C'est actuellement le produit le plus cher au sein de la gamme Signature de chez LG. Nous pu découvrir le téléviseur enroulable du constructeur coréen, l'OLED65R1. Un véritable objet de convoitise pour certains, même si quelques détails nous ont un peu déçus.
Elle est enfin là, présentée pour la première fois officiellement en France, la télé OLED enroulable de LG. Son nom : LG OLED65R1. Son prix : 100 000 euros. Voilà, c'est dit, inutile de tourner autour du pot, ce téléviseur de luxe est sans doute l'un des modèles les plus chers au catalogue du constructeur coréen. De fait, sa commercialisation impose à la marque de prendre encore quelques précautions quant aux canaux de distribution, la livraison chez le client, etc.
LG OLED65R1 : pour les clients très Premium
Il est évident qu'un acheteur du R1 sera traité en client Premium, mais les détails sont en cours de finalisation. Il y a fort à parier qu'un dispositif sera prévu pour une installation au domicile, ne serait-ce que parce que la bête pèse près de 100 kg.
En revanche, côté distribution, on sait que le téléviseur est pour l'heure exposé à Paris, dans le flagship "LG OLED Gallery" situé au 222 boulevard Saint-Germain dans le 7e arrondissement de Paris. D'ici quelques semaines, les clients pourront le découvrir sur place et passer commande s'ils le désirent. Et ce n'est qu'à ce moment-là que LG lancera la production du modèle puisque celui-ci est assemblé à la commande et que le délai de livraison indicatif est de 8 semaines - s'il n'y a pas de pénurie de pièces, par exemple. Les commandes peuvent également être passées depuis le site internet du constructeur, mais à 100 000 euros la pièce, gageons que le client préfèrera passer par une enseigne physique.
Autre petit détail qui est d'ores et déjà prévu pour cette clientèle spéciale, en cas de pépin avec le téléviseur durant la période de garantie, LG s'engage à mettre à disposition un modèle de la gamme G1 en remplacement.
Nous en profitons d'ailleurs pour partager quelques images du pied conçu pour le G1 qui est lui aussi exposé à la LG OLED Gallery. Voyez qu'il est intéressant, avec son compartiment à l'arrière qui permet de ranger la télécommande, mais aussi et surtout votre box TV, Nvidia Shield, Apple TV ou autre. Si le pied est conçu pour qu'aucun câble ne soit apparent, nous regrettons que celui-ci ne permette pas de pivoter le téléviseur. Cela aurait permis de lutter contre les reflets parfois très importants sur les dalles OLED si brillantes.
Un modèle C1 enroulable… seulement
Le plus impressionnant sur cet OLED R1 n'est autre que la cinématique dans laquelle "la dalle" s'extrait de son caisson en aluminium brossé. Il faut environ 20 secondes pour que la trappe supérieure s'ouvre et que le film OLED se tende devant nos yeux. Ça en jette ! Et tout cela dans un silence assez remarquable.
Au dos du téléviseur, on retrouve la structure à lamelles dont la conception fait penser à celle d'un volet motorisé. Au détail près évidemment que celui-ci est motorisé vers le haut, tendu par deux bras qui se déplient. Un mécanisme finalement assez classique, mais très réussi dans la mesure où le résultat en façade est très bon.
Même en s'approchant de très près de la dalle, on ne note aucune déformation dans l'image, si ce n'est peut-être dans le bord inférieur… et encore, ce n'est peut-être qu'une impression. Il faut dire que la présentation se déroule dans une pièce aux lumières très tamisées (d'où la qualité de nos clichés d'ailleurs), histoire de nous plonger dans l'expérience cinématographique.
Concernant la qualité de l'image, celle-ci nous paraît à première vue très bonne. Et pour cause, l'OLED65R1 exploite la même dalle que l'OLED65C1 qui, même s'il s'agit de la même dalle que le CX, profite toutefois des améliorations apportées par le processeur Alpha 9 Gen 4 en matière de traitements vidéo. Nous devrions d'ailleurs tester ce modèle très prochainement et nous ne manquerons pas de valider les dires de LG à ce sujet.
Ce qui est sûr c'est que le rendu audio/vidéo est saisissant dans ce cadre de test, avec des couleurs très précises et sans doute même parfaitement fidèles comme le fait LG depuis plusieurs générations de téléviseurs.
On retrouve d'ailleurs les mêmes options que sur le C1, avec de nombreux modes d'images dont le "FilmMaker", la prise en charge du HDR10 et du DolbyVision pour l'image. LG précise que si le téléviseur n'est pas compatible DTS pour l'audio, vous pourrez toutefois exploiter vos contenus avec des pistes DTS-X par exemple.
Grâce au PCM, vous bénéficierez d'un son stéréo et ne serez pas complètement bloqué. A noter aussi que le système étant compatible Dolby Atmos - attention, il n'y aucune enceinte dirigée vers le haut - ce qui peut constituer là aussi un plan B pour la lecture de vos Blu-ray par exemple.
Un mode "Line View" qui aurait dû libérer la créativité des ingénieurs
En plus de ses modes de fonctionnement avec l'écran rangé (mode Zero View) et pleinement déployé (mode Full View), l'OLED R1 propose un
troisième mode appelé "Line View". Celui-ci ne déploie la dalle que d'une trentaine de centimètres de hauteur pour afficher ainsi un bandeau de menus. Juste de quoi piloter certaines fonctions du téléviseur, rendu ainsi plus discret et sans doute plus économe en énergie aussi. On retrouve l'accès aux options de streaming audio en Bluetooth depuis un périphérique mobile ou encore l'affichage d'un widget "horloge".
Des modes "cadre" et "humeur" sont également disponibles. Le premier permet de faire défiler vos photos que vous auriez stockées sur une clé USB branchée au téléviseur. Le second propose différentes ambiances (vague, étoile, bague, etc.) dont le feu de camp qui affiche des flammes agrémentées d'une piste son simulant le crépitement d'un feu de bois. De quoi se créer une ambiance pour la lecture au coin de son OLED.
Evidemment, l'OLED65R1 fonctionne également sous la dernière version de WebOS (la v6) avec toutes les nouveautés logicielles apportées par cette interface. Ce qui nous permet alors de regretter que, justement, ce mode "Line View" ne soit pas en mesure d'exploiter certaines des applications de WebOS.
On pense par exemple à Spotify, ou YouTube, qui pourraient s'afficher dans une petite fenêtre pour diffuser de la musique, sans avoir à passer par une source Bluetooth. D'autant que nous avons pu remarquer que la perte de qualité audio est notable. La puissance est grandement diminuée lorsqu'on stream de la musique depuis le smartphone en comparaison au rendu d'une piste audio dans un film.
Selon Frédéric Soares, en charge de la formation chez LG, mais aussi "monsieur technique" comme on l'appelle dans le milieu, la chose n'a pas été prévue pour l'heure. "C'est une piste à creuser que celle d'être capable d'afficher des applications du store dans cette barre d'outils Line View" reconnaît-il.
Pour nous, elle est synonyme d'innovation et de créativité que les ingénieurs coréens auraient dû exploiter, surtout sur un tel produit. On pourrait imaginer utiliser ce mode avec son application Spotify qui lit du contenu d'une part et, tout à côté, tel un mode Picture-In-Picture, la vignette de sa chaîne qu'on surveille du coin de l'œil en attendant que son programme TV commence tout en faisant autre chose. Une idée que nous avons partagée avec le constructeur, nous verrons ce que LG en fera, mais pour l'heure les applis ne peuvent s'afficher à cet endroit et WebOS n'est pas capable de gérer un tel multitâche.
100 000 euros et pas de dalle EVO, ni de VRR and Co
C'est sur un point plus négatif que nous conclurons notre découverte de l'OLED65R1. En effet, si vous connaissez la gamme LG, vous aurez identifié dans nos écrits l'un des problèmes de R1 : il utilise une dalle équivalente au C1. En d'autres termes, ce n'est pas la dalle dite EVO qui équipe la gamme G1 actuellement en vente.
Pour un modèle affiché à 100 000 euros, la pilule a du mal à passer. LG ne donne pas de réelle explication sur ce choix. Le constructeur se réserverait-il déjà une évolution du R1 avec une dalle EVO ? C'est bien probable, mais ce ne ce serait pas pour tout de suite.
On ne profitera donc pas ici de la luminosité plus importante, ni de cette maîtrise plus précise dans la gestion des contrastes - qui améliore par ailleurs l'impression de piqué de l'image - qu'offre la nouvelle dalle EVO.
Image qui est par ailleurs en 4K ! Même à ce tarif, on ne se parle pas d'une image 8K.
Et on ne se profitera pas non plus des technologies VRR, FreeSync ou G-Sync qui ne sont ici pas prises en charge. Gloups, encore. Si le R1 est bel et bien compatible 4K@120Hz, les technologies dédiées aux joueurs sont absentes.
Notre interlocuteur, "Monsieur technique" s'est naturellement rapproché des ingénieurs coréens pour comprendre pourquoi ces technos ne figurent pas dans l'OLED65R1. Pour l'heure, il ne dispose d'aucune information complémentaire à nous communiquer. On ignore donc si ces traitements de la fluidité de l'image sont conditionnés par l'ajout de puces spécifiques qui ne seraient pas dans le R1, ou s'il s'agit simplement d'une implémentation au cœur du processeur Alpha 9 Gen4.
Dans ce dernier cas de figure, on pourrait espérer alors que LG déploie une mise à jour pour corriger le tir. Là encore, aucune information en ce sens ne nous est communiquée.
On pourrait considérer que le R1 ne s'adresse peut-être pas à une cible de joueurs, mais à ce niveau de prix, nous aurions aimé que LG fasse de ce téléviseur enroulable LA vitrine technologique parfaite au sein de la gamme Signature. Dommage…