Sur un plateau | Dead of Winter : le frisson de la mort

Astien
Par Astien
Publié le 22 mars 2020 à 15h55
Vous êtes jeu de stratégie, jeu de rôle ou plutôt deckbuilding ? Passionnés ou débutant ? Notre chronique vous livre chaque semaine, Sur un plateau, nos recommandations en termes de jeu de société !
Dead of Winter

Piégée dans l'hiver glacial d'un monde apocalyptique, l'humanité doit survivre. Désolation et isolement sont les maîtres mots de Dead of Winter, autant vous dire que je ne vous ai pas fait venir ici pour trier des lentilles...

Une colonie isolée d'humains décide de mettre les pieds à l'extérieur de son campement car les vivres commencent à manquer, et l'hiver est déjà là.

Promenons-nous dans le froid...

Dead of Winter

Isolés dans leurs bases, nos héros doivent s'aventurer à l'extérieur pour trouver vivres, médicaments et autres équipements de première nécessité. Il sera difficile de survivre hors de la colonie. La mort vous guette : qu'elle vienne du froid, des autres humains ou même des zombies, vous risquez d'y passer à tout moment. Parce que oui, il ne faut pas oublier de mentionner les zombies ! Ces morts ambulants n'ont qu'un seul but : trouver un passage pour s'immiscer chez vous et dévorer tous les habitants de votre petite communauté.

Les joueurs incarnent donc ces héros qui, entre aspiration individuelles et intérêt collectif, devront faire un choix. En début de partie vous définissez un objectif collectif, un niveau de moral, qui ne doit jamais tomber à zéro. Chaque joueur a également, en plus, un objectif personnel qui ne va pas forcément de pair avec le bien de la communauté... C'est le cas de l'objectif « Il ne doit pas y avoir plus de 10 survivants en fin de partie », par exemple ; le héros devra alors faire en sorte que certains n'arrivent pas à se nourrir, ou que quelques zombies pénètrent dans la colonie pour faire descendre les effectifs - tout en évitant de faire tomber le moral à 0 au risque de faire perdre la partie à tout le monde !

Dead Of Winter propose une expérience narrative forte. Lors de vos explorations, vous allez tirer des cartes qui vont vous narrer les situations dans lesquels nos héros se trouvent. Comme certains ont déjà pu le vivre avec le jeu vidéo (ou de plateau) This War of Mine, les choix proposés sont rarement binaires. Ils incitent les joueurs à prendre des décisions difficiles, parfois de vie ou de mort, sur des personnages croisés : sauver cette mère et ses trois enfants donne l'impression d'être bon, mais cela va faire quatre bouches de plus à nourrir. Avez-vous les moyens de gérer cela ? Ou vous préférez fouiller les placards du coin pendant que les zombies s'occupent de cette famille perdue ? Et même si vous tentiez de gérer le problème pour aider la famille, qui vous dit que cette femme n'est pas mal intentionnée ?

Dead of Winter, avec tout ces choix cornéliens, nous plonge dans une véritable ambiance de survie. Les personnes à sauver (ou non), les lieux à aller visiter, les bouches à nourrir, les barricades à construire, son objectif personnel.... Il y a tellement de choses à gérer en même temps que les joueurs se rendent bien compte qu'il va falloir faire des sacrifices.

Dans la nuit, personne ne vous entendra crier

Dead of Winter

Pour plonger dans cette aventure, les joueurs incarnent des héros aux caractéristiques très diverses. Gabriel Diaz, le pompier, vous semblera peut-être plus utile que Bev Russel, la mère de famille, mais tous les personnages ont un pouvoir qui vous donne un avantage selon la situation. Il n'y a clairement aucun personnage à jeter, et la diversité des rencontres fait que les joueurs n'auront jamais la même partie.

Le système d'action est très bien trouvé et fait, encore une fois, la part belle à l'expérience que vous choisirez de vivre et de faire vivre à vos acolytes. Les joueurs ont un certain nombre d'actions, défini par des dés, et peuvent les distribuer comme ils le souhaitent parmi les différents héros qu'ils contrôlent. Sauver des vie pourra vous amener à trouver d'autres héros qui rejoindront vos rangs, et ce n'est pas quelque chose à négliger car vos troupes vont tomber comme des mouches dans le froid et avec les zombies qui rôdent !

Dead of Winter

Les discussions fusent autour de la table. Demander conseil aux autres est toujours bien vu, pour être sûr d'aller dans le sens du groupe, mais par moments le jeu vous mettra devant vos propres choix et leurs conséquences.

J'adore l'ambiance et l'univers dans lequel nous plonge ce jeu. Une à deux heures de tension, de réflexion, d'émotions concentrés dans cette boite. Et si cela ne vous suffit pas, sachez qu'il existe une seconde boîte « La Nuit la plus longue » qui vous propose la même expérience mais dans une autre colonie, avec de nouveaux protagonistes et de nouveaux objectifs. Et vous pouvez mélanger les deux boîtes ensemble !

Il existe également une autre extension appelée « Colonies en Guerre » qui se joue uniquement si vous avez les deux autres boites. Cette extension permet à deux groupes de joueurs de s'affronter colonie contre colonie. La partie devient très (très) (vraiment très) longue, mais les braves qui s'y sont frottés disent qu'il s'agit d'une belle expérience de jeu.

Fiche signalétique

Dead of Winter

Auteur : Isaac Vega & Jon Gilmour
Illustrateur : Fernanda Suarez
Editeur : Filosofia
Tranche d'âge : à partir de 14 ans
Temps de jeu : 1h à 2h
Nombre de joueurs : 2 à 5 joueurs
Astien
Par Astien

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Commentaires (1)
GRITI

Désolé mais je suis un peu déçu par l’article car je le trouve léger par rapport à tout ce que le jeu propose.
Déjà l’aspect d’avoir éventuellement un traître (on ne sait pas s’il y en a un quand on commence la partie). Ce qui amène à avoir de la suspicion entre les joueurs. Ce qui peut entraîner un vote pour exiler un joueur. Il me semble que si on exile un deuxième joueur la partie est perdue.
Le jeu n’est pas simple car on ne démarre pas les scénarios avec le nombre de manche et le moral à 10. Et les raisons pour perdre du moral sont nombreuses. La gestion de la nourriture en est un bon exemple vu qu’il faut nourrir tous les survivants qui sont restés dans la colonie (1 nourriture pour deux survivants) à chaque manche.
Il y a les cartes Croisée des chemins. Avant de démarrer son tour, le joueur à notre droite (il me semble) tire une carte et lit dans sa tête le début de la carte (élément déclencheur) et attend que l’on joue. Si on fait l’élément déclencheur le joueur lit la carte et là…
A chaque tour il y a un défi à résoudre (fournir x objets demandés). Sachant que le traître (s’il y en a un) va chercher à saboter la résolution de ce défi. L’échec de ce défi est souvent sanctionner par une perte d’un point de moral.
Quand on déplace nos survivants il faut lancer un dé de risque (sauf si on a de l’essence): blessure, engelure, morsure (avec contamination éventuelle des autres survivants qui sont dans le même lieu) ou aucun effet.
On peut fouiller les lieux. Si on le fait trop, on fait du bruit. Ce qui peut amener davantage de zombies dans le lieu.
Il y a beaucoup de choix de survivants ce qui est fort appréciable.
Le jeu peut se jouer en solo même s’il n’est pas prévu pour. On joue deux joueurs en ayant chacun ses survivants. Forcément il n’y aura pas de traître. Pour ce qui est des cartes Croisée des chemins, il suffit de définir à l’avance ce que l’on prévoit de faire pendant notre tour et ensuite on tire la carte. On agit en conséquence. Jouer en solo est sympa. On peut bien se mettre dans le narratif et vraiment tout décider.
Bref. J’adore ce jeu et si on aime cette thématique c’est un très bon achat à faire. De plus je trouve que les illustrations sont vraiment top. Je n’ai que la croisée des chemins.

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