Surface Pro : la "vraie" tablette x86 de Microsoft

Julien Jay
Publié le 13 mai 2013 à 18h26
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Il y a plus ou moins un an, Microsoft dévoilait Surface, sa première gamme de tablettes censée marcher sur les plates-bandes de l'emblématique iPad. Cette initiative pour le moins osée et caractérisée par Steve Ballmer, le PDG de Microsoft, d'amorçage de pompe, était avant tout censée montrer aux partenaires de la firme la voie à suivre pour le développement de tablettes Windows 8. Du moins s'agit-il de la version officielle. Quoi qu'il en soit, il s'agissait d'une première dans l'histoire de Microsoft qui prenait le risque non négligeable de courroucer quelque peu ses partenaires.

Avec Surface, Microsoft propose pour le moment une gamme relativement simple composée de deux modèles : Surface RT animé par le tout nouveau système d'exploitation Windows RT et Surface Pro mû par le classique Windows 8. Surface RT a été lancé à l'automne dernier, au même moment que Windows 8. À l'époque, nous n'avions pas été convaincus par la tablette (Microsoft Surface : le test) dont l'architecture ARM, dans l'air du temps, lui conférait certes l'autonomie et la légèreté recherchées, mais dont le système d'exploitation était clairement immature sans parler des ennuyeux problèmes de performances.

Presqu'un an après son annonce, et pas loin de trois mois après son lancement américain, Microsoft propose sur le sol français, la Surface que nous n'attentions plus : Surface Pro, autrement dit la version x86 de sa tablette animée cette fois-ci par le vrai Windows 8. Cette Surface sera-t-elle la bonne ?

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Surface Pro : entre tablette et PC

D'emblée, avant d'aborder les questions techniques ou de design, il nous faut revenir sur le positionnement un rien délicat de Surface Pro. Puisqu'elle tourne sous Windows 8, le système est compatible avec l'ensemble des applications et périphériques Windows. Il est donc possible d'installer son Photoshop ou encore Steam et Origin par exemple. L'utilisateur PC sera inévitablement séduit par cet aspect, alors que le format de Surface Pro lui confère le statut de tablette. Un statut délicat à manier. Car dès que l'on parle de tablette, la référence qui s'impose est l'iPad et forcément face à l'iPad, Surface Pro n'est peut-être pas en mesure de lutter comme nous le verrons plus avant. Du coup, Surface Pro colle bien à l'esprit de compromis de Windows 8 puisque nous sommes en définitive en présence d'un ordinateur portable dans un format de tablette. Un critère à garder en tête alors que nous progresserons dans notre test.

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Un design déjà vu

Pour qui connaît déjà Surface RT, le design de la Surface Pro est sans véritable surprise. On retrouve une tablette à orientation paysage avec un écran d'une diagonale de 10,6 pouces et un boîtier métallique dont le matériau utilisé est le Vapor MG, le nom commercial d'un alliage à base de Magnésium. Ce dernier est supposé être léger et résistant alors que Microsoft a retenu un coloris de type anthracite.

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Comme avec Surface RT, Microsoft propose le fameux kick-stand qui n'est autre qu'un pied à l'arrière de la tablette que l'on déploie pour permettre à Surface Pro d'être posé sur toute surface plane. Celui-ci semble relativement solide.

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Microsoft nous gratifie par ailleurs d'un nombre de boutons et connexions somme toute réduit. On retrouve sur le sommet droit de l'appareil un bouton de mise en route, alors que la tranche droite comporte le lecteur de carte micro-SDXC, le connecteur d'alimentation électrique, aimanté comme sur les Mac, et la prise mini-DisplayPort. De l'autre côté on retrouve une prise audio mini-jack, les boutons de volume et un seul et unique port USB 3.0. À noter le bouton tactile central Windows situé sous l'écran de la tablette.

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Et comme Surface RT encore, Surface Pro peut être doté de deux types de claviers au choix que l'on clipse au bas de la tablette : le Touch ou le Type Cover. Alors que les Touch Cover, entièrement tactiles, sont surprenants (il suffit d'effleurer les touches), on leur préférera pour travailler un Type Cover avec de véritables touches et un trackpad plus agréable. Précisons que le clavier reste optionnel, et que les claviers Touch/Type Cover de Surface RT sont compatibles avec Surface Pro.

Face à Surface RT toutefois, Surface Pro accuse un certain embonpoint. La tablette est en effet plus épaisse : 1,4 centimètre d'épaisseur contre 0,9 précédemment. On retrouve ainsi au dos de la tablette, comme un rajout au châssis, qui n'est autre que l'ouverture du système de refroidissement. Plus épaisse, Surface Pro est aussi plus lourde : 920 grammes sans le clavier contre 680 grammes pour la tablette avec processeur ARM. Deux points non négligeables même s'il convient de les tempérer. Oui Surface Pro est plus épaisse qu'une tablette traditionnelle, mais dans sa configuration idéale, à savoir posée sur un bureau le pied déployé, l'épaisseur n'a que peu d'importance. Même remarque sur le poids, à ceci près que les usages du type prise de note à la main pourront en effet s'en ressentir.

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Surface RT et Surface Pro : un net embonpoint pour cette dernière


Terminons par quelques mots sur la finition. Celle-ci est tout à fait convenable mais pas exactement parfaite. On note en effet quelques morsures de-ci, de-là, de la coque, un ajustement approximatif du cache plastique prenant place au-dessus de l'écran et dissimulant les antennes radio ou encore un débordement du kick-stand qui n'épouse pas tout à fait l'arrière du châssis. On attendait mieux tout de même après une telle attente.

Une plate-forme x86 en Core i5 !

Pour animer cette Surface Pro, Microsoft nous propose une plate-forme matérielle qui a fait ses preuves. On a donc droit à un processeur Intel Core i5 3317U cadencé à 1,7 GHz, en architecture Ivy Bridge et gravé en 22nm. Ce dernier pourra s'appuyer sur 4 Go de mémoire DDR3 alors que la partie graphique est bien entendu confiée au circuit graphique intégré Intel, un HD 4000. Impossible ici de ne pas regretter que Microsoft n'est pas jeté son dévolu sur un processeur à architecture Haswell : les processeurs Core de quatrième génération d'Intel arrivent dans à peine deux semaines et semblent sur le papier idéal pour ce type de machines en privilégiant la consommation et donc l'autonomie...

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Côté stockage, Surface Pro nous est proposé avec un SSD de 64 ou 128 Go. C'est ce dernier modèle que nous avons testé mais attention, au sortir de la boîte il ne reste qu'un peu plus de 80 Go de disponibles pour l'utilisateur. Heureusement, le lecteur micro-SDXC embarqué, et cette fois situé sur la tranche de l'appareil et non sous le pied, permettra d'étendre cette capacité (jusqu'à 64 Go max par carte) alors que le « vrai » port USB 3.0 est un atout non négligeable pour la connectivité de cette tablette.

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Pêle mêle : connecteur USB 3.0 et lecteur micro-SDXC


Une connectivité qui passe bien sûr par la radio avec l'habituel Wi-Fi i802.11b/g/n et le Bluetooth 4.0. Côté Wi-Fi la réception nous a paru faiblarde dans nos locaux, alors qu'elle ne posait aucun souci à domicile depuis une Livebox. Pas de problème côté Bluetooth où nous avons pu associer la tablette avec une enceinte portable.

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Les caméras Lifecam de Surface Pro


Microsoft n'oublie pas de doter Surface Pro de caméras : l'une frontale, l'autre dorsale, toutes deux en 720p. Hélas, les caméras sont toujours dépourvues d'autofocus et se révèlent toujours d'aussi piètre qualité... Une constante depuis Surface RT. À noter que pour profiter du 720p en mode photo il faut impérativement adopter un ratio 16:9 pour une résolution de 1280x720. En 4:3 on tombe à 640x480. Seul bon point, le phénomène de hot pixels semble de l'histoire ancienne. Peut-être un des bienfaits des contrôles Lifecam ajoutés par Microsoft ? Ces derniers offrent quelques réglages comme un mode True Color dont nous n'avons pas réussi à mesurer l'impact, l'ajustement de la luminosité ou, selon le ratio de la capture (en 4:3), des contrôles de zoom, inclinaison et panoramique notamment.

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Notre scène de test vue par la caméra arrière de Surface Pro, les réglages LifeCam tels que proposés par le logiciel


Enfin Surface Pro est logiquement munie des traditionnels accéléromètres, gyroscopes et autres magnétomètres.

Un écran HD 1080p

Surface Pro se distingue également de Surface RT par son écran. Si la diagonale reste identique, à savoir 10,6 pouces, la résolution bondit de 1366x768 pixels à 1920x1080 pixels ! Et Microsoft a sélectionné un écran LCD IPS tout à fait remarquable dont le rendu des couleurs en jette dès l'affichage de l'écran Démarrer alors que la luminosité surprend par son intensité, alors que le contraste est tout aussi bon. Face à la très grande majorité des ordinateurs portables, Surface Pro fait mieux. Après calibration (et une luminosité à 200 cd/m²), les résultats sont tout bonnement excellents : près de 900:1 pour le contraste, et un delta E moyen de 0,2 seulement. Reste qu'on est habitué à de telles performances avec un iPad Retina ou une Nexus 10 par exemple. D'autant que ces derniers peuvent se targuer de proposer une densité de pixels supérieure, du fait de leur résolution encore plus imposante.

Wow l'écran de Surface Pro ? Oui du moins tant qu'on reste sur l'écran Démarrer. Car lorsque l'on s'aventure sur le bureau, si l'affichage reste tout à fait magnifique, on s'aperçoit de la petitesse des éléments de l'interface ! Les divers boutons qui composent les fenêtres Windows sont minuscules et alors qu'on peine parfois à les discerner les activer au doigt est quasi-impossible... Reste alors la souris ou le stylet sur lequel nous reviendrons.

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Réglage des DPI pour l'affichage de Surface Pro


Par défaut, Surface Pro est livré avec un réglage DPI fixé à 125%. Il est possible d'augmenter celui-ci à 150% : les éléments d'interface sont plus gros, et donc plus facilement utilisables, mais l'esthétique est moindre.

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Le bureau Windows 8 à 125% puis 150%


Du reste le problème du multi-écran se pose : Windows ne gérant pas de manière indépendante la mise à l'échelle du bureau par écran, en connectant un écran 24 pouces en HDMI à la tablette, via l'adaptateur optionnel, les éléments de l'interface deviennent énormes.

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Connecteur DisplayPort et adaptateurs VGA et HDMI pour Surface Pro


Côté tactile, l'écran ne pose aucun souci et la glisse tout comme la rapidité à répondre à nos gestes tactiles sont plus que satisfaisants.

Quelles performances pour Surface Pro ?

Si Surface Pro est, par son format, plus proche d'une tablette que d'un ordinateur portable, ses composants imposent que l'on teste le produit de Microsoft comme un ultrabook. C'est pourquoi nous avons comparé Surface Pro aux récents Twist et Yoga 13 de Lenovo, à l'Acer Aspire S7 et au Toshiba U920T.

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Sur des tests synthétiques comme Cinebench ou ScienceMark 2, Surface Pro fait logiquement jeu égal avec les Lenovo Twist et Acer Aspire S7, puisque toutes ces machines sont équipées d'un Core i5-3317U. Seul le Yoga 13 parvient à faire mieux, grâce à son Core i7.

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Sur le test de bande passante mémoire, le fonctionnement en double canal de la tablette de Microsoft associé à l'utilisation de DDR3 1 600 MHz lui permet de proposer le meilleur score de ce comparatif.

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De même, le SSD LiteOn de 128 Go (et possédant des puces mémoires gravées en 19 nm) affichent de bonnes performances, que ce soit en lecture ou en écriture séquentielle. Pas de quoi soutenir la comparaison avec le RAID 0 de l'Aspire S7 toutefois, et la gestion des petits fichiers restent moyenne.

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Malheureusement, en pratique, cette bande passante ou ce SSD n'apportent pas un réel avantage à Surface Pro sur un test pratique comme une compression Winrar ou un encodage vidéo. Le poids du processeur dans ces performances l'emporte largement sur celui des autres composants et Surface Pro affichent des scores comparables et même légèrement inférieures au Lenovo Twist ou à l'Aspire S7, équipés du même processeur.

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Concernant la partie graphique, les résultats de Surface Pro ne surprennent pas : le HD 4000 du Core i5 affiche les mêmes performances que sur les autres machines Windows 8 testées par nos soins. Autrement dit, un Call of Duty 4 avec un niveau de détails et une définition moyens est tout juste jouable.

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Un Intel Core i5, fusse-t-il basse consommation, dans un format aussi compact que Surface Pro, faisait craindre le pire du point de vue des températures. Cela se vérifie au repos et implique une chaleur importante sur l'écran même si la tablette n'est pas sollicité de manière intense. En revanche, la charge n'implique pas d'excès de ce point de vue, la température restant à peu près au niveau de celles des ultrabooks.

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Cela se fait-il au détriment d'une soufflerie intensive et donc de nuisances sonores importantes ? Pas vraiment, puisqu'au repos, la tablette est complètement silencieuse, alors qu'en charge, on reste sous le niveau de pression acoustique mesuré sur les ultrabooks testés.

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Concernant la consommation de Surface Pro enfin, Microsoft a fait le travail, sans plus. Car si les prestations au repos sont bonnes, avec une mesure à un peu plus de 8 Watts, la charge impose une consommation relativement importante pour une simple tablette.

Surface Pro : le stylet !

Plutôt rare sur une machine de ce type (sous entendu une tablette x86) : Microsoft livre Surface Pro avec un stylet, lequel peut se fixer via son aimant à l'emplacement normalement dévolu au chargeur sur la tranche de la tablette (ce qui n'est pas sans poser problème puisqu'en la rechargeant, on ne peut plus attacher le stylet). Fruit d'un partenariat avec Wacom, ce stylet est annoncé pour une résolution de 600 dpi et transforme Surface Pro en « presque » vraie tablette graphique. Presque, car les logiciels ne sont pas fournis et ce n'est peut-être pas son usage premier alors que la gestion des différents niveaux de pression n'est pas disponible pour l'heure sur les logiciels vectoriels les plus en vue s'exécutant depuis le bureau. Microsoft pourrait prochainement remédier à cette lacune via une mise à jour.

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En revanche, le stylet s'avère être un allié de taille pour utiliser le bureau et ses programmes au quotidien alors qu'il permet de faire de la véritable prise de note avec OneNote ou encore de dessiner avec l'app Fresh Paint de Microsoft par exemple. Cette dernière gère d'ailleurs les différents niveaux de pression. Basique dans sa forme, le stylet propose une pointe bleue et un embout qui peuvent tous deux servir au clic. Et mieux, le pointeur se déplace en suivant le stylet dès que vous approchez ce dernier de l'écran sans toutefois le toucher. Pour obtenir l'équivalent d'un clic droit, il suffit de maintenir la pression à l'écran sans trop bouger : facile sur une surface plane et ferme, plus délicat en mouvement.

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Utiliser Windows 8 au quotidien avec un stylet


Surface Pro : à l'usage

Pour tout utilisateur PC, Surface Pro est franchement agréable à utiliser. On retrouve sans forcer l'ensemble de ses applications favorites sans aucune compromission et la capacité d'installer, tweaker, modifier à sa guise. Pas envie d'utiliser Internet Explorer comme navigateur ? Pas de souci, on peut installer Chrome, Firefox ou encore Opera ! Besoin de brancher un scanner ? Là encore aucun problème, le port USB est là et les pilotes Windows aussi. Envie de jouer au dernier SimCity ? Pas de souci, un coup d'Origin et le jeu se lance ! Il s'avère même jouable : certes le magnifique graphique intégré Intel ne peut pas faire de prodige. Pour que le jeu soit fluide en 1920x1080 (la résolution native de l'écran), il faut basculer tous les réglages sur faible sinon bonjour le lag dès le menu de lancement. La conséquence est évidente : la qualité visuelle est nettement impactée mais le jeu est bel et bien utilisable.

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SimCity : à gauche le rendu sur Surface Pro, à droite sur un PC milieu de gamme


Autre bonne surprise, le démarrage à froid de la tablette est des plus rapides ! Entre six à sept secondes. En revanche, on pourra s'exciter sur le bouton de mise en marche car justement en démarrage à froid et suite à la première pression rien ne s'affiche à l'’écran pendant un court laps de temps... Pourtant le démarrage est bien initié. Même chose d'ailleurs pour le retour de veille ce qui peut causer aux plus impatients quelques désagréments !

Et alors que le bureau ravira les power users le côté Metro permet d'utiliser ce PC comme une tablette avec un écosystème d'applications grandissant, même s'il faut bien reconnaître que les applications maison de Microsoft pour les tâches les plus simples sont encore loin d'être au niveau. Un big up tout de même pour l'application Musique. Si elle n'est pas parfaite, le streaming gratuit jusqu'à 10h maximum par mois de tout le catalogue est appréciable (malgré la publicité), tout comme le matching de votre collection musicale dans le cloud Microsoft. Rappelons en effet qu'avec Windows 8 installé sur un de vos PC, le contenu de votre bibliothèque de MP3 peut automatiquement être synchronisé sur les serveurs de Microsoft, sans chargement : permettant de retrouver toute sa collection de musique partout, sans consommer de stockage, mais à condition de disposer d'une connexion Internet. Un mot au passage sur le système audio embarqué. Pas question de sonoriser la place de la Concorde ou de rivaliser avec un système Hi-Fi digne de ce nom, mais on profite d'un son acceptable qui reste meilleur que ce que l'on peut trouver sur un certain nombre d'ordinateurs portables.

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Les louanges s'arrêtent malheureusement ici. Lors de nos essais, Surface Pro nous a indubitablement séduits comme écrit, mais aussi frustrés. Voyons pourquoi. Physiquement la tablette est très à l'aise pour être utilisée sur une surface plane et solide. Toutefois les choses se gâtent dès que l'on s'aventure sur un canapé ou sur une couette par exemple. L'ensemble ne tient plus vraiment et le touch ou type cover n'étant pas assez lourd, ils a tendance à se refermer sur la tablette alors que vos pressions vont avoir tendance à faire basculer celle-ci. L'usage sur les genoux n'est pas non plus des plus convaincants.

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Quant au stylet s'il aide effectivement à l'usage, la résolution de 1920x1080 ne réussissant que très peu au bureau Windows 8 pour être piloté au doigt, celui-ci est surtout efficace lorsque Surface Pro est posée sur une table. Le stylet devient bien plus compliqué à utiliser alors que la tablette bouge et son support également. Et c'est là d'ailleurs qu'on s'aperçoit d'un petit détail crispant. Alors que vous utilisez Surface Pro sur vos genoux ou en tenant la tablette d'une main pour la prise de note, vous aurez tendance à tenir de l'autre main le stylet et à vouloir effectuer des gestes tactiles avec cette autre main. Mauvaise idée. Car en approchant le stylet de l'écran, la reconnaissance des gestes tactiles Windows 8 permettant de passer d'une tâche à l'autre ou d'afficher la barre latérale est désactivée... Il faut un petit moment pour comprendre qu'il ne s'agit pas là d'un bug...

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Plus ennuyeux selon nous la chauffe non négligeable de l'appareil. Encore une fois, posé sur le bureau cela n'est pas problématique mais dès que vous saisissez l'appareil et que celui-ci est franchement chaud, la sensation est clairement désagréable. C'est encore plus sensible si vous décidez de saisir des notes sur OneNote et que la paume de votre main est en contact avec un écran lui aussi passablement chaud. La bonne nouvelle c'est que le système de refroidissement de la tablette est discret mais peut-être du coup assez inefficace ? Au passage, vous aurez noté qu'il est possible d'écrire avec le stylet en posant la paume de sa main sur l'écran sans que celle-ci ne gêne la reconnaissance des caractères... un bon point !

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Prise de note au stylet sous OneNote MX


Et comment ne pas mentionner l'autonomie ? Car Surface Pro ne dépasse que péniblement, pour des activités mixtes de surf, casual gaming et emailing les 4 heures, Wi-Fi activé, luminosité moyenne, avec l'option « Utilisation Normale ». L'option « Economie d'Energie » améliore certainement l'autonomie mais dégrade par endroit l'expérience d'utilisation de la tablette. Ainsi nous avons pu constater des saccades à la lecture de certains contenus Flash, qui disparaissent en mode « Utilisation Normale ». Surface Pro ne devra donc jamais trop s'éloigner de son chargeur. Et si nous testons l'autonomie de Surface Pro en lecture vidéo, comme nombre de tablettes qui sont jusqu'à présent passées dans nos mains, nous atteignons les 5 heures, en mode économie d'énergie. Pour un Ultrabook c'est pas si mal très franchement, mais pour une tablette c'est très moyen.

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Profil d'alimentation de Surface Pro


Un chargeur 45 Watts livré qui reste toujours difficile à accrocher au rebord de la tablette alors qu'il a le bon goût de proposer un port USB permettant de recharger son téléphone portable, par exemple, tout en chargeant la tablette.

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Le chargeur de Surface Pro

Conclusion

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Alors que nous ne l'attendions même plus, Surface Pro déboule finalement en Europe ! Le timing du lancement n'est pas le plus évident pour Microsoft, à quelques semaines de la sortie de l'architecture Haswell d'Intel et alors même que des rumeurs circulent sur une déjà seconde génération de tablettes Surface.

Mais qu'importent ces considérations. Disons-le tout de go Surface Pro est un mix... de qualités évidentes et de défauts criants. Pour l'utilisateur PC que nous sommes, Surface Pro s'impose comme un ordinateur portable incroyablement versatile dans le format d'une tablette. On ne boude pas son plaisir de profiter des performances du Core i5 et de pouvoir installer toutes les applications de son choix, sans restriction aucune. Le clavier, qui demeure optionnel, renforce véritablement l'esprit « Ultrabook » de cette tablette même si nous regrettons qu'il soit vendu séparément et qui plus est à un prix aussi élevé. Le stylet est bien vu puisqu'il permet quelques fantaisies comme l'écriture cursive, facilite le contrôle de l'OS alors que l'écran tactile, au demeurant magnifique en HD 1080p, permet de goûter aux véritables joies de Metro.

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Voilà pour le positif. Le négatif étant que cette Surface Pro est onéreuse. Microsoft confirmera son tarif européen dans moins de 48 heures mais il ne devrait pas être loin du millier d'euros et a du reste déjà fuité dans les circuits de distribution... Il vous en coûtera donc approximativement mille euros pour une Surface Pro 128 Go sans le clavier (comptez 129 euros de plus pour le modèle Type, 119 euros pour sa variante Touch). À ce prix là, on ne peut pas se consoler avec l'offre logicielle puisqu'au Skype installé par défaut, Microsoft ajoute une version d'essai 30 jours d'Office 365 quand Surface RT embarque une version complète d'Office RT (sans Outlook certes). Et de s'interroger sur la logique de positionnement de Surface Pro : tutoyant les 1000 euros, avec la mention Pro, cet Ultrabook est dépourvu de la suite bureautique Office quand Surface RT, la version grand public dans les 400 euros est livrée avec un Office (presque) complet ! Logique quand tu nous tiens.

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Finalement, on reprochera à Surface Pro son poids, sa taille, sa propension à s'échauffer vraiment trop rapidement, ses caméras de piètre qualité ou encore son autonomie bien trop réduite. Des défauts qui pris un à un sont surmontables, d'autant que pour l'autonomie comme nous l'avons évoqué celle-ci est mauvaise pour une tablette, correcte pour un Ultrabook, mais dont la somme au regard du prix nous rendent beaucoup plus circonspects. Car en définitive, Surface Pro corrige la plupart des défauts de Surface RT, mais au détriment des principales qualités de cette dernière ! Du coup, si nous saluons cette Surface Pro, nous ne saurions la recommander, sauf pour des usages bien spécifiques, et nous avons hâte de voir apparaître une seconde génération de Surface Pro avec processeur Haswell !

Microsoft annonce une disponibilité de Surface Pro pour le 17 mai.

Vidéo de présentation de Surface Pro


Microsoft Surface Pro

5

Les plus

  • Architecture x86
  • Vrai environnement Windows !
  • Performance, fluidité, réactivité

Les moins

  • Prix
  • Poids/Chaleur
  • Faible autonomie
  • Pas d'Office complet/Clavier en option

Finition7

Ergonomie7

Web9

Multimédia8

Autonomie6


Julien Jay
Par Julien Jay

Passionné d'informatique depuis mon premier Amstrad 3086 XT et son processeur à 8 MHz, j'officie sur Clubic.com depuis ses presque débuts. Si je n'ai rien oublié d'Eternam, de MS-DOS 3.30 et de l'ineffable Aigle d'Or sur TO7, je reste fasciné par les évolutions constantes en matière de high-tech. Bercé par le hardware pur et dur, gourou ès carte graphique et CPU, je n'en garde pas moins un intérêt non feint pour les produits finis, fussent-ils logiciels. Rédacteur en chef pour la partie magazine de Clubic, je fais régner la terreur au sein de la rédaction ce qui m'a valu quelques surnoms sympathiques comme Judge Dredd ou Palpatine (les bons jours). Mon environnement de travail principal reste Windows même si je lorgne souvent du côté de Mac OS X.

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