Memup SlidePad Kids : Android jusqu'au bout des doigts
Cocorico again avec Memup, marque fondée par Frack Kalifa en 1997 sous notre drapeau bleu blanc rouge. Memup s'est à la base spécialisée dans la branche d'activité stockage. Barrettes de mémoire puis disques durs, pour finalement s'étendre aux petits appareils multimédia qui reposent sur de la mémoire, comme les baladeurs ou plus récemment, les tablettes. Il n'empêche que la gamme s'est rapidement étoffée, avec entre autres la SlidePad Kids pour enfants.Présentation du produit
Il y a des étuis de protection dont on peut douter de l'efficacité, et puis il y a celui de la SlidePad Kids. Une sorte de bonhomme sans tête (ou sans tronc, ça dépend de l'imagination), inspiré de la mascotte d'Android (ou de Shrek, là-encore, ça dépend). Plutôt rassurant pour le plus jeune public, mais sacrément encombrant ! D'autant que la tablette est des plus fines sans ça. Mais on comprend que la finition dos en métal et écran en verre peut donner quelques sueurs froides, tant ces deux matériaux ne sont pas adaptés à la cible. La contre-partie, c'est que la connectique n'est pas facilement accessible et que l'étui masque la caméra frontale et partiellement le haut-parleur.
Sur le plan technique, la SlidePad Kids montre vite ses limites. Déjà, l'écran de 7 pouces capacitif (type TN avec angles de vision faibles) plafonne à une définition de 800 x 480 pixels. Comme sur la Kids Pad 3 de Videojet, c'est insuffisant, notamment pour envisager de la lecture. Ensuite, Memup se repose sur une architecture bien dépassée : un SoC Texas Instrument OMAP 850, avec un processeur mono cœur cadencé à 1 GHz, un GPU Mali 400 MP (nombre de cœurs indéterminés) et 512 Mo de RAM. Bien qu'utilisable, la tablette sous Android 4.1 rame méchamment.
L'équipement apparaît également chiche : 4 Go de stockage (extensible par carte micro SD, une caméra pathétique de 0,3 MPix, du Wi-Fi b/g/n, une batterie sous dimensionnée de 2 600 mAh, un haut-parleur et un micro. La connectique fait au plus simple, micro USB et sortie casque.
Utilisation et contenu
La mise en oeuvre de la SlidePad Kids est tout sauf aisée. Par défaut, c'est une tablette Android normale. La surcouche enfant fournie par l'éditeur Potati doit être activée, et c'est là qu'un processus surmontable mais pénible s'amorce. Il faut d'abord s'inscrire sur le site de Memup, puis enregistrer sa tablette. Chose faite, Memup retourne une clé, la licence Potati. La suite se passe sur la tablette, où il faut lancer l'application Potati. Là il faut se créer un compte, entrer sa clé et ça y est, on peut commencer à paramétrer les profils enfant ! Sur notre modèle, un champ dont l'intitulé (nom du compte) était masqué par le haut de l'écran nous a fortement irrité. La zone parentale contient quatre icônes : gestion de la sécurité, contrôle horaire, gérer mon compte et ajouter un profil enfant.Nous trouvons ces menus mal agencés voire peu compréhensibles : celui nommé « gérer mon compte » fait doublon avec « gestion de la sécurité », et son interface est buguée et archaïque. Il est malgré tout possible de sélectionner les applications accessibles à l'enfant, déterminer des tranches horaires d'utilisation, paramétrer les mots de passe, et créer des nouveaux profils (jusqu'à cinq). Mais pas de désactiver le Wi-Fi. Notez qu'au lancement de Potati, un pop-up vous demande si vous voulez utiliser l'interface comme launcher par défaut, permettant ainsi à la tablette de démarrer directement sur l'environnement enfant et non pas celui d'Android. Bref, tout cela est très confus par rapport à ce que propose la concurrence, et guère adapté à la cible. Mais le point le plus problématique reste la mauvaise gestion de tactile, qui valide au lieu de scroller quand on fait glisser son doigt à l'écran : c'est horripilant !
L'interface Potati se résume quant à elle en une série d'écrans, remplis des applications qu'on trouve en standard sur Android (moins celles exclues par les parents). On peut changer la couleur du fond d'écran et son avatar mais c'est tout. C'est via le navigateur Potati qu'on accède au contenu pour enfant. D'où la connexion Wi-Fi requise. Et c'est précisément ce navigateur qui est concerné par la licence Potati, illimitée mais annuelle. Après un an, si votre enfant est tombé accro au contenu Potati, il faudra souscrire à nouveau. Y a-t-il de quoi tomber accro ?
La réponse est malheureusement non. Pourquoi ? Parce que tout est online, le navigateur Potati ne servant en fait que de portail vers d'autres sites et/ou fournisseur de contenus. Donc ça rame, ça bugue, ça tire sur la batterie et on est baladé d'un site à un autre en permanence. Très désagréable comme expérience. Dommage parce que l'interface de la page d'accueil se présente plutôt bien. Heureusement, et c'est finalement le principal atout (pour ne pas dire le seul) de la SlidePad Kids : le Play Store de Google est de la partie ! Les parents pourront donc constituer leur propre logithèque, à base d'applications gratuites comme payantes.