reMIX 2010 : Premier contact avec Windows Phone 7

Paul-Emile Graff
Publié le 02 juin 2010 à 10h14
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Le reMIX 2010 s'est tenu le 26 mai dans les locaux de Microsoft France. À cette occasion, le géant du logiciel a rappelé les temps forts du MIX 2010 de Las Vegas, et a apporté de nouvelles informations concernant sa stratégie future dans le domaine du Web et de la mobilité. Cet événement a surtout permis de lever le voile sur les nombreuses spécificités de Windows Phone 7. Des annonces particulièrement intéressantes ont été faites par les différents intervenants et nous avons du reste pu participer à l'une des premières présentations privées de l'OS en marge de la conférence.

À cette occasion, nous avons également pu interroger Nicolas Petit, directeur de la division mobilité chez Microsoft France. En attendant le test complet du système (les premiers terminaux sont annoncés pour cet automne), nous vous livrons un bilan qui vous donnera un premier aperçu de Windows Phone 7. Faut-il craquer pour la concurrence, ou attendre les premiers Windows Phone ? La marque va-t-elle parvenir à reconquérir son leadership dans le monde de la mobilité ? Microsoft apporte les premiers éléments de réponse.

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Microsoft à sorti le grand jeu pour présenter Windows Phone 7


Présentation de l'interface de Windows Phone 7

En marge de la conférence, Nicolas Petit nous a proposé de participer à une présentation privée d'un Smartphone mû par une version de développement de Windows Phone 7. Le système n'est pas encore finalisé, mais cette première démonstration concrète, du moins sur le sol français, permet d'en savoir un peu plus sur les tenants et les aboutissants du système. Contrairement à certains concurrents, Microsoft ne met pas en avant le menu des applications (comme sur iPhone, et clones), mais plutôt un menu d'accueil vertical donnant accès aux fonctionnalités principales du mobile. Ces dernières s'organisent sous forme de « hubs » qui regroupent les activités par catégories logiques : Photo et Vidéo, Réseaux sociaux, Market Place, Outils Office, etc. Outre l'incrustation des « hubs » natifs de Windows Phone 7, l'écran d'accueil peut aussi être utilisé pour placer des raccourcis menant vers des applications, des pages Web ou des notifications « push ».



Pour trouver un équivalent de « menu démarrer », il faut réaliser un « slide » vers la gauche depuis l'écran d'accueil. Cette action fait apparaître une liste qui recense l'intégralité des programmes installés sur le Windows Phone. Pour l'heure, il est impossible d'organiser les programmes par catégories, mais Microsoft rappelle qu'on peut placer des raccourcis sur l'écran d'accueil. Le menu des programmes est complété par un raccourci qui ouvre le panneau de configuration des paramètres du terminal.

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Nicolas Petit (Directeur de la division mobilité de Microsoft) présente le tout nouveau système nomade de la marque.


Au sein du système, mais aussi, dans les applications, on retrouve la charte graphique « metro » (un vestige du nom de code de Windows Phone 7). Par défaut, on peut souvent observer des menus très contrastés aux polices blanches sur fond noir ainsi que des effets de titres déroulant, eux même d'animations 3D discrètes, mais efficaces.

Windows Phone 7 : multitâche et notifications push

Le système Windows Phone 7 est multitâche, mais dans un premier temps, il n'intègrera pas de gestionnaire de tâches à proprement parler. Par défaut, les applications natives majeures (couche téléphonie, Zune, etc.) sont continuellement exécutées en tâche de fond (comme sur l'iPhone OS). En revanche, les programmes annexes inutilisés sont mis en « pause » de manière à pouvoir être réouverts rapidement (dans ce cas, l'état est conservé). En cas de manque de mémoire, le système gère ses ressources dynamiquement en fermant les applications qui ont été placées en mode « sommeil » depuis un certain temps. Même dans ce cas, le système sauve l'état du programme de manière à ce que l'on puisse reprendre son activité là où on l'avait arrêtée.

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Lorsqu'une application est totalement fermée, les développeurs ont toujours la possibilité de s'appuyer sur les notifications « push ». Ces dernières pourront prendre plusieurs formes différentes, mais on retiendra surtout l'apparition d'une icône dédiée sur l'écran d'accueil, ou l'affichage d'un bandeau contenant un message sur la partie haute de l'écran.

Windows Phone 7 : la fin des surcouches tactiles

Microsoft a bien insisté sur le fait que cette fois, les surcouches graphiques (de type « HTC Sense », par exemple) seraient totalement bannies avec Windows Phone 7. Le but de cette limitation est de simplifier la vie des développeurs qui étaient parfois obligés de s'adapter aux spécificités propres à chaque constructeur (HTC, Samsung, etc.). D'autre part, même si ce point n'a pas été mis en avant, ce verrouillage devrait contribuer à améliorer la stabilité du système. En contrepartie, Microsoft indique que les développeurs en mal de personnalisation auront la possibilité d'ajouter des « hubs » supplémentaires sur l'écran d'accueil pour parfaire l'expérience utilisateur.

À propos du développement d'applications sur Windows Phone 7

Concernant le développement ainsi que le mode de distribution des applications Windows Phone, Microsoft a apporté de nombreuses précisions.

Tout d'abord, pour rattraper rapidement l'écart avec les kiosques d'applications concurrents (AppStore, Android Market), on peut s'interroger sur la stratégie de portage des innombrables programmes Windows Mobile inutilisables sur Windows Phone 7. À cette question, Microsoft indique que la facilité (ou non) de redéploiement dépendra du langage de programmation utilisé. Le code natif Windows Mobile 6.5 devra être intégralement réécrit, mais les applications codées en .NET Compact Framework (cas relativement fréquent) pourront être portées en toute facilité. Dans ce cas, 80 % du programme pourra servir de tronc commun pour le Windows Phone 7.

Le second point intéressant concerne les deux uniques langages de développement préconisés par Microsoft pour son nouvel OS nomade. Pendant toute la conférence, le géant de Redmond a uniquement parlé de SliverLight et d'XNA. Selon Microsoft, les applications usuelles pourront être développées en SilverLight alors que pour les jeux élaborés (2D ou 3D), le XNA est logiquement recommandé.

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Démonstration du portage d'une application Silverlight Web vers Windows Phone 7


Jusqu'alors, SilverLight faisait principalement figure de concurrent du format Flash (Adobe) pour les animations Web, mais cette fois, Microsoft élargit sa stratégie pour l'étendre à la mobilité. Démonstration à l'appui, un ingénieur a prouvé qu'il était facile de porter une application SilverLight sur Windows Phone 7. Même si le lien entre les animations SilverLight Web et les applications mobiles n'est pas vraiment évident, Microsoft a tenu à rappeler qu'à l'heure actuelle, SilverLight équipe 50 % des ordinateurs à l'échelle mondiale (données fournies par Microsoft). En clair, Microsoft lance un appel aux développeurs SilverLight, et tente de rassurer les futurs partenaires et/ou utilisateurs sur les capacités de croissance de la logithèque Windows Phone 7.

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SilverLight et XNA : les deux piliers fondateur du développement sur Windows Phone.


Le langage choisi pour le développement des jeux était également prévisible. Le XNA est utilisé pour les jeux Xbox 360 et PC, il était donc naturel de profiter du savoir-faire existant d'un vivier de développeurs potentiels particulièrement important. D'autre part, tout comme pour SilverLight, la facilité de portage a également été mise en avant (voir chapitre suivant).

Windows Phone 7 : trois écrans et un cloud

Au cours de l'événement, Eric Rudder, vice-président stratégie technique de Microsoft, à fait une démonstration publique de ce que Microsoft appelle encore et toujours la « stratégie trois écrans ». Eric Rudder a exécuté un même programme (petit jeu basique en 2D) sur un Windows Phone, sur Xbox 360 mais aussi, sur un PC (sous Windows 7). Microsoft pense que la stratégie 3 écrans est prometteuse dans la mesure où elle ouvre de nouvelles perspectives pour les éditeurs de contenus et les consommateurs. Par exemple, on peut imaginer que l'on commence un jeu sur son Windows Phone en déplacement et qu'une fois chez soi, on continue sa partie sur son PC ou sur sa console. Selon Eric Rudder, la technique du « trois écrans » permet de maximiser les revenus d'un développement dans la mesure où un même code s'exécute sur trois supports de distribution de contenu.



En revanche, Microsoft n'a rien précisé concernant la stratégie commerciale. L'application devra-t-elle être rachetée sur chacune des autres plates-formes ? Sera-t-elle facturée une seule fois (comme sur Steam Mac / PC) ? La question reste en suspend, mais pour l'heure, on sait déjà que le seul jeu (Twin Blade) publié sur le Xbox Live Indie Games 360 et sur Windows Phone (en version bêta) ne permet pas de profiter de la moindre connexion multi support. Il ne proposera pas non plus de possibilités de sauvegardes « cloud » qui pourraient être compatibles d'une version à l'autre. Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les stratégies commerciales, mais on retiendra surtout que Microsoft envisage de tirer partie des facilités de portage multi plate-forme (de SilverLight ou de XNA) pour être présent sur un maximum de supports.

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Eric Rudder s'adonne à une démonstration de la stratégie trois écrans.


Applications : stratégie, développement et distribution

Microsoft est bien conscient que ce nouveau départ est également synonyme de retard. À l'heure actuelle, le fameux AppStore d'Apple propose 200 000 applications (au 29 avril 2010, selon Wikipédia). Sur la même période, Androlib indique que l'Android Market arrive en seconde position avec 50 000 programmes. Le Windows Market Place devra donc réaliser un véritable tour de force pour combler l'écart sur un laps de temps relativement limité. Pour y parvenir, la marque rappelle les facilités de portage et la base importante de développeurs (SilverLight, XNA). Pour inciter les développeurs à se mettre à l'ouvrage, Microsoft fournit gratuitement l'ensemble des outils de développement Windows Phone. Depuis mars 2010, Microsoft indique avoir distribué plus d'un million de kits.

D'autre part, les responsables de l'éditeur ont profité de la conférence pour tacler Apple en indiquant que la politique de publication serait nettement moins sévère et surtout, que les délais de publication n'excéderaient pas les 48 heures (contre 3 semaines en moyenne chez Apple). Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, il ne reste qu'à espérer que cette « efficacité » ne se fasse pas au détriment de la qualité des programmes Windows Phone 7.

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Stratégie de déploiement et Windows MarketPlace.


Concernant le mode de distribution, contrairement à Windows Mobile 6.5, les utilisateurs devront cette fois passer obligatoirement par le Windows Marketplace. Exit donc les fichiers .CAB qui pouvaient être téléchargées et installés indépendamment. Cette fois, il faudra forcément passer par le kiosque d'applications de Microsoft.

Microsoft a également clarifié le partage des revenus du Windows Marketplace. Le développeur touchera 70 % des sommes encaissées, les 30 autres pourcents étant retenus par Microsoft. Si cette répartition reste identique à celle d'Apple avec son AppStore, on apprécie tout de même l'idée de proposer (obligatoirement) des versions de démonstration bridées des programmes payants.

Pour conclure, malgré le retard, le géant de Redmond a indiqué qu'il disposait d'atouts et que selon lui, l'ère du Smartphone n'en est qu'à ses prémices dans la mesure où 85 % du public n'est pas encore équipé. Microsoft compte aussi sur l'entrée de gamme, secteur dans lequel Apple n'est pas vraiment présent. Les analystes prévoient qu'en 2013, il y devrait y avoir plus de Smartphones que d'ordinateurs dans le monde. L'enjeu est donc capital, cette fois, Microsoft n'a plus vraiment droit à l'erreur.

Les premières application Windows Phone 7 : nos impressions à chaud

À l'occasion du ReMix 2010, les partenaires de Microsoft ont présenté les trois premières applications françaises développées sur Windows Phone 7. Nous avons pu tester le programme officiel du Figaro, d'Allociné, ainsi que Twin Blade, un jeu de plates-formes cartoon tendance gore. Attention, il s'agit uniquement d'applications bêta exécutées sur un OS non finalisé. Il ne faudra donc pas tirer de conclusions hâtives, mais cette première prise de température reste intéressante.


Démonstration des trois premières applications française Windows Phone 7 (Allociné, Figaro, Twin Blades).


Avec les programmes Figaro et Allociné, on retrouve globalement les mêmes fonctionnalités que sur leurs homologues iPhone. En revanche, l'ergonomie a été repensée pour correspondre à la charte « metro » qui se caractérise par une navigation par « slides » de gauche à droite. Si les fonctionnalités sont bien là, on constate que pour l'instant, la transition des pages manque encore de fluidité (le Smartphone était tout de même équipé d'un processeur relativement véloce). Lors du défilement, il n'est pas rare d'observer quelques saccades sporadiques. Interrogés sur ce point, les développeurs ont répondu que ces soucis pourraient être imputés au chargement des illustrations (via 3G) qui sont intégrées sur la page suivante. Gageons que ces petits défauts de jeunesse seront probablement corrigés lorsque le code sera finalisé.

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Les développeurs présentent leurs programmes respectifs.


Pour sa part, le jeu (Twin Blade) fonctionnait à la perfection même si pour l'heure, la durée du temps de chargement reste relativement importante (parfois, il faut attendre jusqu'à une minute). Les graphismes et l'animation sont fidèles à l'excellente version Xbox Live Indie. En revanche, Smartphone oblige, il faudra compter sur un pad tactile virtuel pour diriger son personnage.

Windows Phone 7 : où ? quand ? comment ? à quel prix ?

Les premiers terminaux Windows Phone 7 devraient être disponibles à partir d'automne 2010. Pour l'heure, aucun constructeur n'a dévoilé de date officielle, mais on sait déjà que LG (GW910 Panther), Dell (Lighting), et Samsung (prototypes présentés lors du Remix 2010) feront partie des premiers constructeurs à proposer des terminaux Windows Phone 7. Interrogé sur le prix que devra payer un assembleur pour intégrer Windows Phone 7 Nicolas Petit, directeur de la division mobilité de Microsoft France, indique qu'il ne peut pas communiquer sur ce point. Toutefois, l'intéressé nous donne un ordre de grandeur en révélant que les prix des différentes versions de Windows Mobile 6.5 variaient entre 8 et 15 euros par terminaux. Rappelons tout de même qu'un concurrent de poids (Android) est fourni gratuitement.

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Smartphones de développement Windows Phone 7


Microsoft confirme également la fin prévisible d'ActiveSync sur desktop, mais rappelle que la mouture d'ActiveSync mobile est toujours intégrée aux Windows Phone 7. Cette application se charge des synchronisations PIM en mode OTA. Pour synchroniser les fichiers multimédias (musique, vidéo) ainsi que les éléments PIM, il faudra utiliser le logiciel Zune que nous avons testé en vidéo lors de la présentation du Zune HD.

Pour aller plus loin : découvrez notre comparatif des meilleurs smartphones.
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