iPhone 11 Pro Max : on a analysé en détails la partie photographique

Marc Mitrani
Par Marc Mitrani, Expert Smartphone.
Publié le 15 novembre 2019 à 18h00
iPhone 11 Pro

Lors de notre test de l'iPhone 11 Pro Max, nous vous avions promis une analyse détaillée de la partie photographique « dans les jours à venir ». En fait, nous aurions dû l'annoncer pour les semaines à venir... La raison ? Nous avons choisi d'attendre l'activation de la technologie Deep Fusion, apparue avec la mise à jour 13.2 d'iOS et sensée améliorer la qualité des images produites. Celle-ci étant disponible depuis le 28 octobre dernier, nous avons fait chauffer notre modèle de test afin de vous livrer nos conclusions !

Quelques précisions, avant d'aller plus loin. Nous allons vous parler ici de l'iPhone 11 Pro Max, mais tout ce qui sera dit s'applique aussi à l'iPhone 11 Pro. Les principales différences entre les deux modèles concernent la taille de l'écran, la capacité de la batterie et bien entendu les dimensions. Toutes les photos publiées et les conclusions que nous en tirons quant aux performances de l'iPhone 11 Pro Max ont été élaborées avec un seul appareil embarquant la version publique d'iOS 13.2.

Après mûre réflexion, nous avons fait le choix délibéré de nous intéresser uniquement à ce que propose le module photo dorsal. La caméra frontale, moins sophistiquée, sera très brièvement évoquée au cours de cette analyse.

Nous faisons aussi l'impasse à contrecœur sur l'aspect vidéo, qui nécessiterait une étude approfondie et de nombreux tests. Si nous la prenions en compte, nous aurions dû retarder la parution de cet article d'une semaine supplémentaire, provoquant un arrêt cardiaque irréversible à la Rédaction en Chef de Clubic. Si cela s'avère nécessaire, nous pourrons revenir sur ces deux aspects lors de prochaines analyses : à vous de nous donner votre avis dans les commentaires !

Matériel : Trois capteurs, sinon rien

L'iPhone 11 Pro Max est le premier smartphone d'Apple à embarquer une caméra dorsale tri-modules :

  • Grand-angle : capteur 12 Mpxl (taille 1/2, 55", photosites 1,4 µm) objectif 26 mm f/1,8, stabilisation optique, autofocus à détection de phase
  • Téléobjectif : capteur 12 Mpxl (taille 1/3, 34'', photosites 1 µm), objectif 52 mm f/1,8, stabilisation optique, autofocus à détection de phase, zoom hybride 2x
  • Ultra grand-angle : capteur 12 Mpxl, objectif 13 mm f/2,4

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L'iPhone 7 Pro est le premier smartphone d'Apple à embarquer trois capteurs.

ATTENTION : si vous êtes allergiques à tout ce qui est un peu technique, nous vous conseillons de ne pas lire les trois prochains paragraphes...

S'il s'agit d'une nouveauté chez Apple, nombreux sont ses concurrents qui embarquent trois modules et plus (jusqu'à cinq pour le 9 PureView de Nokia). L'approche choisie pour l'iPhone est toutefois différente. Ainsi, les trois capteurs choisis embarquent 12 Mpxl (sans toutefois avoir la même taille). La combinaison des différentes longueurs focales permet au constructeur d'affirmer qu'il propose un zoom optique 4X.

Cette affirmation est vraie si l'on s'en tient aux longueurs focales nominales des trois objectifs (13, 26 et 52 mm en équivalent 24x36). Mais en choisissant d'affubler l'ultra grand-angle (13 mm) d'un coefficient 0,5 x, le 52 mm doit se contenter d'un facteur 2x, même s'il dispose d'une longueur focale quatre fois plus importante. Ce type de dénomination peut entretenir une confusion dans l'esprit des photographes peu enclins à la technique (donc la majorité des utilisateurs de smartphones).

Les longueurs focales intermédiaires (hors des 13, 26 et 52 mm des objectifs, donc) sont en fait interpolées par un algorithme numérique mêlant un savant recadrage ainsi qu'une bonne dose d'intelligence artificielle. Ce fonctionnement hybride (optique + numérique) s'avère à l'usage pour le moins efficace à défaut d'être parfait. Les choses se gâtent au-delà de 52 mm puisqu'un zoom numérique traditionnel prend le relais jusqu'à 260 mm, longueur focale numérique maximale atteignable. À moins d'avoir une passion pour le pointillisme et la perte de détails, on évitera de s'aventurer au-delà des limites du zoom hybride.

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Interface : du neuf, mais pas que

Avec iOS 13, Apple propose une évolution bienvenue de l'interface de prise de vue. Celle-ci devient translucide, ce qui permet de voir ce qui se passe au-delà du cadre. Si la scène nécessite une augmentation du champ de vision, on pourra s'en rendre compte immédiatement et passer au grand-angle. Simple, mais il fallait y penser.

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L'interface de prise de vue.

Les inconditionnels du format carré (très populaire sur Instagram) regretteront qu'il ne soit plus directement accessible depuis la liste des modes. Désormais, il se trouve dans le menu de paramètres rapides symbolisé par une flèche logée dans la partie supérieure de l'écran. En plus du choix du format d'image, il propose quelques réglages : flash, retardateur, filtre créatif, Live photo (une courte vidéo accompagne l'image shootée) et mode nuit. Pas la peine de chercher les paramètres d'un quelconque mode manuel : il n'y en a pas. Apple a fait le choix — très discutable — de faire l'impasse sur ce type de réglages. Pour y accéder, il faudra passer par une application tierce comme Halide ou DSLR Camera.

On l'a compris : chez Apple, la photo s'effectue uniquement en mode automatique. Et tant pis si le smartphone coûte le prix d'un (très) bon reflex : il faudra faire avec. Il n'en reste pas moins que les mécanismes mis en place donnent des résultats souvent impressionnants.

À ces bizarreries près, l'interface reste fluide et agréable à utiliser après un petit temps d'adaptation (notamment si l'on vient d'une version antérieure d'iOS).


Qualité générale : très bon, mais pas tout le temps

Avant de passer au crible les différents modes de prise de vue, nous nous sommes penchés sur les performances de la caméra dorsale en conditions normales. Les images produites sont globalement très bonnes, voire excellentes en extérieur de jour. La scène reste définie, nous n'avons pas constaté de manque de netteté (les pros parlent de piqué) sur les bords de l'image ni de déformation trop prononcée. Le zoom hybride fait le boulot très correctement et la perte de détails induite par cette technologie est minime. La définition de 12 Mpxl des capteurs s'avère très largement suffisante dans l'immense majorité des cas.

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Smart HDR activé

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Smart HDR désactivé

La fonction Smart HDR, activable et désactivable depuis les paramètres, tire parti du Deep Learning et de l'analyse d'images par moteur neuronal afin d'ajuster l'image finale. Apple assure que l'opération s'effectue pixel par pixel et qu'une reconnaissance poussée des éléments de la scène est mise en œuvre. On ne demande qu'à y croire et pour tout dire, il n'est guère difficile de se laisser convaincre : sur des scènes à plage dynamique étendue (où le très sombre côtoie le très lumineux), les résultats parlent d'eux-mêmes. Le smart HDR d'Apple n'a donc pas à rougir avec les ténors de la catégorie que sont les P30 Pro de Huawei ou les Pixel 3 et 4 de Google.

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Des reflets parasites (ici ceux des spots, dans le bas de l'image) sont souvent présents

Tout serait parfait dans le meilleur des mondes si les objectifs de l'iPhone 11 Pro Max n'avaient pas tendance à produire trop facilement des reflets parasites aussi visibles qu'inesthétiques (les pros parlent de « Flare »). Les lois de l'optique étant ce qu'elles sont, ces reflets parasites sont très souvent présents en photographie. Mais ils deviennent ici véritablement gênants, tant en photo qu'en vidéo. C'est d'autant plus ennuyeux que le flare était bien mieux maîtrisé sur les iPhone de génération précédente, tout comme chez la concurrence. Seul moyen de passer outre, éviter les scènes où la lumière est trop frontale.

Capture d'image hors du cadre : bonne idée, implémentation étrange

Apple introduit avec l'iPhone 11 un mécanisme de capture de l'image hors du cadre. Ses ingénieurs ont pour cela développé un algorithme combinant les infos des trois modules photo afin d'autoriser un recadrage de l'image a posteriori. Ainsi, finies les images tronquées, parce que prises trop rapidement. Dans l'album photo, une petite icône (un carré avec une étoile dans l'un de ses coins) indique que la photo peut être recadrée après la prise de vue. Détail agréable, une fonction de redressement automatique corrige la perspective des photos de bâtiment lorsque l'IA les détecte. Bien entendu, rien ne vous oblige à accepter cette correction.

Les portions de l'image situées hors du cadre de prise de vue initial sont utilisables pendant 30 jours suivant la prise de vue. Mieux vaut donc ne pas attendre trop longtemps pour utiliser cette fonction, Apple ne proposant pas de les conserver indéfiniment. Précisons que la capture hors du cadre est aussi disponible en vidéo, les données étant là aussi conservées pendant 30 jours maxi (tout en occupant bien plus de stockage que pour les images fixes).

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Une image disposant de données "hors du cadre" affiche une icône carrée munie d'une étoile
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La prise de vue hors du cadre doit être activée dans les paramètres.

Par défaut, la capture hors du cadre est activée en vidéo et désactivée pour les photos. Afin d'en bénéficier, il faudra donc penser à l'activer dans les paramètres de l'application. Et même dans ce cas, rien ne garantit qu'elle sera effectivement utilisable ! Lors de nos tests, nous avons parfois pu en bénéficier et parfois non. S'il semble logique qu'elle soit indisponible en ultra grand-angle (13 mm), on ne comprend en revanche pas qu'elle ne soit pas systématiquement active en grand-angle (26 mm) ou en téléobjectif (52 mm).

Nous avons bien entendu interrogé Apple à ce sujet : La Pomme est restée muette sur ce pépin. Si d'aventure elle daignait nous répondre, nous ne manquerons pas de mettre à jour cet article.
En attendant, nous en sommes réduits à supposer que l'IA fait apparaître ou non la petite icône carrée sur certaines images en fonction de la luminosité, du niveau de détail et du type de scène photographiée. Et encore : nous avons shooté successivement deux images depuis le même endroit, mais tournant un peu sur nous-mêmes. Dans un cas la capture hors du cadre était active, mais pas dans l'autre : allez comprendre...

Deep Fusion : neuf d'un coup

On vient de le voir, la prise de photos hors du cadre est inactive par défaut. Si ce choix semble étonnant, il est justifié par son incompatibilité avec Deep Fusion, la nouvelle technologie d'amélioration d'image concoctée par les ingénieurs d'Apple. Sous ce nom faisant penser à blockbuster hollywoodien se cache en fait un moteur d'analyse neuronal dopé au deep learning. Huawei — encore lui — a été le premier à mettre au point une technologie équivalente pour ses smartphones de la série P, co-développés avec Leica.

Deep Fusion a été conçu pour être invisible pour l'utilisateur. Aucun signe, aussi subtil soit-il, n'indique son activation. Cette techno rentre en action automatiquement lorsque l'IA estime que la luminosité est trop basse pour se contenter de Smart HDR, mais encore trop importante pour basculer en mode Nuit. En plus de l'image shootée lorsqu'on presse le déclencheur, Deep Fusion en réalise huit autres, juste avant le déclenchement. Comment ? En enregistrant en continu des images dès que l'IA active Deep Fusion. Ces clichés intermédiaires sont réalisés en faisant varier quelques paramètres comme l'exposition ou la luminosité tout en utilisant un mécanisme de « décalage de pixels ».

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Deep Fusion améliore les détails en luminosité moyenne. En faible luminosité, le mode Nuit prend le relais

Hors de question de rentrer ici dans la description du Pixel Shift (nom technique de ce mécanisme) : cela n'est guère intéressant si l'on n'est pas un passionné de technique photographique. On trouve Pixel Shift dans certains reflex professionnels comme l'Alpha 7R Mark IV de Sony ou dans les smartphones Pixel (3 et 4) de Google. Ce dernier s'en sert pour son Super Res Zoom, Sony préférant de son côté la mettre en œuvre afin d'augmenter la définition de ses images. Dans tous les cas, Pixel Shift fusionne les images après les avoir très légèrement décalées. L'IA analyse le tout et se sert des informations collectées pour recréer les informations manquantes faute de luminosité. Contrairement au mode nuit, qui demande une puissance de calcul nettement plus considérable, Deep Fusion fonctionne à la volée et produit quasi instantanément un résultat.


En théorie, il est impossible de contrôler manuellement Deep Fusion, seule l'IA de l'iPhone pouvant décider de son activation. En pratique, il reste possible de lui forcer un peu la main afin de neutraliser la fonction. Il suffit d'activer la capture d'image hors du cadre dans les paramètres : techniquement incompatible, celle-ci désactive manu militari Deep Fusion. Par contre, nous n'avons pas trouvé le moyen de forcer son activation.
Deep Fusion a-t-il un réel impact sur les images prises en luminosité moyenne-faible ? La réponse est oui, sans aucun doute. D'après nos tests, les photos « deep-fusionnées » offrent un niveau de détail plus fin ainsi qu'une meilleure préservation de l'intensité lumineuse.

Mode portrait : Le diable se cache dans les détails

Popularisé par Huawei, le mode portrait se sert de deux capteurs dont la parallaxe est connue et d'une grosse dose d'IA afin de générer une « carte de profondeur » de la scène. Celle-ci permet à l'appareil de « voir » en 3D, exactement comme le fait un humain avec ses deux yeux. Les informations ainsi récoltées sont ensuite utilisées afin de flouter l'arrière-plan. On simule ainsi un « Bokeh » (le nom technique de l'effet) qui ne peut normalement être obtenu qu'avec un capteur bien plus grand associé à un objectif à grande ouverture, deux éléments incompatibles avec l'exigence de compacité d'un smartphone.
La réalisation d'un portrait nécessite d'être positionné au maximum à 2,50 m du sujet. Si l'on se trouve plus loin, la photo sera prise sans enregistrement de la carte de profondeur et sera vue comme une image normale. L'interface indique par un mécanisme de vignettes si l'on se trouve à la bonne distance.

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Les différents effets du mode portrait regroupés sur une roue virtuelle. Ils sont applicables avant et après la prise de vue.
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Parfois, l'IA ne fait pas les bons choix pour la création d'un Bokeh artificiel (la grille confondue avec le feuillage sur la droite du sapin)...

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...mais parfois, ça marche !

Principal inconvénient de la méthode, les scènes complexes sont parfois mal interprétées par l'IA et cela produit un floutage imparfait. On le remarque le plus souvent sur des détails d'une scène (feuilles d'arbres, cheveux, etc), notamment si l'éclairage n'est pas très intense. Le défi des nouvelles générations d'IA est de réduire autant que possible ces erreurs. Petit à petit, Apple améliore l'effet, mais des défauts restent toujours présents. Le mode portrait de l'iPhone 11 Pro Max produit néanmoins de très bons résultats et l'on ne peut que constater les progrès réalisés depuis la génération précédente.

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Mode portrait sur le vif
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le détourage n'est pas toujours très subtil.

Apple, comme ses concurrents, ne se limite pas à la création d'un flou d'arrière-plan. La carte de profondeur permet par exemple de modifier la lumière appliquée au sujet principal, de jouer avec l'intensité du Bokeh ou encore de substituer un fond noir à l'arrière-plan (fonction éclairage de scène). En matière de portraits, l'iPhone 11 Pro Max propose un nouveau mode baptisé « hi key mono ». Pour cela, la scène est shootée en monochrome puis l'IA substitue l'arrière-plan par un fond blanc tout en augmentant l'intensité lumineuse du sujet afin de « brûler » les détails.

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Le mode Hi Key Mono nécessite encore quelques perfectionnements avant de convaincre.

Les images hi key, très tendance, sont prisées des photographes de mode et nécessitent un studio de prise de vue sacrément bien équipé ainsi qu'une grande connaissance des techniques photo. Malheureusement, le hi Key mono façon Apple n'est pas vraiment satisfaisant. On a souvent l'impression que le détourage est fait à la hache : détails négligés et manque de subtilité dans le rendu final ne sont pas rares. En fait, le résultat final dépend essentiellement de l'éclairage : s'il est puissant et face au sujet, le résultat est acceptable à condition que le sujet ne soit pas trop complexe. En contre-jour, abandonnez tout espoir de réussir une belle image... même constat en cas de luminosité moyenne. Apple a encore pas mal de boulot à effectuer sur ce mode pour convaincre réellement.

En définitive, le mode portrait selon Apple est comme le bon vin : il s'améliore au fil des années. Attention toutefois à ne pas le faire tourner au vinaigre en ajoutant des ingrédients peu aboutis comme le hi Key mono. On aurait apprécié qu'Apple le distribue sous forme de bêta jusqu'à ce qu'il soit satisfaisant, comme ce fut le cas avec les premières moutures de la fonction portrait.

Photo de nuit : au niveau des concurrents (et parfois mieux)

La photo en très basse luminosité était jusqu'ici l'un des points faibles de l'iPhone. Ce n'est plus vraiment le cas avec l'apparition d'un mode nuit, attendu depuis un sacré bout de temps. Celui-ci fonctionne avec le grand-angle et le téléobjectif sur l'iPhone 11 Pro Max, l'ultra grand-angle ne bénéficiant pas de stabilisation optique. Si elle est indispensable à la création de l'image finale, cette dernière n'est pas le seul élément nécessaire : la technologie du capteur et surtout l'IA sont largement sollicités.
Le mode nuit de l'iPhone s'active automatiquement en cas de besoin. Il se matérialise par une petite icône lunaire et par l'apparition d'un curseur indiquant le temps estimé d'exposition. La valeur optimale, calculée par l'IA, peut toutefois être allongée jusqu'à une durée maxi de cinq secondes. A contrario, il peut aussi désactiver le mode nocturne en effleurant l'icône (utile pour certaines images créatives).

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Le mode nuit s'active automatiquement si l'IA estime qu'il est indispensable.

Lorsque l'on presse le déclencheur, l'iPhone capture plusieurs images en utilisant à chaque fois un temps de pose différent. Les images sont alors analysées, corrigées et assemblées afin de constituer la photo finale. Celle-ci est en fait un patchwork des zones jugées les plus « réussies » du jeu d'images intermédiaires. L'objectif étant de faire ressortir un maximum de détails tout en réduisant le bruit numérique sans perdre en naturel. Dès lors, on comprend l'obligation d'avoir une stabilisation efficace si l'on ne veut pas se retrouver avec une bouillie de pixels.

Certes, la méthode employée n'a rien de révolutionnaire : Samsung, Google, Nokia et Huawei (entre autres) l'employant depuis quelques générations. Comme nous avions à portée de main un P30 Pro de Huawei (notre référence absolue en matière de photo de nuit), nous nous sommes livrés au petit jeu des photos comparatives en shootant la même scène, au même moment et sans changer les conditions d'éclairage.

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Le mode Nuit donne des résultats très satisfaisants (l'image publiée ici a subi une compression importante : l'original est de meilleure qualité)

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La stabilisation permet l'obtention d'images nettes en mode nuit.

Les images obtenues sont très proches. On note toutefois un éclairage nocturne plus naturel pour l'iPhone. Ce n'est pas toujours flagrant, mais cela peut faire la différence. Il est à notre avis dû au « calibrage effectué en usine » des trois objectifs de chaque appareil. Brièvement évoqué lors de la conférence d'annonce de l'iPhone 11, ce processus permet d'obtenir un rendu colorimétrique cohérent entre les trois modules et donc de gagner en fiabilité d'image. À notre connaissance, seul Apple effectue cette opération.

Un examen attentif des images montre que le niveau de bruit reste très maîtrisé tant chez Apple que Huawei. Ce n'est malheureusement pas le cas du flare, déjà mentionné précédemment, nettement moins présent sur le P30 Pro. En revanche, le temps de pose nécessaire est nettement moins long sur l'iPhone 11 Pro Max (3 sec) que sur le P30 Pro (7 sec). Cela reste très appréciable si l'on souhaite minimiser le risque de flou de bouger.

Avec son mode nocturne, Apple égale ou dépasse sur certains aspects ses concurrents les plus avancés. Pour un premier essai, il s'agit donc d'une réussite. Seul manque réellement la possibilité de réaliser des images nocturnes avec l'ultra grand-angle, ce que propose déjà Huawei : il faut bien qu'Apple garde quelques atouts pour la prochaine génération d'iPhone !

Notre avis

À n'en pas douter, l'iPhone 11 Pro Max marque une rupture avec les générations précédentes en matière de photographie. Tout n'est pas parfait (on pense essentiellement à l'absence de mode nuit en téléobjectif ou à la photo hi Key mono, grandement améliorable), mais les bases sont bonnes. Apple rattrape ainsi la concurrence en matière de capture d'images et la dépasse même dans certains cas.

Il n'en reste pas moins que le fonctionnement invisible de certaines technologies (notamment Deep Fusion) et l'impossibilité d'agir sur les paramètres avancés de prise de vue risquent d'agacer les amateurs enthousiastes. Autre absence regrettable la possibilité de récupérer des fichiers RAW (équivalent numérique du traditionnel négatif) afin de travailler les images avec une plus grande souplesse.

À ces inconvénients près, on ne peut que conseiller l'iPhone 11 Pro Max en tant qu'appareil photo : ses productions ne vous décevront généralement pas. C'est la moindre des choses vu les prix pratiqués par Apple !

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Marc Mitrani
Par Marc Mitrani
Expert Smartphone

Journaliste, fondu de photographie, de technologie et de chocolat.

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Aristote76

Bof à ce prix la on ne parlent plus d’un phone, surtout vu la taille. Perso. je préfère deux appareils spécialisés dans chaque domaine qu’un qui n’excelle ni en photo ni en téléphonie au regard de son coté réfrigérateur. A vouloir tout faire je trouve qu’Apple se disperse.

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