Un Américain a remporté un concours d'art grâce à une image créée par intelligence artificielle, déclenchant une vive inquiétude de la part de certains artistes.
Une œuvre d'art générée par intelligence artificielle est montée sur la première marche du podium lors d'un concours d'art organisé dans le Colorado. Une récompense qui souligne les progrès des images créées par IA, mais qui interroge et inquiète beaucoup les artistes eux-mêmes.
L'IA se met la peinture, avec un certain talent
Joseph Allen est un chef d'entreprise américain qui a décidé de tenter sa chance lors du Colorado State Fair’s fine art competition en soumettant un magnifique tableau intitulé Théâtre d'opéra spatial.
Rien d'anormal, jusqu'à ce que l'on apprenne que ce participant n'a pas touché un pinceau pour produire son œuvre. Il a simplement utilisé Midjourney, un outil accessible à tous permettant de générer des images à partir d'un texte de description. Les outils comme celui-ci ont acquis une importante popularité ces derniers mois sur les réseaux sociaux, et sont aujourd'hui extrêmement simples d'accès et d'utilisation.
Un résultat qui a cependant horrifié certains de ses concurrents d'une part, et de nombreux artistes professionnels de l'autre. Le tweet de Genel Jumalon, un artiste américain critiquant cette méthode, a été retweeté plus de 10 000 fois en deux jours, prouvant l'inquiétude de nombreuses personnes au sujet des capacités de l'IA au-delà du monde artistique. Une réaction qui n'a nullement surpris Allen, le principal intéressé.
Pourquoi les artistes critiquent-ils l'intelligence artificielle ?
Les artistes, en particulier ceux dont c'est le métier, ont toutes les raisons de s'inquiéter du développement de l'intelligence artificielle dans leur secteur. Le premier argument, qui est encore loin d'avoir été tranché, concerne le problème de la propriété intellectuelle. Car avant de pouvoir réaliser des œuvres crédibles et de qualité, ces IA ont dû étudier d'innombrables images et les descriptions qui leur étaient associées. Et pourtant, les auteurs de ce matériel de base ne peuvent pas à l'heure actuelle espérer être payés, ni même crédités, pour l'utilisation qui est faite de leur travail.
Une autre inquiétude concerne leur futur. Car si des professionnels considérés comme créatifs peuvent demain être remplacés par des ordinateurs, alors aucune profession, si spécialisée soit-elle, ne peut garantir sa pérennité. Pour preuve, c'est le journal américain Atlantic qui a dégainé le premier en illustrant l'une de ses newsletters d'une image ainsi générée. Une première qui assombrit le futur de beaucoup de graphistes, illustrateurs et photographes de presse.
Du haut de son clavier, l'auteur de ces lignes n'est pas non plus serein quant à son propre futur.