Une étude portant sur le temps d'écran des enfants nous montre que nos charmantes têtes blondes sont malheureusement trop souvent absorbées par ces petites lucarnes.
L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Institut national d'études démographiques (Ined) sont à l'origine d'une étude longitudinale d'envergure destinée à estimer le temps d'écran des plus jeunes générations. Baptisée Elfe, elle suit sur une période de 20 ans plus de 18 000 enfants du pays nés en 2011.
Les enfants beaucoup trop devant les écrans
Alors qu'à la fin des années 2000, la multiplication des écrans, qui va de pair avec l'avènement d'Internet, pouvait être considérée comme un potentiel outil pédagogique, les autorités s'alarment ces dernières années quant aux aspects nocifs de ces appareils dans le développement cognitif des enfants. Troubles de la concentration, agressivité, dépression, impact sur la santé ou le langage… La liste des conséquences négatives est vaste.
Mais s'il faut sûrement éloigner la jeune génération des écrans, où des applications particulièrement addictives comme TikTok existent, pour le moment, le travail n'est pas fait. Selon l'étude Elfe, le temps d'écran moyen quotidien d'un enfant français de 2 ans est de 56 minutes, puis de 1 h 20 à 3 ans et demi, et enfin, de 1 h 34 à 5 ans et demi. De plus, ils sont nombreux à avoir un smartphone à eux de plus en plus tôt.
Un déterminisme social clair
Ces chiffres sont trop élevés, les recommandations de l'OMS étant d'éviter le contact avec les écrans avant 2 ans et de le réduire à 1 heure par jour entre 2 et 5 ans. Mais si les premiers résultats sont alarmants, ils éclairent aussi sur les disparités entre les catégories d'enfants plus ou moins exposées à ces nouvelles machines.
On peut observer un fort déterminisme social dans le phénomène. Plus une famille a une mère instruite, moins l'enfant est posé devant un écran. Ainsi, les enfants dont la mère a un niveau collège passent en moyenne 45 minutes de plus devant les écrans à 2 ans et 1 h 15 de plus à 5 ans et demi que ceux dont la mère possède un niveau d'études au moins bac+5.
De même, les enfants d'immigrés sont plus touchés. Ceux dont la mère est née au Maghreb, en Turquie ou en Afrique subsaharienne sont absorbés par un écran en moyenne de 30 à 50 minutes de plus chaque jour qu'un autre enfant dont la mère est née en France.
Sources : Libération, France 24