Smartphones, tablettes, TV, PC… Difficile d'échapper aux écrans aujourd'hui. Selon l'INSEE, plus d'un tiers des Français en subissent les effets néfastes : troubles du sommeil, conflits, envies obsédantes. Les jeunes sont les premiers touchés par ce mal du siècle numérique.
À l'heure où nos smartphones sont devenus de véritables produits d'appel à cliquer, leur temps d'utilisation a explosé ces dernières années. En moyenne, un Français passe désormais 3 h 30 par jour les yeux rivés sur ses différents écrans. Inquiétant quand on sait les nombreux impacts que cette exposition prolongée peut avoir sur notre santé physique et mentale.
Les chiffres de la dernière étude de l'INSEE sont éloquents : un Français sur trois témoigne d'au moins un effet négatif lié à sa consommation d'écrans, que ce soit sur son sommeil, sa pratique d'autres loisirs ou son moral. Pire, cette proportion grimpe à 57 % chez les moins de 20 ans !
Ce sont en effet bien les plus jeunes qui paient le plus lourd tribut à cette addiction du XXIe siècle : cycles de sommeil perturbés, loisirs délaissés, sensations obsédantes ou de déprime récurrentes… Ce phénomène n'épargne pas non plus les parents, confrontés à des conflits réguliers avec leurs enfants autour de la question des écrans. Avec les quelques efforts fournis par les géants de la tech qui commencent à réagir, Clubic vous donne quelques conseils avisés pour retrouver un usage plus mesuré des écrans.
Sommeil perturbé, conflits familiaux, les jeunes les plus touchés par les effets néfastes des écrans
Une étude de l'INSEE, parue le 13 juin 2024, démontre que près d'un tiers des internautes déclarent utiliser les écrans de manière excessive en raison de leur usage quotidien. Bien que les écrans facilitent la communication avec ses proches, une utilisation trop fréquente peut engendrer des conflits avec l'entourage en raison de la dépendance qu'ils peuvent créer.
07 août 2024 à 16h41
Les chiffres de l'INSEE
34 % des internautes français âgés de 15 à 74 ans déclarent ressentir au moins un effet négatif lié à l'utilisation excessive des écrans. Et les jeunes sont particulièrement touchés : 57 % des moins de 20 ans et 49 % des 20-34 ans. C'est peut-être la raison pour laquelle Emmanuel Macron souhaite « éloigner les jeunes des écrans ».
Et pour les plus jeunes justement, les données ont de quoi inquiéter. En 2023, l'étude Elfe, menée conjointement par l'INED et l'INSERM, a révélé que le temps d'écran moyen quotidien d'un enfant français de 2 ans était de 56 minutes, puis de 1 h 20 à 3 ans et demi, et enfin de 1 h 34 à 5 ans et demi.
L'effet le plus cité est la réduction du temps de sommeil (25 %), suivi de la négligence d'autres loisirs (10 %) et des sensations d'envie obsédante d'utiliser les écrans (9 %). D'ailleurs, Instagram a mis en place une petite piqûre de rappel pour ses jeunes utilisateurs qui ont tendance à préférer scroller plutôt que d'aller se coucher.
Impacts sur le sommeil, les loisirs et le moral
Les jeunes paient un lourd tribut. Déprime, addiction, isolement… 37 % des 15-19 ans et 43 % des 20-29 ans limitent leur sommeil pour rester sur leurs écrans. 15 % des 15-19 ans et 18 % des 20-24 ans délaissent leurs autres activités. Le sentiment de déprime touche 11 % des 15-19 ans après utilisation. Et près d'un jeune sur cinq ressent une envie obsédante d'utiliser ses écrans.
Pourtant, bien qu'une étude de l'INSERM ait nuancé les risques liés à l'exposition aux écrans sur nos chérubins, l'OMS persiste et signe : il faut éviter le contact avec les écrans avant 2 ans et le réduire à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans.
Outils et bonnes pratiques pour maîtriser son temps d'écran
Face à ce phénomène, les géants du numérique se mobilisent en proposant des fonctionnalités pour contrôler le temps d'écran.
Applis, widgets et contrôles parentaux
Parmi tous les outils que proposent sites, navigateurs ou applications telles que ManicTime ou Time Boss Pro, il en est un qui nous rappelle de regarder devant nous lorsque nous marchons. C'est dire si nous avons tendance à être absorbés par ce que nous faisons défiler sur les écrans de nos mobiles, même lorsque nous sortons de chez nous, grâce à la fonction « Tête haute » de l'application Bien-être numérique de Google.
Et pour nous mettre au pied du mur, parce qu'on ne s'aperçoit pas forcément du temps qui passe lorsque nous sommes absorbés par nos écrans, le fond d'écran OnePlus va droit au but et affiche crûment le temps passé par catégorie d'applis.
Les géants du GAFAM tentent de jouer les pompiers pyromanes en proposant leurs propres outils et alertes de contrôle parental pour mieux encadrer l'utilisation par les plus jeunes. Instagram donne ainsi plus de contrôle aux parents pour protéger leurs enfants des contenus sensibles publiés sur le réseau social. De son côté, TikTok a décidé de juguler l'addiction aux écrans de ses utilisateurs, et par extension de son application, en mettant en place un temps limite de 60 minutes d'utilisation aux abonnés de moins de 18 ans.
Des solutions contournables, mais somme toute qui ont le mérite d'exister et, qui sait, peut-être de dissuader un temps les jeunes accros d'utiliser leurs écrans.
Les bonnes habitudes à prendre pour prendre du recul avec nos écrans
Au-delà des outils, quelques gestes avisés peuvent vous aider à diminuer la dépendance envers les réseaux et les écrans en général.
S'éloigner des écrans, facile à dire, mais lorsqu'on ne peut pas les éviter, par exemple dans un cadre professionnel, autant faire en sorte qu'ils ne nous pourrissent pas la santé. Ainsi, le Studio Clubic a dressé la liste de conseils pour passer du temps devant nos écrans sans malmener notre corps. La désactivation des notifications sur smartphone est également un bon moyen de le laisser en veille et à distance, tout comme le passage en noir et blanc de l'affichage, moins attractif. Et parce qu'il faut parfois se faire violence, prendre de la distance avec les écrans peut se faire sans aide extérieure avec des pratiques simples à mettre en place.
Par exemple, éviter la télévision, le smartphone ou la tablette au moins deux heures avant le coucher, quel que soit notre âge. Comment faire ? Si le temps et la saison le permettent, une petite balade de fin de journée, ce livre qui prend la poussière sur la table de chevet ou un jeu de société en famille sont autant de moyens pour oublier son smartphone ou sa série Netflix.
Certains vont jusqu'à s'offrir des « déconnexions » régulières en laissant leur smartphone à la maison. Un vrai défi pour 35 % des internautes, qui disent avoir déjà tenté, sans succès pour 7 % d'entre eux, de réduire leur consommation d'écrans.
Même si les écrans nous facilitent le quotidien, rester maître de ses usages nécessite parfois des mesures radicales. Et si le droit à la déconnexion existe, alors pourquoi ne pas en profiter pour déconnecter et respirer un bon coup ?
Source : INSEE