Propriété de Zound Industries (casques/enceintes Marshall), Urbanears est surtout l’une des rares marques survivantes de ce que l’on pourrait appeler « l'ère des marques Design », ou ce simple argument suffisait à se lancer dans l'aventure. Se réinventant assez bien, Urbanears reste pourtant dans une sorte d’entrée ou de milieu de gamme, proposant des casques et écouteurs plutôt accessibles, et généralement colorés. Avec ses premiers écouteurs façon Airpods, les Luma, UrbanEars ne cache pas son ambition. Mais la marque n'est-elle pas déjà en retard ?
- Très bonne fabrication
- Son équilibré
- Bon microphone
- Autonomie moyenne
- Manque de dynamisme
- Ergonomie perfectible
- Quelques bugs
Compact et étonnamment bien construits
Si rien n’est incroyablement original dans leur conception, les Urbanears Luma n'ont pas de réel défaut sur la forme.
Pour commencer, la boite de recharge est vraiment exemplaire. Très compacte, d’une forme simple mais agréable, celle-ci est moulée dans un plastique de bonne qualité, assez rigide et dense, ne donnant vraiment
pas l’impression d’un produit au rabais. Son revêtement mat et grainé le rend d’autant plus sérieux, alors que les AirPods et ses nombreux clones préfèrent partir sur quelque chose de plus rutilant. Enfin, une petite lanière élastique permet d’accrocher le boitier. Un peu gadget sans doute, mais pas forcément inutile.
La fabrication des écouteurs est dans le mêmes eaux. Peu de reproches, puisqu'Urbanears a bien réussi à concilier la fabrication et la compacité. Le plastique, lui-aussi grainé, est particulièrement agréable. Nous sommes proches des écouteurs Apple en matière de volume. Ici la tige est un peu plus large et aplatie, mais la partie accueillant le transducteur est presque la même. Forcément, nous avons toujours ce design façon coton-tige, très classique pour des écouteurs dits « boutons » (non intra-auriculaires).
Notons que les écouteurs existent dans cinq coloris : Blanc, noir, marron, vert, violet. Ces deux derniers restent, malheureusement, à l’image de la mode récente sur les couleurs des produits high-tech (type couleurs
d’iPhone 12), ou plutôt sur les non-couleurs, les tons étant extrêmement
fades.
Le confort des AirPods
Tout le monde n’accroche pas à la topologie des écouteurs boutons, que ce soit pour leur taille inadaptée à certaines oreilles, leur stabilité, ou encore sur l’impression de démangeaison.
Certains s’en sortent mieux que d’autres, et les Urbanears Luma sont plutôt dans cette catégorie. A l’image des AirPods, ils sont relativement petits une fois dans le creux de l’oreille, quand des modèles type OnePlus Buds sont un peu plus intrusifs. Ici, les écouteurs n’appuient pas trop, ne sont pas fatigants sur de longues sessions, et restent relativement bien en place. Pas de quoi faire changer d’avis les irréductibles de l’écouteur bouton, mais difficile de reprocher grand-chose à la marque, en tous cas pour les oreilles « standards ».
L’usage sportif reste très envisageable, les Luma étant compatibles IPX4. La tenue est alors excellente, mais un autre problème peut apparaître, celui de la pause automatique, un peu défaillante.
Ergonomie spartiate, les problèmes en plus
Difficile de demander la lune à des écouteurs boutons, en tous cas sur les fonctions ergonomiques et autres options avancées. Mais même à ce petit jeu, les Urbanears Luma sont sans doute un peu trop dépouillés. Il n’existe par exemple aucune application dédiée, ce qui aurait permis d’intégrer un égaliseur par exemple.
Les commandes, basées sur un système d'une, deux tapes, ou un appui prolongé, sont assez imprécises. Il est par exemple nécessaire de vraiment tapoter au bon endroit pour la pause, de manière parfaite, ce qui peut vite être frustrant.
Autre petite contrariété, la pause automatique. Si ce genre de fonction n’est pas problématique en soi, parfois même assez utile, elle se doit d’être irréprochable, et désactivable. La désactivation est ici impossible,
faute d’application. Mais surtout, il arrive, parfois, que cette pause/lecture
se déclenche sans raison apparente, simplement parce que la tête s’est un peu trop penchée, ou parce que le mouvement de la mâchoire a légèrement déplacé l’écouteur. Dans ces moments-là, l’alternance permanente pause/lecture est franchement crispante. Après avoir fait tester à différentes personnes, il s’avère que ce problème, loin d'être systématique, dépend également de la morphologie des oreilles.
Stable, mais sans multipoint
À défaut d’avoir une portée impressionnante, les Urbanears Luma sont assez stables, avec de très rares sauts de son. Le constat est le même pour l’appairage, très rapide une fois le premier écouteur sorti de sa boite. Seul petit bémol avec le premier appairage, pouvant demander une manipulation (pression prolongée sur les deux écouteurs) afin de déclencher ce mode. Cette manipulation est nécessaire uniquement dans le cas où les écouteurs connaissent déjà un appareil.
Ce n’est pas une surprise, mais les Luma ne sont pas multipoints, il est donc nécessaire de les déconnecter d’un appareil pour les reconnecter à un autre. Les deux écouteurs restent utilisables en mode mono, ce qui est plutôt un bon point.
Service minimum sur les codecs Bluetooth, puisque seul le SBC est présent. Bien que pas très important sur ce type d'écouteurs, un tel
dépouillement fait un peu désordre pour un produit à 100 euros.
Des microphones tout à fait valables
Sans être fabuleux, les microphones intégrés sont de bonne qualité. Ils ne servent qu’à la gestion des appels, les Urbanears Luma n’ayant pas de réduction de bruit active, mais le font plutôt bien.
En milieu calme, la reproduction de la voix est étonnamment claire, ce qui n’est pas toujours le cas pour des écouteurs à 100 euros (et même au-dessus). En milieu bruyant, même si la voix peut devenir un peu plus hachée, tout en étant un peu couverte par les autres sons, les Luma restent suffisamment bons pour être utilisables.
Une autonomie un peu 2018
Annoncée à seulement 5 h en simple charge, l’autonomie des Urbanears Luma n’est plus vraiment dans les standards de 2020, même si reste acceptable. La plupart des écouteurs passent maintenant la barre des 6 h, voire un peu plus. Les OnePlus Buds, certes plus volumineux, atteignent sans trop de problèmes les 7h.
En pratique, nous sommes plus proches des 4 h 30, ce qui est dans les eaux des AirPods 1 et 2, soit une performance à peine moyenne. Le boitier
permet, quant à lui, un peu plus de 3 recharges supplémentaires, ce qui porte l’autonomie totale autour des 18 h - 19 h suivant les essais. Un résultat déjà plus courant.
Mais là encore, un petit problème peut apparaître. Le placement des écouteurs dans la boite, avec les tiges de recharge sur l’axe horizontal, montre un très léger jeu. Cela se traduit, si ceux-ci ne sont pas parfaitement placés, par une absence de recharge, absence de recharge qu’il est presque impossible de détecter.
De bons haut-parleurs, un son un peu plat
Il est assez rare de tomber sur des écouteurs boutons vraiment convaincants. À ce petit jeu, et malgré leurs défauts, les AirPods restent encore dans ce qui se fait de plus intéressant. Pour le même tarif (voire moins en comptant les nombreuses réductions) que les Luma, les OnePlus ne sont pas parfaits, mais très énergiques, un peu chargés en basses, franchement convaincants.
Nous ne dirons pas que les Urbanears Luma sont techniquement en-deçà des OnePlus, puisque les haut-parleurs sont justement d’assez bonne
qualité, mais la signature n’est pas forcément bien choisie.
Ici, force est à l’équilibre, à la mesure. La marque scandinave connaît très bien les limites de tels écouteurs, et ne veut pas les dépasser.
L’écoute est très sobre, suffisamment étendue dans les basses pour ne pas trop manquer d’énergie, équilibrée et détaillée dans les médiums, et mesurée dans les aigus. Sur ces derniers, il n’y a pas de pics marqués,
comme peuvent en avoir les OnePlus Buds. Le modèle ne vrille jamais les oreilles avec des aigus trop acides, et ne donne pas de mal de crâne avec des basses et bas-médiums trop appuyés.
Mais, le revers de la médaille est une certaine platitude, un manque de dynamisme. Les écouteurs ne sont jamais excellents ou mauvais, assez passe-partout, ils manquent simplement de personnalité. Cela se traduit
également par une scène sonore détaillée, mais assez étriquée.
Au final, les écouteurs d'Urbanears restent intéressants, sont techniquement à la hauteur, mais n’ont pas le côté plus musical des OnePlus. Si la performance n’est pas mauvaise en soi, les Luma ne sont clairement pas les premiers écouteurs que nous recommanderions dans cette gamme de prix.
L’avis de Clubic sur les Urbanears Luma
Bien construits et bien finis, les Urbanears Luma n’en restent pas moins un peu en retard sur leur époque. En proie à une autonomie moyenne, une sonorité très correcte mais légèrement plate, et à une ergonomie très
simple et en proie à quelques bugs, les Luma sont vendus un peu cher par
rapport à la concurrence.
Bonne fabrication et son équilibré, les Urbanears n'en restent pas moins des écouteurs très perfectibles. L'autonomie très moyenne, le petit manque de dynamisme, ainsi que quelques bugs, font qu'ils ne peuvent pas se confronter aux meilleurs de leur gamme de prix, OnePlus Buds en tête.
- Très bonne fabrication
- Son équilibré
- Bon microphone
- Autonomie moyenne
- Manque de dynamisme
- Ergonomie perfectible
- Quelques bugs