© Amateur Hub / Pexels
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Au Royaume-Uni, une étude menée par l'Ofcom révèle que les habitudes de visionnage des plus jeunes se sont progressivement orientées vers des sujets qui mettent en avant ragots et controverses.

Selon l'organisation, 96 % des jeunes de 3 à 17 ans utilisent des sites et des applications de partage de vidéos. Si le chiffre n'est pas si surprenant, les ordinateurs et smartphones étant devenus incontournables, les contenus regardés peuvent en revanche soulever des questions. Et, plus encore, l'étude met en lumière une nouvelle habitude de visionnage qui laisse… perplexe.

Des plateformes qui ont la cote

Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, les adolescents publient de moins en moins de contenus personnels. Un tiers d'entre eux serait encore prêt à le faire, à contre-courant des tendances des années 2010. Cette évolution devrait se poursuivre, car ils sont nombreux à dire qu'ils n'interagissent presque plus avec les publications de leurs proches et amis.

Cela ne signifie pas pour autant que les plateformes telles Snapchat ou TikTok sont abandonnées. Cette dernière continue par ailleurs à gagner en popularité. La plateforme chinoise touche près de 50 % des 8-11 ans et 80 % des 12-17 ans. Du côté de YouTube, elle est encore utilisée par neuf jeunes sur dix, principalement via YouTube Kids. Si l'on savait déjà que de plus en plus d'enfants ont accès à Internet de plus en plus tôt, notamment grâce aux smartphones, leurs habitudes de visionnage sont cependant alarmantes.

© Ofcom
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Un contenu optimisé pour l'engagement

En effet, chez les enfants et adolescents interrogés par l'Ofcom, les vidéos préférées traitent de ragots, de conflits, de controverses ou de défis impliquant de grosses sommes d'argent. Souvent préférées sous forme de « commentaires » ou de « réactions », elles alimentent de plus en plus les rivalités entre influenceurs, à l'instar des émissions de télé-réalité.

Ces contenus sont conçus pour attirer et maintenir l'attention, tout en créant de l'engagement sans nécessiter beaucoup d'efforts ou de concentration pour être compris par les téléspectateurs. Ils privilégient également un format court et utilisent « un style de montage distinct et stimulant conçu pour créer un effet dramatique optimal », analyse l'Ofcom. Une tendance qui s'inscrit parfaitement dans la démarche de TikTok et Snapchat, mais aussi des Reels d'Instagram et des YouTube Shorts.

Concentration 3.0

L'étude laisse toutefois entrevoir une autre tendance qui progresse lentement, mais sûrement. De plus en plus de jeunes regarderaient plusieurs vidéos simultanément sur plusieurs écrans, ou diviseraient un seul écran en deux. Si, dans certains cas, les deux contenus peuvent être liés, dans d'autres, il s'agit de deux sujets complètement différents. Les enfants interrogés révèlent des difficultés à se concentrer sur une activité à l'écran à la fois, ce qui matérialise des années de préoccupations liées à l'utilisation intensive de certains types de contenus et d'applications.

Pourtant, la moitié des 16-24 ans pensent qu'ils passent trop de temps sur les médias sociaux. Ils seraient également assez enclins à faire des pauses délibérées plus ou moins longues, et à rechercher des contenus et des services en ligne pour favoriser leur bien-être. Tout n'est pas perdu alors ? Oui et non, car on entrevoit dans tout cela des comportements addictifs qui font déjà de jeunes victimes à travers le monde.

Source : Ofcom, Neowin