Le Royaume-Uni durcit le ton en matière de protection des enfants sur les réseaux sociaux - © Chay_Tee /Shutterstock
Le Royaume-Uni durcit le ton en matière de protection des enfants sur les réseaux sociaux - © Chay_Tee /Shutterstock

L'Ofcom, l'autorité régulatrice des télécommunications au Royaume-Uni, annonce 40 mesures dans un projet de codes de bonnes pratiques pour la sécurité des enfants sur les réseaux sociaux. Parmi elles, des contrôles d'âge plus stricts pour éviter de les exposer à des contenus choquants qui devront être retirés des recommandations aux utilisateurs.

La récente enquête menée par Destin Commun dévoile une statistique à laquelle on ne s'attendait peut-être pas : la moitié des Français aurait préféré que les réseaux sociaux ne voient jamais le jour.

On ignore si cette moitié est constituée de parents, toujours est-il que la sécurité des enfants sur les Tik Tok, Instagram et autres Snapchat n'est pas des plus garanties.

Autre surprise, une fois n'est pas coutume, ce ne sont pas les États-Unis qui font figure de proue dans la régulation des réseaux sociaux pour protéger les enfants, mais la Perfide Albion, le Royaume-Uni. C'est en effet l'Ofcom, l'équivalent britannique de notre ARCOM qui présente 40 mesures visant à la sécurité des enfants dans un projet de bonnes pratiques auxquelles seront tenues de se conformer les entreprises.

Un projet de codes de bonnes pratiques pour la sécurité des enfants sur les réseaux sociaux initié par les enfants eux-mêmes

« Lorsque nous parlons aux enfants et que nous leur demandons : "Que voulez-vous changer sur les réseaux sociaux ?" Ils vous le disent : ils ont beaucoup d'idées », explique Gill Whitehead, directrice du groupe de sécurité en ligne de l'Ofcom. Il fallait y penser. L'Ofcom l'a fait, en interrogeant 15 000 enfants, mais également 7 000 parents ainsi que des professionnels travaillant avec des enfants, pendant un an, lors de la conception de ce projet de codes de bonnes pratiques.

Si la plupart d'entre eux considèrent que les contenus sensibles ou choquants, tels que la diffusion de pornographie, d'automutilation ou de suicide sont « inévitables » sur les réseaux sociaux qu'ils consultent, 62 % des enfants interrogés disent avoir été victimes de préjudice en ligne. C'est dire l'importance de leur contribution dans l'élaboration de ces 40 mesures visant à protéger leur santé et leur intégrité mentale et physique en ligne.

Un contrôle plus strict de l'âge sur les réseaux sociaux devra être mis en place par les entreprises - © Kaspars Grinvalds /Shutterstock
Un contrôle plus strict de l'âge sur les réseaux sociaux devra être mis en place par les entreprises - © Kaspars Grinvalds /Shutterstock

40 mesures et 3 lignes directrices visant à protéger les enfants en ligne à respecter par les entreprises de médias sociaux

Parce qu'ils sont accusés d'affecter la santé mentale des enfants, les réseaux sociaux sont dans la ligne de mire des autorités. Addiction, troubles du comportement alimentaire, ou même suicide, il est temps pour l'Ofcom de mettre la santé mentale et physique des enfants en péril sur les réseaux sociaux. Et parce qu'il est aujourd'hui impossible de leur en interdire l'accès, le régulateur se tourne vers les entreprises qui les diffusent pour leur demander de prendre enfin leurs responsabilités.

Au programme de ce projet de codes de bonnes pratiques pour la sécurité des enfants, 40 mesures régies par 3 lignes directrices.

La première d'entre elles consistera en un contrôle de l'âge des enfants qui utilisent les réseaux sociaux plus rigoureux afin qu'ils ne puissent pas avoir accès aux contenus « préjudiciables » lorsque ceux-ci sont diffusés librement. Les entreprises devront également éviter d'utiliser les algorithmes dans le but de recommander aux enfants des contenus sensibles qui les incitent à en visualiser toujours plus. Enfin, elles devront fournir un service de modération réactif et un service de recherche sécurisée pour les enfants.

Et gare aux entreprises qui feront la sourde oreille. Après la publication de ce code, prévue dans en 2025, elles auront 3 mois pour s'y conformer. Passé ce délai sans intervention, des « mesures coercitives » ainsi que « lourdes amendes » pleuvront.

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Source : Ofcom