Huawei Mate 50 Pro

Bien que plus discret, Huawei est toujours présent en Europe sur le segment haut de gamme. En début d’année, le constructeur nous avait gratifié d’un éblouissant, mais frustrant, P50 Pro. Pour cette fin 2022, le géant chinois a officialisé en France hier son nouveau fleuron, le Huawei Mate 50 Pro. Un smartphone premium qui possède toujours une grande force, un équipement photo étourdissant, et deux faiblesses de taille, l'absence des services de Google et de la 5G.

Sorti en 2020, le Mate 40 faisait contre mauvaise fortune bon cœur en proposant une fiche technique complète à défaut de pouvoir utiliser les services de Google. Deux ans plus tard, soit une éternité dans le monde de la téléphonie mobile, son successeur est enfin là, et l’histoire semble encore se répéter.

Hauwei Mate 50 Pro prise en main 1

En dehors de ses frontières, le constructeur chinois sait qu’il part avec un handicap. Toujours au point mort dans ses querelles technologiques avec les États-Unis, Huawei joue donc intelligemment la carte de la réserve. Début septembre, ce sont pas moins de 4 smartphones que le fabricant a lancés en Chine, les Mate 50E, Mate 50, Mate 50 5S Porsche Edition et Mate 50 Pro. Seul le dernier sera disponible chez nous. Ce qui n’est pas plus mal, comme c’est le plus costaud de la bande. 

Design, le retour de l’encoche 

En main, la première chose qui frappe est le retour d’une large encoche sur la face avant. Apple aurait-il relancé une nouvelle mode ? Délaissée sur la Mate 40 Pro, mais présente sur Mate 30 Pro, cette encoche abrite un capteur photo de 13 mégapixels, un haut-parleur et un capteur ToF. Ce dernier permet d’offrir un système de reconnaissance faciale 3D, semblable à Face ID, qui nous a semblé très réactif lors de notre premier essai. Malgré ses dimensions généreuses, 162,1 × 75,5 × 8,5 mm, le Mate 50 Pro est plutôt agréable en main grâce à un poids relativement contenu, 209 g. 

À l'arrière, difficile d’échapper au bloc photo circulaire distinctif de la famille Mate. Entouré d’un cerclage doré, il prend sacrément de la place, mais son intégration ne souffre d’aucun défaut. Bien que le dos en verre retienne allègrement les traces de doigts, nous apprécions les bords légèrement incurvés qui épousent parfaitement la fin de l’écran. Parlons-en de cette dalle d’ailleurs.

D’une diagonale de 6,74 pouces, elle propose une définition OLED de 1212 x 2626 pixels dans un format légèrement étiré de 19,5:9. Bien que le taux de rafraîchissement dynamique puisse monter jusqu’à 120 Hz, il ne pourra pas descendre en dessous des 60 Hz, la dalle n’étant pas LTPO.

Toujours pas de 5G, ni de services Google à l’horizon…

Bien que le Mate 50 abrite la crème de la crème, un Snapdragon 8+ Gen 1, ce SoC n’inclut qu’un modem 4G. Les déboires de Huawei avec les États-Unis ont également une autre conséquence, l’absence du Play Store. Tournant sur EmotionUI 13, une surcouche basée sur Android AOSP, le Mate 50 Pro n’a rien de déroutant dans son utilisation, sauf lorsqu’on doit se mettre à télécharger une application. 

Il faut alors se rendre sur l'App Gallery et sur le système de recherche unifiée Petal Search pour trouver notre bonheur. Huawei multiplie les partenariats afin de proposer le plus d’applications disponibles. Est-ce suffisant ? Est-ce que la méthodologie de recherche n’est pas trop contraignante ? Nous ne manquerons pas d’y revenir plus longuement et plus concrètement lors de notre test grandeur nature du smartphone. 

En matière de mémoire vive, le Mate 50 Pro se contente de 8 Go, tandis que sa mémoire interne est de 256 Go. Niveau batterie, le dernier rejeton de Huawei fait dans la norme du haut de gamme, 4 700 mAh avec une charge filaire de 66 W en filaire, de 50 W sans fil et de 7,5 W charge inversée.

La meilleure expérience photo du marché pour se rattraper ? 

En la matière, Huawei est depuis longtemps un expert. Depuis ses ennuis géopolitiques, le constructeur semble même mettre les bouchées doubles, comme s'il voulait se rattraper de ses deux manquements majeurs. Pour cette année encore, l’armada technologique et logicielle est donc impressionnante. Voyez plutôt : 

  • Un capteur principal Sony IMX766 (f/1,4 à f/4,0) de 50 mégapixels…
  • Un ultra-grand-angle Sony IMX688  (f/3,5) de 12 mégapixels.
  • Un téléobjectif de 64 mégapixels (f/3,5) avec un zoom optique x3,5, et numérique jusqu’à x200. 

Oui, vous avez bien lu. La grosse prouesse se situe au niveau du capteur principal qui propose une ouverture variable allant de f/1,4 à f/4,0. En d’autres termes, le Mate 50 Pro adapte son ouverture aux conditions de luminosité d’un point de vue mécanique, on peut voir la membrane du capteur s'agrandir et de rétrécir, et non simplement logiciel.

Cette ouverture intègre au total 10 niveaux réglables allant donc f/1,4 à f/4. Cette particularité confère au smartphone une grande polyvalence dans son expérience photo que ce soit de jour, de nuit ou pour les portraits. Nos premiers essais rapides en intérieur étaient tout bonnement bluffants. On comprend mieux pourquoi le Mate 50 Pro vient de détrôner le Pixel 7 Pro dans les benchmarks photo DxO.

 Nous avons hâte de le confronter à de multiples situations pour voir si effectivement, c’est actuellement le meilleur et le plus polyvalent des photophones. 

Prix et disponibilité

Disponible en une seule version (8/256 Go) et deux coloris (noir ou argent, le Huawei Mate 50 Pro est déjà disponible en précommande au prix de 1 199 euros. Il sera officiellement disponible à partir du 15 novembre. Une position tarifaire ambitieuse au vu de ses défauts principaux. Est-ce que sa partie photo, son écran et ses performances suffisent à nous les faire oublier ? La réponse prochainement dans notre test complet.