21 opérateurs de la GSMA, l'association des opérateurs mobiles, annoncent ce lundi le lancement d'une nouvelle initiative destinée à déployer des API ouvertes et à offrir aux développeurs un accès aux capacités des réseaux mondiaux, avec les avantages qui en découlent. Orange en fait partie.
Google, Twitter, Yahoo et même la NASA en sont friands, et les opérateurs mobiles du monde entier sont bien décidés à s'engouffrer dans la brèche des API ouvertes. Orange, Telefónica, Verizon, Deutsche Telekom ou encore Vodafone ont annoncé le 27 février depuis Barcelone le lancement de l'initiative « GSMA Open Gateway ». Celle-ci prendra la forme d'un socle d'interfaces de programmation d'applications (donc d'API) bâti pour fournir aux développeurs un accès universel et simplifié aux réseaux des opérateurs. L'objectif ? Favoriser la conception et la fourniture de services numériques et applications mobiles, et accélérer leur mise sur le marché.
Des API ouvertes à l'origine d'une nouvelle vague d'applications et de services mobiles
Les interfaces de programmation applicatives facilitent l'accès aux développeurs à tel service ou telle application. De nombreux sites de e-commerce ou de livraison utilisent par exemple le service de cartographie de Google, Maps pour ne pas le citer, afin d'améliorer et d'enrichir leur propre service. S'il existe des API semi-ouvertes (destinées à un nombre limité de partenaires d'une entreprise) et des API fermées (qui se limitent à l'usage interne d'une entreprise), les API ouvertes sont, elles, diffusées plus largement sur le Web et ouvertes à tous les développeurs, gratuitement.
L'API ouverte est aussi vue, par une start-up qui développerait un logiciel, comme la possibilité de bénéficier d'une belle publicité pour son service tout en restant propriétaire du code source du software. En contrepartie, les utilisateurs profitent de ses fonctionnalités sans avoir à développer de A à Z un logiciel.
Les opérateurs de télécommunications sont bien conscients du potentiel économique des API. En lançant l'initiative GSMA Open Gateway, ils veulent donner vie à un certain changement de paradigme dans la façon dont ils conçoivent et fournissent des services.
Une interconnexion entre les opérateurs et l'économie des API, au bénéfice des développeurs, puis des utilisateurs
Au MWC 2023, les opérateurs partenaires font diverses démonstrations de l'intérêt des API ouvertes, comme l'expérience de concert immersif d'Axiata, qui utilise des API pour localiser les équipements, pour l'authentification et la facturation. Citons aussi la vitrine de jeux immersifs et de vidéos HD d'Orange, Vodafone, Telefónica et Ericsson/Vonage, fondée sur l'API Quality on Demand (qualité à la demande).
Qui sont les 21 opérateurs signataires de l'accord GSMA Open Gateway ?
América Móvil, AT&T, Axiata, Bharti Airtel, China Mobile, Deutsche Telekom, e& Group, KDDI, KT, Liberty Global, MTN, Orange, Singtel, Swisscom, STC, Telefónica, Telenor, Telstra, TIM, Verizon et Vodafone.
Plusieurs services porteurs ont déjà été introduits par l'initiative :
- Edge Site Selection and Routing, pour la prise en charge des véhicules autonomes ;
- Verify Location, pour la gestion de flotte et les rapports d'incidents ;
- SIM Swap, pour lutter contre la criminalité financière ;
- Quality on Demand, pour la robotique, les drones, les jeux en ligne et immersifs, et la réalité augmentée.
Les entreprises partenaires indiquent que les API de l'initiative sont toutes définies, développées et documentées dans le projet open source CAMARA. Ce dernier permet aux développeurs d'accéder à des capacités de réseau améliorées sous l'égide de la Fondation Linux, en collaboration avec la GSM Association. Par CAMARA, l'utilisation d'outils et d'un code logiciel simple, connus des développeurs, permettra une fourniture plus rapide des API entre ces derniers et les opérateurs.
Avec cette initiative, comparable aux prémices d'une plateforme mondiale permettant de connecter tout et tout le monde, les opérateurs imaginent le développement rapide d'outils du Web 3.0, du metaverse et autres, sans oublier une plus grande exploitation des capacités de la 5G. « Les développeurs bénéficient d’une technologie unique pour des services tels que l’identification, la cybersécurité ou la facturation, avec en plus la possibilité d’intégrer ces services auprès de tous les opérateurs de la planète. Il s’agit d’un changement profond dans la façon dont nous concevons et fournissons les services », a expliqué le directeur général de la GSMA, Mats Granryd.