Que Numericable rachète SFR « répond à une vraie logique industrielle », a expliqué au Figaro Éric Denoyer, le p-dg du câblo-opérateur. Cette possibilité avait déjà été évoquée en octobre dernier. Mais depuis, les rumeurs autour de la cession de SFR se sont amplifiées. Free a même été un temps évoqué en probable acquéreur. Or, c'est bien avec Numericable que le rapprochement semble devenir le plus sérieux.
« Le premier enjeu du marché des télécoms aujourd'hui, c'est l'émergence du très haut débit fixe comme mobile. Il y a donc un sens à rapprocher Numericable, qui est le leader du très haut débit fixe et de loin avec deux tiers du marché, et SFR, qui a essentiellement une base d'abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile 4G », a fait valoir le dirigeant de Numericable auprès de notre confrère.
Pourtant, Numericable est dix fois plus petit en termes d'abonnés : 1,6 million de clients en comptant les marques blanches, contre plus de 16 millions à SFR. Le câblo-opérateur s'attaquerait en outre à un plus gros poisson que lui sur le plan financier, valorisé à 15 milliards d'euros environ, alors même qu'il est endetté. À cela, Éric Denoyer répond que la dette a été réduite de 3 à 2 milliards, et demande « qu'on arrête avec cette idée de croire que Numericable ne vaut rien ! »
Dans un contexte de baisse des prix sur le mobile suite à l'arrivée du quatrième entrant en janvier 2012, le p-dg de Numericable affirme que « l'objectif est bien de retrouver de la valeur pour être plus efficace dans le nouveau cadre en rationalisant les investissements ». Tandis que Numericable bénéficierait du vaste parc de SFR, ce dernier tirerait profit des investissements réalisés en matière de très haut débit - près de 1 milliard d'euros depuis cinq ans pour la fibre optique. Numericable revendique deux tiers du marché.
En attendant la réunion de l'assemblée générale de Vivendi le 30 avril, rappelons que Stéphane Roussel, p-dg de SFR, affirmait auprès du Parisien, fin janvier, que l'opérateur « n'est pas à vendre ». Pourtant, souligne Le Figaro, le président du directoire de la maison-mère, Jean-François Dubos, « a clairement expliqué que l'avenir de Vivendi passera par les médias ».