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Selon une étude sur la manière dont les sérievores consomment leur drogue, tous ne sont pas de veules camés.

Les séries avaient déjà la côte avant la pandémie de COVID-19. Les confinements, les portes désespérément closes des théâtres et des cinémas ou encore la baisse de l’offre sportive à la télévision n’ont fait qu’accroître leur hégémonie. En un an, leur popularité a ainsi augmenté d’environ 20%. Et si vous pensez que la consommation de séries transforme indubitablement un individu actif et indépendant en un téléspectateur apathique et addict, une étude publiée par le CNRS pourrait vous persuader du contraire.

Les auteures de cette étude se nomment Dina Rasolofoarison, chercheuse au Dauphine Recherches en Management, et Stéphanie Feiereisen, professeure associée à Montpellier Business School. Elles ont étudié le comportement des accros aux séries, principalement en recueillant leurs témoignages. Les conclusions contrecarrent pas mal de clichés.

Concrètement, le visionnage de séries serait plus proche d’une activité de lecture que des pratiques télévisuelles traditionnelles.

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Le sérievore est actif

Déjà, parce qu’en raison de la numérisation, le sérievore garderait le contrôle de sa consommation. Il peut regarder une série à son rythme, quand il le souhaite, à la manière d’un lecteur piochant un livre dans sa bibliothèque quand il en ressent l’envie. Il a aussi tout le loisir de revenir en arrière, d’avancer, sauter des épisodes, etc. Notons que ce pouvoir accru concerne en réalité l’ensemble des programmes TV aujourd’hui disponibles en replay, et pas uniquement les séries.

Néanmoins, les fans de séries seraient très friands de ces pratiques. Parmi les personnes interrogées dans le cadre l’enquête, plusieurs indiquent ne pas hésiter à passer les épisodes en vitesse accélérée ou à ne regarder que les scènes qui les intéressent.

Un afficionado de House of Cards confie par exemple regarder « les épisodes en avance rapide » pour dévorer « un épisode entier [de 55 minutes environ] en moins de 30 minutes ». D’autres, amateurs de la Vikings, confessent ne visionner que les scènes les plus violentes en glanant les informations sur des forums.

Par ailleurs, certaines séries misent bien sur l’interactivité au sens premier du terme. À la manière des « Livres dont vous êtes le héros » ou des jeux vidéo, des séries comme Carmen Sandiego ou Black Mirror (« Bandersnatch ») proposent des épisodes interactifs. Dans ceux-ci, le spectateur doit faire des choix qui impactent le déroulement de l’histoire.

Le sérievore est sociable

Un autre point commun entre un lecteur et un sérievore serait la composante communautaire. Les réseaux sociaux et les forums agrègent des groupements de fans. Comme dans de traditionnels clubs de lecture, ceux-ci échangent autour de ce qu’ils ont vu, conjecturent, voire rédigent des fan-fictions.

Parfois, ils s’organisent même pour faire pression sur les scénaristes afin de modifier le scénario ou exiger des épisodes supplémentaires. Des tentatives parfois couronnées de succès, comme l’illustre l’épisode final « Amor vincit omnia » de la série Sense8.

Le sérievore est multitâches

Enfin, plus prosaïquement, beaucoup de spectateurs ne regardent pas leurs séries avachis dans leur canapé. Pour beaucoup, le visionnage est un bon moyen de se livrer à d’autres tâches en parallèle comme faire du sport, cuisiner ou encore repasser.

Bref, la prochaine fois que vous vous rendrez au travail les yeux cernés et la tête pleine des dix épisodes encaissés pendant la nuit, n'hésitez pas à sortir les arguments du CNRS à votre patron ou vos collègues.

Source : CRNS