEFI, aux options assez limitées alors qu'il propose des fonctionnalités nouvelles comme des interrupteurs sur la carte mère pour activer l'EPU (économie automatique de l'énergie lorsque le système n'est pas sollicité) et pour activer le GPU Boost (overclocking du circuit graphique intégré). S'il n'est pas pratique de devoir ouvrir son PC pour agir sur ces interrupteurs, ils permettent de ne pas installer les logiciels correspondants sous Windows et c'est plutôt bien vu !
Détails Asus P8H67-M EVO
Asus P8P67 Deluxe
Chez Asus le P67 se décline logiquement avec un modèle Deluxe au format ATX. Noire, avec des embouts arrondis, la carte se dote d'un Socket LGA-115 et de quatre emplacements mémoire DDR3 avec encoche de fixation automatique. Logiquement plus complète que le modèle H67, la P8P67 Deluxe se dote de divers radiateurs dont un ensemble relié par heatpipe et recouvrant les composants de l'étage d'alimentation. Le radiateur du chipset est lui doté d'un logo Asus s'illuminant de bleu à la mise sous tension.Armée d'un bridge PCI-Express PLX, la carte comporte deux connecteurs PCI-Express 16x de seconde génération pouvant être utilisés pour du SLI ou du CrossFire et opérant dans ce cas de figure en 8+8x. S'y ajoute un troisième connecteur PCI-Express 16x câblé sur 8x deux ports PCI et deux connecteurs PCI-Express 1x. Aux six connecteurs Serial-ATA gérés par le chipset Intel, Asus en ajoute deux supplémentaires alors que l'IDE est ici aux abonnés absents.
Avec deux contrôleurs réseau en Gigabit Ethernet, l'un signé Intel, l'autre Realtek, la carte se dote d'un circuit audio Realtek ALC889 sur huit canaux. On retrouve également deux puces NEC pour la gestion de l'USB 3.0 et un circuit VIA pour ce bon vieux Firewire. Asus compète la carte avec des boutons de mise en marche ou de redémarrage ainsi que deux interrupteurs pour le TPU et l'EPU (voir explication plus haut). En prime, la P8P67 Deluxe est dotée d'un contrôleur Bluetooth alors qu'Asus livre un boîtier 3 pouces ½ se reliant au connecteur USB 3.0 normalisé à 19 broches pour permettre d'avoir deux ports USB 3.0 en façade sur son PC.
Détails de la P8P67 Deluxe
La connectique arrière est assez dense : huit ports USB 2.0, deux ports USB 3.0, deux connecteurs RJ45,deux ports eSATA, un port PS/2, six connecteurs audio mini-jack, un port Firewire et des sorties audio numériques, l'une coaxiale, l'autre optique. À noter, la présence d'un afficheur LED sur la carte pour une lecture facilitée des codes de diagnostic et un bouton de clear CMOS parmi les connecteurs présents à l'arrière de la carte.
MSI H67MA-E45
Chez MSI aussi, l'arrivée de Sandy Bridge rime avec nouvelles cartes mères. Parmi les nouveautés, citons la H67MA-E45, une carte micro-ATX avec chipset H67 que nous avons pu essayer. Avec un PCB noir aux embouts arrondis, la carte semble quelque peu dépouillé tant les composants qui l'animent semblent clairsemés. L'étage d'alimentation profite de composants de type SFC. Quant au chipset, il est recouvert d'un simple radiateur. On retrouve, outre le Socket LGA-1155, quatre emplacements mémoire DDR3, un port PCI-Express 16x de seconde génération et trois connecteurs PCI-Express 1x.Avec six connecteurs Serial-ATA, la carte fait l'impasse sur l'IDE et propose des fonctionnalités minimalistes mais néanmoins convenables : prise en charge du Firewire par une puce VIA, gestion de l'USB 3.0 via un composant NEC ou encore support audio par une puce Realtek ALC892. Le réseau est naturellement au programme avec un contrôleur Realtek 8111E de type Gigabit Ethernet.
La connectique est composée de quatre ports USB 2.0, deux ports USB 3.0, un connecteur RJ45, un port PS2, une sortie audio optique, un connecteur VGA, un port DVI, et un connecteur HDMI. A cela s'ajoutent six connecteurs audio de type mini-jack. MSI profite de Sandy Bridge pour ressortir de ses cartons les BIOS UEFI : la carte dispose logiquement d'un BIOS à cette norme.
Détails MSI H67MA-E45
- Carte mère Asus P8H67M EVO (BIOS 0805)
- 4 Go mémoire DDR3-1600 Corsair @1333 MHz
- Disque dur Western Digital Raptor 300
- Disque dur Seagate 7200.11 1 To
- Carte graphique AMD Radeon HD 5850
- Carte mère Intel DH55TC
- 4 Go mémoire DDR3-1600 Corsair @1333 MHz
- Disque dur Western Digital Raptor 300
- Disque dur Seagate 7200.11 1 To
- Carte graphique AMD Radeon HD 5850
- Carte mère Asus Rampage II Extreme,
- 6 Go mémoire DDR3-1600 Corsair @1333 MHz
- Disque dur Western Digital Raptor 300
- Disque dur Seagate 7200.11 1 To
- Carte graphique AMD Radeon HD 5850
- Carte mère Asus Crosshair IV
- 4 Go mémoire DDR3-1600 Corsair @1333 MHz
- Disque dur Western Digital Raptor 300
- Disque dur Seagate 7200.11 1 To
- Carte graphique AMD Radeon HD 5850
3DMark Vantage - v1.0.1 - Test processeur
Pour commencer, un classique. Le test processeur de 3DMark Vantage place le Core i7 2600K en tête, largement devant le Core i7 950 notamment. Ce dernier bénéficie pourtant de la DDR3 triple canal. A 3,3 GHz, le Core i5 2500K devance lui aussi le Phenom II X6 1100T tandis que le Core i5 2400 fait mieux que le Phenom II X6 1075T. Notre Core i5 2400 et sa fréquence de base de 3,1 GHz se montre 21% plus rapide que le Core i5 760, ce dernier opérant à 2,8 GHz. L'écart significatif du Core i7 2600K face au Core i5 2500K s'explique par la présence de l'HyperThreading sur le premier.
PCMark 05 - v1.2.0 - Test processeur
On reste chez FutureMark avec le vénérable PCMark 05 et son test processeur. Core i7 2600K et Core i5 2500K trustent le haut du pavé alors que le Core i5 2400 est ici 8% plus rapide que le dernier-né des Phenom, le Phenom II X6 1100T. Il est intéressant de noter que la version basse consommation du Core i5 2400, le modèle 2400S, réussit à se positionner devant le Core i7 870K qui opère à 2,93 GHz contre seulement 2,5 GHz pour notre petit nouveau.
PCMark 05 - v1.2.0 - Test mémoire
Le test consacré à la mémoire consacre le Core i7 2600K, comme d'ailleurs le test processeur de 3DMark Vantage. Ici il est particulièrement intéressant de noter les très bonnes prestations des processeurs Sandy Bridge, qu'on retrouve dans la tête du classement. On se souvient en effet qu'avec les Clarkdale, dont le Core i5 661 est un fier représentant, la bande passante mémoire avait été sacrifiée. Ce n'est plus le cas avec Sandy Bridge, et c'est tant mieux.
Sandra 2011 - Test processeur
Autre test, même finalité. Que l'on considère le nombre d'instructions à la seconde (GIPS) ou le nombre d'opérations à virgule flottante à la seconde (GFLOPS), les processeurs Intel continuent de dominer. On saluera toutefois les bonnes prestations du récent Phenom II X6 1100T en la matière. Sur le papier, la seconde génération de l'architecture Core offrirait des performances brutes 48% supérieures aux précédents processeurs Core (en comparant le résultat GIPS du Core i5 2400 face au Core i5 680).
Sandra 2011 - Test mémoire
Le test mémoire de Sandra 2011 nous donne des débits théoriques. Ceux-ci confirment les relevés de PCMark. Pas de souci à se faire donc pour les performances mémoire sur les nouveaux Sandy Bridge notamment face aux processeurs AMD qui semblent toujours aussi limités en la matière. La bande passante mémoire offerte par le moins rapide des Core i5 de seconde génération (le 2400S) est ici 36% supérieure à la bande passante mémoire théorique du meilleur des processeurs AMD, le Phenom II X6 1100T. À noter, le Core i7 950 est naturellement en tête, triple-canal oblige.
ScienceMark 2.0 x64 - Primordia
On terminera cette première page de tests avec ScienceMark, un logiciel mesurant la rapidité du processeur à effectuer certains calculs complexes. Surprise, les nouveaux Core s'en sortent haut la main ! Ainsi le Core i7 2600K est 20% plus rapide que le Core i7 950 et 28% plus performant que le Phenom II X6 1100T.
Cinebench 11.5
Cinebench évalue la rapidité de nos processeurs à effectuer le rendu d'une scène 3D complexe. Net avantage une fois encore pour le Core i7 2600K avec un score 19% supérieur au Phenom II X6 1100T. Le Core i5 2500K, processeur quadri-coeurs sans HyperThreading vient ici talonner le Core i7 950. Et si certains s'étonnent des maigres résultats des Core i5 661 et 680 d'ancienne génération, il faut se souvenir que ces processeurs sont double-coeur (avec HyperThreading toutefois). Face au Core i5 661, le Core i5 2400 est presque deux fois plus rapide ! Et face au quadri coeurs d'AMD, ici le Phenom II X4 970, le Core i5 2400 est 23% plus performant.
Compression de fichiers - WinRAR 3.93
Le test de compression de fichiers effectué sous WinRAR consiste à mesurer le temps nécessaire pour créer une archive. Les résultats sont exprimés en secondes, la lecture du graphique est inversée. Carton plein pour les nouveaux Core, les trois modèles Core i7 2600K, Core i5 2500K et Core i5 2400 s'adjugeant les trois premières marches du podium. À noter la prestation du Core i5 2400 aussi rapide... que le Core i7 950. Le plus rapide des AMD est ici presque trente secondes plus lent que le Core i5 2400.
3DSMax 2010 - 1280*1024 - Radiosité
Sous 3DSMax 2010 nous mesurons le temps nécessaire au rendu complet d'une scène 3D complexe. Les résultats sont exprimés en secondes, la lecture du graphique est inversée. Nous faisons presque le même constat que sous WinRAR à ceci près que le Phenom II X6 1100T et ses six coeurs terminent troisième tandis que le Core i7 950 devance le Core i5 2400. Quoi qu'il en soit, l'architecture Sandy Bridge est diablement efficace : le rendu de notre scène se fait en 28 secondes de moins sur un Core i5 2400 face à un Core i5 760.
Adobe Photoshop CS5 - Flou radial
Avec la dernière version en date de Photoshop, nous appliquons à une image haute résolution un filtre de flou radial. Nous mesurons le temps nécessaire à l'application du filtre. Les résultats sont exprimés en secondes, la lecture du graphique est inversée. Tir groupé pour Sandy Bridge comme avec WinRAR : les Core i7 et Core i5 de seconde génération sont sur le podium et même le Core i5 2400S, pourtant handicapé par ses 2,5 GHz, fait mieux que le Phenom II X6 1100T.
Compression vidéo - TMPGenc 4.7
Avec TMPGenc, nous effectuons la compression d'une vidéo au format AVI brut vers le format MPEG2. Les résultats sont exprimés en secondes, la lecture du graphique est donc inversée. Les Core i5 sont, et ça n'étonnera pas grand monde, les plus rapides et le Core i7 2600K mettra dix secondes de moins que le Core i7 950 pour encoder notre vidéo de référence. Face au Phenom II X6 1100T, le Core i5 2400 va effectuer l'encodage en douze secondes de moins.
Mathematica 5.2
Traditionnellement, les processeurs Intel n'étincelaient guère sous Mathematica. Sandy Bridge change la donne et nos quatre processeurs de seconde génération forment le peloton de tête. Le Core i5 2500K de montre ainsi 17% plus rapide que le Core i5 680. Quant au Core i5 2400, il est 37% plus performant que le Phenom II X6 1100T.
Crysis Warhead - v1.1 - 1024x768x32 - Réglages élevés
Premier jeu de notre protocole, Crysis Warhead fonctionne ici en mode DirectX 10 Enthusiast 64 bits. Pour rappel, si nous testons les jeux en 1024x768, c'est avant tout pour permettre de distinguer les écarts relatifs entre les processeurs, indépendamment des performances de la carte graphique. Même si l'on ne joue plus, en 2010, dans cette résolution, en pratique ces scores nous donnent le potentiel des processeurs dans les moteurs de ces jeux. Nos chiffres doivent donc être interprétés comme tels. En l'occurrence, nos performances semblent ici limitées par la carte graphique. Les Core i5 Sandy Bridge se démarquent toutefois des autres processeurs et le Core i7 950 semble... bien loin !
Dirt 2 - 1024x768x32 - Réglages élevés
Dirt 2 consacre lui aussi les Sandy Bridge, lesquels offrent les meilleures performances. Dans ce test, le Core i5 2400 affiche des performances 13% supérieures au Core i7 875K et 7,94% supérieures au plus rapide des AMD, le Phenom II X6 1100T.
Call Of Duty 4 Modern Warfare - v1.7 - 1024x768x32
Call Of Duty 4 confirme les aptitudes des Sandy Bridge en matière de jeu. On retrouve nos nouveaux processeurs en tête, alors que le Core i7 950 devance tout de même le Core i5 2400. Quant au Core i5 2400S, version largement moins véloce mais basse consommation, il se paye le luxe d'être devant le Phenom II X6 1100T. Face au Core i7 875K, le Core i5 2400 est 7% plus rapide et 18% plus rapide que le Phenom II X4 970.
Far Cry 2 - v1.04 - 1024x768x32
On termine avec Far Cry 2 qui conforte nos opinions. Les Sandy Bridge sont les plus rapides, le Core i7 950 Nehalem termine quatrième et l'écart avec les processeurs AMD est ici indécent, tout simplement. Notre Core i5 2400 est 16% plus rapide que le Core i5 760. Ici l'écart de performances entre Core i7 2600K et Core i5 2500K est insignifiant.Nous allons ici tester les performances graphique des nouveaux Sandy Bridge. Pour ce faire, nous retenons deux résolutions : 1280x1024 (résolution d'un écran 19 pouces) et 1680x1050 (résolution d'un 22 pouces). Nous faisons figurer les performances d'une GeForce GT 430, l'une des plus petites cartes graphiques additionnelles commercialisées chez NVIDIA.
Far Cry 2 - v1.04 - Réglages élevés
Premier constat, sous la même appellation de HD 3000, les performances varient en fonction du modèle à cause de la fréquence. Second constat : face au Core i5 661 qui profite d'un coeur graphique intégré plus rapide que les autres modèles de la gamme, les performances de Sandy Bridge sont deux fois supérieures. Quant au Core i7 2600K, ses performances sont 20% supérieures au Core i5 2500K. Impossible pour autant de rivaliser avec le GeForce GT 430, au bas mot trois fois plus rapide. Et impossible également de jouer avec fluidité avec un Intel HD 3000.
Call Of Duty 4 Modern Warfare - v1.7
Call Of Duty nous donne des performances enfin acceptables pour Intel puisqu'avec 30 fps il devient effectivement possible de jouer. Là encore, les performances du HD 3000, dans sa version la plus aboutie, sont plus de deux fois supérieures à la précédente génération, l'Intel HD Graphics. Le progrès est notable, mais pas suffisant pour inquiéter le GeForce GT 430 de NVIDIA.
World In Conflict - v1.0009
Avec Call Of Duty 4, l'Intel HD 3000 était à la fête. Il est à la peine avec World In Conflict. Le jeu de stratégie est en effet inexploitable avec les puces Intel, tandis que ses performances sont identiques entre HD 3000 et HD Graphics (modèle Core i5 2500K vs Core i5 661). Forcément, le GeForce GT 430 est lui largement plus rapide avec des performances 3 fois supérieures, au bas mot.
Consommation
Nous avons bien sûr mesuré la consommation électrique de nos processeurs. Pour cela nous employons un wattmètre et nous relevons la consommation électrique du système à la prise. C'est donc la consommation totale de la machine qui est relevée. Nous procédons à deux mesures : au repos sous Windows 7, puis en charge avec Prime 95.Au repos, la consommation des nouveaux quadri-coeurs Sandy Bridge, gravés en 32nm, est dans la droite ligne des précédents Core i5, autour des 80 Watts. Elle reste largement inférieure à la consommation du Core i7 950 ou des Phenom d'AMD au repos. En charge, la consommation de nos Sandy Bridge est l'une des plus faibles de ce comparatif. C'est ainsi que le Core i7 2600K consomme 186 Watts en charge contre 283 Watts pour le Core i7 950 : ce dernier est pourtant systématiquement distancé par le petit nouveau ! Et naturellement, la consommation de nos Sandy Bridge en charge reste nettement plus compétitive que celle de leurs homologues AMD.
Conclusion
Mieux, Intel réussit le pari de proposer plus de performances pour une consommation en charge moindre ! Clairement, nous ne boudons pas notre plaisir de voir un Core i7 2600K plus rapide dans à peu près tous les domaines que le Core i7 950 pour une consommation en charge en moyenne inférieure de 100 Watts.
Gravé en 32nm, Sandy Bridge est aussi la première puce d'Intel à intégrer sur le même die un cœur graphique. Une autre prouesse, d'autant que les performances du circuit graphique sont bel et bien à la hausse ! Le module HD 3000 d'Intel est deux fois plus rapide que le précédent HD Graphics des Core i5 661. Aux dernières nouvelles ni AMD ni NVIDIA ne peuvent se targuer de doubler les performances de leur puce graphique à chaque nouvelle génération !
Doubler les performances graphiques c'est une chose, les rendre exploitables en est une autre. Depuis notre dernier test du graphique intégré d'Intel, il y a un an maintenant avec le Core i5 661, la plupart des bugs ou limitations soulevés à l'époque n'ont pas été corrigés alors que les performances dans la plupart des jeux restent bien trop faibles pour pouvoir jouer décemment. Le fossé avec une carte graphique d'entrée de gamme est donc toujours aussi important comme le montrent les performances de notre GeForce GT 430 de référence. Reste qu'Intel a particulièrement soigné le moteur de décompression vidéo : un plus appréciable pour ceux qui veulent se contenter du graphique intégré pour un PC de type Media Center. Sauf que voilà, avec notre version de test de PowerDVD, la lecture Blu-ray n'est guère convaincante.
Au chapitre des griefs, le premier d'entre eux concerne bien évidemment l'overclocking qui est dorénavant très fortement encadré par Intel. Il n'est plus possible de toucher à la fréquence de base, la Base Clock, pour pratiquer un overclocking et seuls les processeurs « K », les modèles les plus onéreux donc, permettent d'avoir quelques libertés en matière d'overclocking grâce à leur coefficient débloqué. Et qui plus est, l'overclocking n'est possible que sur les cartes mères avec chipset P67, autre restriction qui nous laisse circonspects.
À ce problème majeur de l'overclocking, s'ajoute la segmentation de l'offre commerciale d'Intel. Si l'on applaudit le fait que la nouvelle gamme Core i5 ne comporte que des processeurs quadri-cœurs (enfin !), on est perplexe sur le choix de réserver le cœur graphique HD 3000 le plus puissant aux seuls processeurs « K ». Vraisemblablement, les overclockers à qui se destinent les processeurs « K » n'auront cure de l'IGP intégré d'autant qu'il est inutilisable sur les cartes mères P67. Situation kafkaïenne ?
Du côté des chipsets, on regrettera au passage l'absence de fonctionnalités véritablement innovantes ! La prise en charge du Serial-ATA 6 Gb/s est certes bienvenue ... mais sur deux ports, seulement ? Et quid de l'USB 3.0 ? Et pourquoi un lien DMI toujours aussi étriqué entre le processeur et la puce faisant office de chipset ?
Bref, tout n'est pas rose au pays de Sandy Bridge ! Si les performances nous enchantent, si Intel prouve une fois encore qu'il reste incontournable et qu'il est possible d'augmenter significativement les performances processeur d'une génération à l'autre, et si l'offre d'AMD fait quelque peu peine à voir, le prix des nouveaux Sandy Bridge est un autre sujet de débat. Car finalement, le plus modeste de nos Core i5 de seconde génération, le Core i5 2400, est annoncé à 184 dollars, le prix plus ou moins d'un Phenom II X4 970. Et si le Core i5 2500K reste à un prix acceptable, 216 dollars, le Core i7 2600K voit son prix s'envoler à 317 dollars ! Soit une centaine de dollars de plus que le modèle 2500K pour 100 MHz de plus, 2 Mo de cache en plus et l'HyperThreading... Mais il est vrai que même à ce prix selon nous trop élevé le Core i7 2600K est tentant, tant ses performances en imposent ! Reste à savoir si le surcoût demandé pour les modèles K face à leurs homologues non K est toujours raisonnable. Pour le Core i5 2500K oui assurément, mais non pour le Core i5 2600K. Quant au Core i5 2400 son positionnement tarifaire est plus délicat : ses performances sont globalement supérieures à un Phenom II X4 970 mais l'écart avec les autres nouvelles puces Sandy Bridge est conséquent et c'est regrettable.