L'Inde se lance à son tour dans l'aventure quantique. La ministre des Finances indienne, Nirmala Sitharaman, a annoncé un plan d'investissement de 8 000 crores de roupies indiennes (environ 1,01 milliard d'euros) dans l'informatique quantique.
Un plan qui doit permettre au pays de développer sa filière en la matière, mais qui arrive relativement tard dans la course.
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Secteur bondé
La course à l'informatique quantique est plutôt le terrain de jeu des industriels et des entreprises. Google, IBM ou Intel s'y sont déjà positionnés. Amazon et Microsoft proposent aussi des services Cloud qui utilisent ce concept. Côté chinois, le géant Alibaba s'y est également engagé. Ces multinationales répondent de pouvoirs financiers conséquents, et leurs moyens permettent d'alimenter un pôle de recherche et de développement sur le long terme.Et cette concurrence se retrouve à l'échelle des états. La commission européenne dispose en effet depuis 2016 d'un programme de financements de projets relatifs à l'informatique quantique, qui s'accompagne d'une enveloppe d'1,02 milliard d'euros. De l'autre côté de l'Atlantique, la Maison Blanche a promis en 2018 un investissement d'1,2 milliard de dollars (environ 1,08 milliard d'euros). Et si l'on se tourne vers l'Asie, le Japon et la Chine disposent eux aussi de leurs propres projets.
Le bon moment pour l'Inde ?
Jusqu'à présent, l'Inde est restée en retrait. On mentionnera simplement le projet QuEST (Quantum-Enabled Science & Technology) lancé par le Département des sciences et de la technologie (DST) indien en 2019 avec un budget de 80 crores de roupies (environ 10,1 millions d'euros). Lors d'une interview, le P.-D.G. d'IBM Arvind Krishna a déclaré l'année passée n'avoir vu aucune start-up indienne travailler activement dans ce domaine. Il affirme que « si l'Inde veut fabriquer les composants de produits de base, il n'y a probablement rien à perdre en matière d'informatique quantique. Mais s'ils veulent être les concepteurs des composants de la prochaine génération de véhicules, une fraction de ceux-ci sera profondément influencée par l'informatique quantique d'ici quelques années ».Une vision que ne partage pas le P.-D.G. du bureau d'analyses Greyhound Research, Sanchit Vir Gogia, qui affirme que « nous arrivons juste au bon moment pour l'investissement quantique. La plupart des investissements quantiques se trouvent aux Etats-Unis [ et ] nous arrivons au bon moment parce que des entreprises comme IBM ou Google vont investir des sommes colossales dans des infrastructures en Asie, dans des pays comme le Japon ou Singapour. Si l'Inde peut avoir une place dans le domaine quantique, nous arrivons à un moment parfait ». Selon lui, l'Inde pourrait perdre l'avantage si ses investissements dans le secteur ne sont pas à la hauteur. Rien ne serait donc perdu pour le pays...
Source : The Next Web.