Il y a un an, quasiment jour pour jour, Éric Denoyer, PDG de Numericable, expliquait que ce rachat pouvait « répondre à une vraie logique industrielle ». « Le premier enjeu du marché des télécoms aujourd'hui, c'est l'émergence du très haut débit fixe comme mobile. Il y a donc un sens à rapprocher Numericable, qui est le leader du très haut débit fixe et de loin avec deux tiers du marché, et SFR, qui a essentiellement une base d'abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile 4G », expliquait encore le PDG.
Alors que SFR était pressenti pour s'introduire en bourse - ce qu'a fait Numericable en novembre 2013 -, l'opérateur serait finalement racheté avant. Un accord de principe aurait d'ores-et-déjà été signé, rapporte le quotidien économique. Le conseil de surveillance de Vivendi qui s'est tenu le 21 février aurait donné son aval au PDG de SFR, Jean-Yves Charlier. Les termes définitifs sont attendus dans quelques semaines. Mais pour l'instant, Vivendi dément toute signature d'accord avec Numericable.
D'importantes synergies
Altice et SFR avaient déjà mené des négociations l'an dernier dans l'optique de réaliser des synergies mais les deux parties n'étaient pas parvenues à s'accorder sur le prix. L'opération, qui s'apparenterait à une fusion-acquisition - Vivendi conserverait un tiers environ des parts de SFR - serait permise grâce à la levée de fonds réalisée par Numericable lors de son entrée en bourse.Avec cette opération, Numericable serait un acteur à part entière de la téléphonie mobile et de la 4G - le câblo-opérateur disposait déjà d'une offre mobile reposant sur le réseau de SFR - puisque ce n'est pas moins de 21,2 millions de clients qui seront récupérés. Côté Internet, il pourra étendre son offre à l'ADSL et gagner 5,2 millions de nouveaux abonnés, contre 1,65 million actuellement.
Des synergies sont aussi attendues entre SFR Business Team et Completel, le FAI des entreprises. Au total, le quotidien estime le montant des synergies possibles à près de 6 milliards d'euros.