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C'est avec BlackBerry 6, en 2009, que Research In Motion a abandonné le moteur de rendu de son navigateur développé en interne pour se tourner vers WebKit. « A cette époque, Gecko n'était pas vraiment installé sur le mobile », explique M. Staikos. Et d'ajouter : « Parallèlement, WebKit dominait déjà le marché du mobile et les fournisseurs de contenus proposaient des sites optimisés pour celui-ci ». Par ailleurs au sein des équipes de RIM, certains développeurs planchent sur le projet WebKit depuis ses débuts. La transition fut donc mise en oeuvre sans difficulté. « Et il n'y a pas de meilleures implémentations de WebKit à ce jour », affirme M. Staikos, tenant dans ses mains l'un des prototypes équipés de BlackBerry 10.
Le navigateur enregistre le score de 465/500 sur le site Internet HTML5Test.com qui se propose de mesurer le degré d'implémentation de chacune des interfaces de programmation du HTML5. Il s'agit à ce jour du score le plus élevé tous navigateurs confondus, en versions mobiles ou standards. A titre de comparaison, Chrome 21 obtient le score de 437. D'ailleurs, le navigateur lui-même est une application web puisque ce dernier a été codé en HTML, CSS et JavaScript.
Parmi les API présentes nous retrouvons File, pour accéder à ses fichiers stockés en local, Media, pour la lecture de fichiers audio ou vidéo de manière native, CSS Filter, pour un meilleur contrôle des éléments de la feuille de style en fonction du navigateur ou encore Web Notifications pour recevoir des alertes en temps réel. Les interfaces de Local Storage sont également présentes pour stocker des informations en cache et les consulter en mode déconnecté. Enfin le navigateur sera également en mesure d'accéder à l'appareil photo ou au microphone du smartphone.
En ce qui concerne la technologie Web RTC, permettant d'effectuer des conversations audio et vidéo en direct au travers du navigateur, M. Staikos déclare : « nous travaillons aussi dessus et nous espérons vraiment pouvoir l'implémenter dans une prochaine version ». A l'avenir, la société prendra également en charge Do Not Track qui complétera le mode de navigation privé déjà proposé.
Concernant le moteur d'exécution JavaScript, RIM semble avoir quelques cartes à jouer. M. Staikos, n'a pas souhaité commenter ce dernier. Il affirme qu'il ne s'agit pas d'un moteur développé en interne et confirme que RIM ne s'est pas tourné vers V8, celui embarqué au sein de Chrome et Chromium. Davantage d'informations devraient être publiées ultérieurement auprès des développeurs.
De son côté le lecteur Flash sera intégré même si Adobe a annoncé son retrait de la plateforme mobile. A la différence de Chrome ou IE10 il ne sera pas directement inséré au sein du navigateur mais proposé sous la forme d'un plugin co-développé par RIM et Adobe.
Research In Motion envisage également la prise en charge des extensions afin de multiplier les fonctionnalités de son navigateur. « Nous souhaitons avoir une approche très ouverte pour les extensions », nous explique-t-on, ce qui signifie que ces dernières s'articuleront également sur des technologies web, tout comme celles proposées sur Chrome, Safari et plus récemment, Firefox et Opera.
La société souhaite en outre unifier la navigation de l'internaute quel que soit le terminal utilisé. Ainsi, une page web pourra être transférée via NFC depuis un smartphone BlackBerry vers un PlayBook. Interrogé par nos soins sur une offre rivale à iCloud qui viendrait compléter son navigateur et les applications de BlackBerry 10, M. Staikos n'a pas souhaité s'exprimer mais admet qu'une suite de services web, assurant entre autre la synchronisation des favoris, sera prochainement annoncée en détails.
Mise à jour :
Interrogé par nos soins, Adam Stanley, chargé de la relation avec les développeurs, explique que le lecteur Flash est directement embarqué au sein de BlackBerry 10 tout comme sur le Playbook OS. De son côté, Alec Saunders, vice-président du développement chez RIM, ajoute que Flash est désactivé par défaut.