Le Wi-Fi c'est pratique, mais ça peut manquer de stabilité, de rapidité, et surtout de sûreté. Petit tour d'un réseau aussi merveilleux que terrifiant, notamment en matière de sécurité.
Dès lors que l’on aborde le Wi-FI, deux risques de sécurité sont très souvent mis en avant : le fait qu’un hacker parvienne à récupérer le mot de passe de votre réseau avant d’espionner votre activité ou de l’utiliser à des fins malveillantes, ainsi que le danger exposé par l’utilisation du Wi-Fi public. Si les protocoles de sécurité du Wi-Fi ont connu de grandes améliorations ces dernières années, ces risques persistent, mais peuvent, fort heureusement, être assez facilement contournés, notamment grâce à un VPN.
La vitesse et la stabilité en ligne de mire
Pratique, le Wi-Fi souffre malheureusement des mêmes soucis que toutes les connexions à distance : les données sont transmises sur des ondes radio via les fréquences sélectionnées automatiquement par le routeur. Mais, comme toute émission radio, le Wi-Fi est sensible aux interférences. Celles-ci peuvent également être dues à vos autres appareils connectés. À la différence de l’Ethernet qui communique individuellement sur chacun des ports avec l’appareil auquel il est relié, le Wi-Fi est une connexion qui se partage. En somme, si d’autres appareils sont simultanément connectés en Wi-Fi, ils peuvent non seulement créer des interférences entre eux, mais la connexion sera aussi partagée, et donc moins rapide. Ce ne sont pas les seuls à poser problème, les appareils connectés en Bluetooth, mais aussi ceux émettant des ondes à l’instar d’un micro-ondes, peuvent interférer avec votre connexion. Bien sûr, les routeurs sont configurés de sorte à éviter au maximum ces problèmes, par le choix d’un canal préférentiel par exemple. Il reste toutefois toujours possible d’y être confronté. Ce problème, vous ne le rencontrerez pas avec un Ethernet.
Votre emplacement est également un facteur de choix quant à la qualité de votre connexion. Plus les ondes voyagent, moins elles sont stables et efficaces. Si plusieurs pièces et murs vous séparent de votre routeur, la connexion sera chancelante et perdra plus souvent le signal. Vous n'aurez alors pas le choix que de le récupérer. Même si cette opération est plutôt rapide, elle commence à être visible dans les jeux en ligne, très dépendants de votre latence. Des solutions existent, comme des répéteurs Wi-Fi qui permettent, comme leur nom l’indique, de “répéter” le signal afin qu’il puisse être reçu plus loin et dans une meilleure qualité. Mais le prix à payer s'illustre souvent par une plus grande latence ainsi qu'un débit plus bas. En théorie, le Wi-Fi 6 introduit en 2021 rend possible une connexion à distance allant jusqu’à 10,5 Gbit/s. Mais la réalité est quelque peu faussée, puisque ladite connexion restera toujours plus lente que ce que vous pouvez obtenir en Ethernet.
Des failles de sécurité qui menacent nos données personnelles
Le Wi-Fi est particulièrement vulnérable à une pléthore d’attaques. La plus courante consiste à récupérer un mot de passe Wi-Fi, que ce soit grâce au bruteforce ou en le devinant via le social engineering. Même si le problème devait être en partie résolu grâce à l’introduction du WPA3, le protocole reste récent. En plus de posséder ses propres vulnérabilités, ce protocole n’est pas systématiquement pris en charge par l’ensemble des appareils actuels. Récemment, un chercheur israélien est parvenu à cracker pas moins de 70% des réseaux Wi-Fi rencontrés dans Tel-Aviv, prouvant ainsi le manque de sécurité d’une majorité des réseaux Wi-Fi personnels. Ce derneir a récupéré 5000 échantillons sniffés grâce à un équipement peu coûteux ainsi que des logiciels gratuits et open source. Cette récolte lui a permis d’amasser 2200 mots de passe en testant uniquement différentes combinaisons de numéros de téléphone, une pratique répandue en Israël.
Grâce à cette méthode, ce même chercheur a réussi à cracker un mot de passe toutes les 9 minutes en moyenne. Pour réussir à obtenir les 1359 autres, il s’est contenté d’une attaque par dictionnaire classique, en utilisant rockyou.txt. Il s’est rendu compte que la plupart des mots de passe n’utilisaient que des caractères en minuscule et brillaient par leur format court. Le problème est facilement contourné dès lors qu'on privilégie un mot de passe long et complexe, mais il reste commun de mettre un mot de passe très simple ou habituel pour se faciliter la vie. Pourtant, si un attaquant accède à votre réseau, il peut par exemple vous rediriger sur une page piégée. Celle-ci peut être destinée à récupérer vos identifiants et mots de passe, mais aussi surveiller votre activité sur l’ensemble de vos appareils ou utiliser votre connexion pour des activités malveillantes.
D’autres failles associées aux appareils Wi-Fi ou aux protocoles de sécurité, même le plus récent WPA3, ont été détectées au fil des années : KRACK, Dragonblood, FragAttacks, etc. Ces découvertes sont le fait de trois chercheurs : Mathy Vanhoef, Frank Piessens et Eyal Ronen. Si elles étaient très sérieuses et mettaient en avant des failles issues de protocoles présents depuis 1997, elles ont souvent été patchées et restaient difficiles à exploiter pour le commun des hackers. Ces défauts étaient cependant sensibles pour des entreprises et les organisations, aussi bien victimes d’attaquants déterminés que d’espionnage de la part d’hackers sponsorisés par un état. Elles démontrent ainsi que, malgré une augmentation globale de la sécurité, le Wi-Fi reste sensible aux vulnérabilités.
Wi-Fi public : la voie ouverte vers la malveillance ?
Posséder une connexion Internet étant d’une importance capitale aujourd'hui, la majorité des lieux publics proposent une connexion Wi-Fi accessible pour les clients ou utilisateurs. Cependant, leur usage pose plusieurs problèmes de sécurité. Souvent, ils n’ont pas de mot de passe, ce qui implique une connexion peu sûre et un accès à n’importe quelle personne. Des personnes peu scrupuleuses peuvent ainsi surveiller votre activité et récupérer vos informations sensibles. Une possibilité davantage accentuée avec des sites peu sécurisés, ce qui est heureusement de plus en plus rare de nos jours.
Toujours pour vous piéger, il est également possible qu’un attaquant déterminé mette en place un faux hotspot, dont le nom est similaire au Wi-Fi légitime de l’aéroport, gare, café où vous vous trouvez. À partir de là, celui-ci peut récupérer les informations que vous mentionnez, vous rediriger sur une page web malveillante ou vous pousser à télécharger un fichier qui se trouve être un malware. Il existe plusieurs moyens de se prémunir de ces risques : désactiver son Wi-Fi dès lors qu’on en a plus l’utilité, empêcher la connexion automatique de son appareil aux réseaux à proximité, désactiver le partage de fichiers, vérifier que les sites visités soient en HTTPS ou éviter d’aller sur des sites contenant des informations sensibles à partir d’un Wi-Fi public. Mais la meilleure protection dans ce genre de cas reste l’usage d’un VPN. Ce réseau privé virtuel va chiffrer les données que vous envoyez vers son serveur, ce qui empêchera à un attaquant de les récupérer.
- storage3000 serveurs
- language105 pays couverts
- lan8 connexions simultanées
- moodEssai gratuit 30 jours
- descriptionPas de log de données