Totalement centré sur les services proposés par Amazon, à l'instar des liseuses Kindle et des tablettes Fire, le Fire Phone du cybermarchand basé à Seattle ne séduit pas, à en croire les analystes. En août dernier, les agences Chikita et ComScore estimaient à 35 000 le nombre de terminaux écoulés aux Etats-Unis, « dans le meilleur des cas ».
Le groupe Consumer Intelligence Research Partners (CIRP) vient de publier une nouvelle étude qui semble confirmer la situation. Le CIRP a questionné 500 consommateurs disposant d'un compte Amazon Premium pour déterminer le pourcentage de ces derniers dotés d'un Fire Phone. Le calcul a été rapide à réaliser, puisqu'aucun des Américains interrogés n'a indiqué avoir fait l'acquisition du smartphone.
La méthodologie peut apparaître comme légère et, effectivement, il est difficile de démontrer le flop du Fire Phone sur la base d'un échantillon de 500 personnes. Mais le CIRP insiste cependant sur un point : « environ un quart des clients américains d'Amazon dispose d'une tablette Fire ou d'une liseuse Kindle, voire des deux, tandis qu'environ 5% possèdent une box Fire TV. » Un constat qui met en avant le fait que la plupart des appareils vendus par Amazon intéressent au moins une partie de sa clientèle, mais le Fire Phone, lui, ne fait pas d'émules.
Des tarifs peu engageants
Amazon avait pourtant mis les petits plats dans les grands pour présenter son terminal, à l'occasion d'une conférence de presse pilotée par Jeff Bezos. Mais il y a fort à parier que le prix de 649 dollars nu annoncé pour l'occasion a refroidi les ardeurs des acheteurs potentiels. Les tarifs évoqués pour les versions subventionnées par l'opération AT&T, à savoir 199 et 299 dollars, n'étaient pas non plus particulièrement attractifs, bien loin de la politique de prix agressifs affichée par Amazon jusque-là. En septembre, le prix du Fire Phone a chuté de 200 dollars aux USA, passant à 449 dollars, tandis que la version 16 Go subventionnée est passée de 199 dollars à 99 cents.
Malgré les fonctionnalités originales du terminal, notamment son interface en 3D, il semble évident qu'Amazon a fait preuve d'un excès de confiance. En vendant un terminal totalement fermé sur son offre au même prix que ceux de constructeurs expérimentés comme Samsung, LG ou Apple, il n'a pas su convaincre les consommateurs américains. Une situation d'autant plus pénalisante pour l'entreprise, du fait qu'elle ne gagne pas d'argent sur la vente de ses appareils et compte sur les achats de contenu dématérialisé pour rentabiliser l'investissement.
Pour le moment, le Fire Phone est exclusif au marché américain. Amazon, qui a lancé en Europe de nouvelles tablettes et liseuses en septembre dernier, n'a pas évoqué l'arrivée potentielle de son smartphone sur le vieux continent.
+ Pour aller plus loin : Amazon Fire Phone : l'appareil de consommation ultime ?
Debug : le Fire Phone d'Amazon trouvera-t-il sa place ?