Test du Galaxy Tab : un premier concurrent sérieux pour l'iPad ?
Même si les tablettes existaient avant qu'Apple se lance dans l'aventure, on peut dire que ces périphériques mobiles ont commencé à susciter de l'intérêt depuis l'iPad. De nombreux produits concurrents essayent d'emboiter le pas, mais pour l'heure, aucun rival sérieux n'a pointé le bout de son nez. La Galaxy Tab parviendra-t-elle à relever le défi ? Réponse à l'issue de ce test.Sommaire
- Vidéo de présentation
- Présentation photo
- Comment téléphoner avec une tablette ?
- Le navigateur Web
- Un bon lecteur audio ?
- l'appareil photo numérique (+capture vidéo)
- La lecture vidéo sur Galaxy Tab
- Quid du GPS ?
- Le jeux vidéo sur le Galaxy Tab
- La lecture sur Galaxy Tab (eBooks et magazines)
- Notes et conclusion
Vidéo de présentation
Présentation photo
La Galaxy Tab s'inspire très largement des lignes de l'iPad mais avec des mensurations divisées par deux. Côté design, Samsung a décidé de varier les plaisirs en proposant une face avant noire alors que le dos est taillé dans un plastique blanc. Dans l'ensemble, la finition est plutôt bonne. À noter également que le fameux dos n'est pas amovible. Pour la première fois, Samsung marche dans les traces d'Apple : il est impossible de changer la batterie soi-même (dommage). L'appareil n'est pas doté d'un haut-parleur de combiné. Il est donc impossible de passer des appels en portant la tablette à l'oreille.
Sur la partie basse de l'écran, on trouve les quatre boutons tactiles qui accompagnent la plupart des appareils Android. Sur la tranche, Samsung a disposé des touches de volume, de veille ainsi que deux slots (SD et SIM). L'utilisation d'une carte SD est facultative dans la mesure où le Galaxy Tab intègre 16 Go de mémoire vive. Pour finir, la tablette est relativement épaisse et son poids est loin d'être négligeable. Ceci s'explique par la présence d'une batterie de 4000 mAh relativement imposante.
Comment téléphoner avec une tablette ?
On se souvient des critiques émises à l'encontre du Dell Streak qui proposait de passer des appels téléphoniques en plaquant son oreille sur la surface de la tablette. Samsung règle le problème de façon un peu brutale en autorisant uniquement les appels mains libres sur haut-parleur ou via un kit piéton stéréo filaire ou sans fil (aucun haut-parleur auriculaire n'est présent). Quoi qu'il en soit, l'interface de la couche téléphonie (personnalisée par Samsung) se dompte assez facilement.
Pour ce qui est des financements opérateurs, le communiqué de presse d'Orange parle d'un prix de 299 € avec abonnement. Pourtant, les deux principaux sites de vente d'abonnements proposent l'appareil chez le même fournisseur à partir de 450 euros (toujours chez Orange). Contactés par nos soins, les services de Bouygues indiquent que l'appareil est disponible à partir de 250 euros (remise de 50 euros décomptée) avec un forfait pour smartphone dont le prix est compris entre 39 euros (2h) et 73 euros (4h+ appels illimités de 19 h à 8 h +WE). Chez SFR, on propose la Galaxy Tab à partir de 300 euros accompagnée d'une série de forfaits Web (à partir de 21 euros / mois). Attention, chez cet opérateur, les forfaits n'incluent pas d'options voix, ce qui est dommage dans la mesure où le Galaxy Tab permet de passer des appels téléphoniques.
Un navigateur Web poussif ?
Peu d'évolutions du côté du navigateur Web qui ne nous avait pas vraiment convaincus lors de la première présentation officielle du produit. L'application semble manquer cruellement de pêche. Bien que la Galaxy Tab soit équipée de Froyo, une nouvelle mouture d'Android (2.2) dont le moteur javascript a été optimisé de façon significative, l'expérience utilisateur est véritablement impactée par la lenteur et les saccades des scrollings (horizontaux et verticaux). L'activation du plug-in Flash n'explique pas ces mauvaises performances : lorsque ce dernier est désactivé, les problèmes subsistent. D'autant plus dommage que le test SunSpyder retourne des bonnes performances de la partie javascript et les sites « lourds » s'ouvrent relativement rapidement. Au final, on comprend vite qu'il faut passer par la case Market pour télécharger Dolphin Browser HD (par exemple) pour obtenir un navigateur utilisable. Par bonheur, ce navigateur alternatif s'affiche bien en plein écran sur la Galaxy Tab.
Côté fonctionnalités, on retrouve bien les rotations basées sur l'accéléromètre, les zooms multitouch ainsi que la reconnaissance vocale (via Google Search). Cerise sur le gâteau, Android 2.2 oblige, on peut profiter des contenus Flash. La fluidité des séquences est aléatoire, mais dans l'ensemble, on peut tout de même dire que cette fonctionnalité donne satisfaction (voir vidéo de présentation du terminal). La Galaxy Tab est en mesure de lire certains contenus vidéo de façon parfaitement fluide. Pour une prise en charge parfaite, il faudra probablement attendre l'arrivée des processeurs ARM dual core (Nexus S ?).
Un bon lecteur audio ?
Le Galaxy Tab embarque nativement deux lecteurs audio. Le premier permet d'écouter ses MP3 favoris (il suffit de les placer dans la mémoire en effectuant un simple glisser-déposer). Samsung propose d'effectuer des tris par albums, genre, etc. Et le coréen apporte un plus dans la mesure où l'application est dotée de 7 pré-réglages d'égaliseurs adaptés aux genres. On regrette simplement l'absence d'un mode « super bass », mais au besoin, il est possible de personnaliser finement le profil (voir photo d'écran)... à condition d'utiliser un casque stéréo filaire (la personnalisation ne fonctionne pas en Bluetooth).
L'application est complétée par « Music Hub », un programme qui permet de télécharger des MP3 (moyennant finance) sur la plate-forme 7 Digital. Dans les deux cas, les écouteurs filaires fournis offrent un son correct dont il faudra se satisfaire si l'on souhaite passer des appels. En effet, avec le kit piéton stéréo fourni, le micro n'est pas dissociable du casque... dommage. Il existe tout de même une solution qui permet de concilier qualité d'écoute et mode mains libres : pour cela, il faut utiliser un casque Bluetooth stéréo (la Galaxy Tab est compatible avec ce standard).
L'appareil photo numérique (+capture vidéo)
N'attendez pas de miracles de la part de la Galaxy Tab en matière de capture photo ou vidéo. L'appareil est muni d'un objectif photo de 3 mégapixels, une résolution que l'on n'a plus vraiment l'habitude de voir sur les smartphones haut de gamme actuels. Les clichés sont tout juste moyens. La fonctionnalité dépannera en cas de besoin, mais il ne faudra pas trop en demander.
La lecture vidéo sur Galaxy Tab
À la manière des Galaxy S ou Samsung Wave, la Galaxy Tab est une véritable bête de course en matière de lecture vidéo seulement voila... tout comme ses deux petits frères, la Galaxy Tab à un tendon d'Achille. L'appareil est capable d'avaler des fichiers en vidéo en 720p avec une aisance et une fluidité incomparable. En revanche, il faut savoir que l'espace de stockage (16 Go natifs) ou la carte SD ne peuvent pas être formatés autrement qu'en FAT32.
Avec les fichiers MKV, il faudra donc passer par une séance de coupe préalable dans la mesure où ces fichiers vidéo pèsent souvent plus de 4 Go. Autre petit point d'ombre : dans les transports en commun (par exemple), l'écran brillant génère de nombreux reflets qui peuvent perturber fortement la lisibilité. On aurait aussi apprécié que l'accéléromètre soit moins capricieux. En fonction de l'inclinaison, la Galaxy Tab bascule du mode portrait au mode paysage (et vice versa) de façon intempestive.
Passons cette fois à l'offre payante. Samsung s'est associé à VideoFutur pour intégrer un kiosque de location de films dans la tablette. Dans un premier temps, on peut bénéficier de deux films offerts. Ensuite, pendant 3 mois, lorsqu'un film est loué au tarif normal, VideoFutur offre un second film gratuit. À l'issue de ces trois premiers mois, on retombe sur des tarifs de location conventionnels (compter entre 3 et 5 euros / films).
Quid du GPS ?
Le Galaxy Tab est bien équipée d'une puce GPS plutôt performante. La tablette réalise un fix en 20 secondes (sans triangulation GSM). Côté logiciels, on peut toujours utiliser Google Maps ainsi que la version bêta de Google Navigation (une version de Google Maps qui intègre un assistant à la navigation 3D doté d'un module de guidage vocal). Ce programme ne saurait remplacer totalement un véritable logiciel de navigation dans la mesure où les données cartographiques ne peuvent pas être stockées sur la carte mémoire (elles sont téléchargées en streaming via GSM).
Bonne nouvelle, nous avons pu constater que Navigon fonctionnait à la perfection (voir photo d'écran). Par chance, on profite bien de la taille généreuse de l'écran (on évite donc le syndrome de la petite fenêtre entourée d'un épais cadre noir disgracieux). Il ne reste plus qu'à régler le problème de la fixation auto pour pouvoir l'utiliser. Samsung propose un socle officiel vendu à 65 euros.
Le jeux vidéo sur la Galaxy Tab
Pour le lancement, Samsung s'est associé à Gameloft, un célèbre éditeur de jeux vidéo basé sur mobile. Grâce à ce partenariat, les joueurs peuvent profiter de Nova HD et Asphalt 5 HD dont les versions complètes sont préinstallées. On dispose également d'un portail qui permet d'accéder à des offres spéciales proposées par Gameloft.
Bien sûr, il est toujours possible de passer par l'Android MarketPlace pour s'approvisionner en jeux, mais une précision s'impose. Commençons par une bonne nouvelle : contrairement aux tablettes d'Archos qui permettent uniquement de télécharger des programmes dont la compatibilité a été « validée », ici, on dispose bien d'une version complète du Market. En revanche, résolution exotique de 1024 x 600 oblige, on observe deux cas de figure.
Certaines applications (jeux et/ou utilitaires) ne posent pas de problèmes et s'affichent en plein écran. En revanche, de nombreux programmes ne sont pas en mesure de s'adapter à la résolution de la Galaxy Tab. Dans ce cas, l'application s'affiche dans une fenêtre minuscule bordée d'un imposant cadre noir (voir photo d'écran).
La lecture sur Galaxy Tab (eBooks et magazines)
La Galaxy Tab est équipée d'une foule de programmes qui permettent de transformer la tablette en livre ou magazine électronique. Cette offre pléthorique induit un effet de confusion qui risque de fort de dérouter les novices (et les autres ?). Tout d'abord, on trouve une application dédiée aux contenus locaux (ebooks à copier sur la carte mémoire) dont la compatibilité est plus que limitée. Exit les formats .doc, .pdf , .txt, .lrf, .prc ou .rtf, ce programme est uniquement capable d'ouvrir les fichiers ePub.
Pour accéder à des contenus payants cette fois, Samsung propose le « Readers Hub » qui donne accès à la boutique en ligne de Kobo. Seul problème, les non anglophones devront s'abstenir, ici aucun ouvrage en français n'est disponible...
Pour les magazines cette fois, un partenariat avec Relay.fr donne accès à plus de 400 titres disponibles en kiosque (moyennant finance). Il est possible de tester le service en téléchargeant 4 numéros offerts. Par la suite, l'abonnement mensuel est facturé 9.90 euros (0.99 euro le premier mois) pour 10 magazines au choix (chaque mois). Samsung précise que l'offre peut être interrompue à tout moment.
De plus, l'application l'Équipe (ainsi que son contenu) sont fournis gratuitement sur Galaxy Tab.
Pour compléter cette offre, il est bien sûr possible d'ajouter des applications comme 20 minutes, Marianne 2, Le Parisien, Le monde, etc. en passant par la case MarketPlace.
A propos de l'autonomie
L'autonomie de le Galaxy Tab est comparable à celle d'un Smartphone haut de gamme. Elle dépendra bien sûr fortement de l'utilisation, mais dans l'ensemble, avec surf et voix sporadique, il est possible de tenir d'un jour et demi à deux jours sans difficulté. La Galaxy Tab est bien plus gourmande qu'un smartphone, mais cet appétit est compensé par une batterie (non amovible) de 4000 Ma/h (contre 1400 à 1500 Ma/h pour la majorité des smartphones classiques). Cette dernière explique en grande partie l'épaisseur ainsi que le poids du dispositif.La Galaxy Tab et ses pièges
Avant de conclure, il est important de faire un point sur les pièges et autres petits inconvénients techniques qui peuvent attendre les personnes souhaitant faire l'acquisition d'une Galaxy Tab. Tout d'abord, nous avons pu constater que certains opérateurs proposaient des forfaits limités au Web mobile (comparables aux forfaits iPad 3G). Un comble lorsqu'on sait que cette tablette intègre une fonction de téléphonie. La seconde mise en garde concerne les mélomanes qui voudraient utiliser un casque audio spécifique, de qualité mais dépourvu de micro : il faudra alors faire une croix sur la fonction téléphonie, la partie micro du kit piéton filaire étant indissociable des écouteurs livrés. Ou alors opter pour un casque Bluetooth stéréo ou un modèle filaire équipé d'un micro (et compatible Samsung). Autre « détail » pratique : la Galaxy Tab peut uniquement être rechargée via l'adaptateur secteur fourni d'origine. Nous n'avons pas été en mesure de procéder à une charge à l'aide de la prise USB d'un ordinateur, ou via un adaptateur secteur USB de marque concurrente (l'intensité requise est trop importante). Dans un autre registre, de nombreuses applications du Market n'ont pas été prévues pour une résolution de 1024 x 600. Dans ce cas, la fenêtre du programme est entourée d'un cadre noir, mais contrairement à l'iPad (avec les programmes iPhone), ici, aucune possibilité de zoom n'a été prévue.Conclusion
Avant d'entrer dans le vif du sujet, rappelons qu'après mise à disposition des premières tablettes chez certains opérateurs (SFR, par exemple), il aura fallu attendre deux semaines pour disposer enfin d'un premier modèle de test. Ce délai rompt avec les habitudes de Samsung qui fournit généralement des échantillons avant la date fatidique de commercialisation.
Avec sa Galaxy Tab, Samsung espère bien marcher sur les plates-bandes d'Apple. L'appareil se présente sous la forme d'une tablette dont la superficie est deux fois inférieure à celle de l'iPad. Autre caractéristique et non des moindres : cette fois, la 3G ne se limite pas au seul surf sur Internet. En
Dans un autre registre, nous aurions préféré que les fonctionnalités majeures liées à l'utilisation des tablettes telles que le surf ainsi que la lecture de livres électroniques aient été mieux maitrisées. Même en désactivant Flash, le navigateur est à bout de souffle en présence du premier site moyennement optimisé. Les scrollings sont alors lents et saccadés, un comble lorsqu'on connaît les caractéristiques techniques flatteuses de l'engin. Pour ce point, Samsung n'est pas nécessairement à mettre en cause : il semblerait qu'il faille attendre la version 3.0 d'Android (Honeycomb) pour que l'OS soit véritablement optimisé pour les fortes résolutions. Certes, il est toujours possible d'utiliser un navigateur alternatif, mais il faut être méfiant dans la mesure où certains programmes non optimisés pour la définition de la Galaxy Tab ne s'affichent pas en plein écran. Pour la lecture de livres électroniques, Samsung fournit un programme compatible avec un unique format (!) ainsi qu'une seconde application qui propose de télécharger des livres sur un kiosque réservé aux seuls anglophones... On se situe bien loin des services rendus par iBooks sur iOS, que ce soit pour la lecture des fichiers locaux stockés sur la carte mémoire, ou pour télécharger des ouvrages complets.
Malgré ces petits inconvénients, l'avis final dépendra surtout de l'utilisateur. Certains ne jurent que par ce format alors que d'autres considèrent ces appareils hybrides, situés à mi-chemin entre le téléphone mobile et la tablette, parfaitement inutiles. Si ces points de vue sont subjectifs et dépendent des opinions, une chose est certaine : la Galaxy Tab n'est pas dénuée de qualités, mais elle souffre encore de quelques petites imperfections qui l'empêchent de ravir le titre du roi.
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