Une récente enquête révèle que les parents, bien que conscients de l'importance de l'accès à Internet pour leurs enfants, restent préoccupés par les risques qui y sont associés.
Alors qu'ils étaient enfants, les millennials ont connu l'arrivée d'Internet dans leurs foyers et sa généralisation rapide. Si son utilisation leur est désormais « presque » indispensable maintenant qu'ils sont adultes, c'est aussi de plus en plus le cas pour leurs progénitures. Cependant, que ce soit dans les années 90 ou dans la décennie actuelle, le temps passé devant les écrans par les plus jeunes reste un sujet de débat, et même d'inquiétude, pour la société.
Les parents, sensibles aux enjeux liés aux smartphones
Une étude menée par Harris Interactive a révélé que 70 % des 6 à 11 ans possèdent leur propre smartphone, un chiffre qui a considérablement augmenté depuis la démocratisation de ces appareils, et ce, sur toutes les tranches d'âge de la population. Paradoxalement, 84 % des parents pensent que leurs enfants ne devraient pas en avoir avant l'âge de 12 ans.
En effet, l'utilisation de ces appareils par ceux-ci est une source d'inquiétude. Les parents craignent qu'ils soient exposés à des contenus inappropriés, au cyberharcèlement ou à la désinformation. De plus, s'ils redoutent les conséquences potentielles de l'utilisation d'Internet, en général, sur la santé physique et mentale des jeunes, c'est aussi le temps passé devant les écrans qui est mis en avant. D'ailleurs, aussi interrogés, les plus jeunes expriment des difficultés à s'arrêter une fois lancés sur le web.
Cependant, malgré ces inquiétudes, de nombreux parents sont conscients des avantages de l'utilisation des smartphones. Un peu comme les jeux vidéo, ils peuvent aider leurs enfants à développer des compétences. En particulier, ici, en matière de communication et de résolution de problèmes. Ils peuvent également constituer un outil pédagogique, en permettant d'accéder à des ressources éducatives en ligne. Les confinements sont passés par là.
Smartphones : principale fenêtre sur Internet
Les enfants, quant à eux, se montrent généralement très enthousiastes à l'idée d'utiliser un smartphone. Ils y voient un moyen de rester en contact avec leurs amis et de s'informer sur ce qui se passe dans le monde. Pour eux, c'est aussi la possibilité de s'amuser, en regardant des vidéos, en jouant à des jeux en ligne ou en utilisant les réseaux sociaux.
Cependant, ils restent conscients des risques. Ils savent que certaines applications peuvent être dangereuses et qu'il est important de faire attention à ce qu'ils partagent en ligne. De nombreux enfants ont également exprimé le souhait que leurs parents soient plus présents pour les aider à comprendre les enjeux liés à l'utilisation des smartphones.
En réponse, ces derniers abordent souvent la question de deux manières différentes. D'une part, certains imposent une surveillance constante de leur enfant, tandis que d'autres adoptent une attitude plus souple et une complicité mutuelle, malheureusement très souvent mise à mal au fil du temps. De quoi rappeler les heures passées sous la couette, la nuit, sur une Game Boy avec une lampe de poche comme seule source d'éclairage.
Le déploiement d'une action au niveau national, pour quand ?
Les services de contrôle parental sont toujours aussi populaires. En effet, 73 % des parents déclarent y recourir, principalement pour bloquer des applications, filtrer certains types de contenus ou limiter le temps passé devant l'écran. Cependant, certains vont un peu plus loin, en activant notamment la géolocalisation des appareils ou le contrôle des SMS.
Si ces outils, accompagnés d'une bonne communication entre parents et enfants, semblent répondre aux attentes, ils n'offrent qu'une protection limitée. Nombreux sont ceux qui demandent le déploiement d'une action collective pour répondre à ces enjeux impliquant familles, pouvoirs publics et système éducatif. D'autant que, face à ce sujet, tout le monde n'est pas sur un pied d'égalité, et certains parents restent dépassés par ces nouveaux défis, en particulier dans les familles monoparentales.
Cependant, l'État semble se pencher sérieusement sur les problèmes liés à Internet chez les plus jeunes, et pourrait répondre à ces problématiques plus rapidement qu'on ne le pense.
Source : Harris Interactive