Test Aiper Scuba S1 Pro : du lourd pour le nettoyage de votre piscine

On teste aujourd’hui le flagship de la jeune marque Aiper : le Scuba S1 Pro. À noter, vous pourrez trouver le même produit en blanc sous la dénomination Scuba N1 Pro. Les deux modèles sont rigoureusement identiques (à l’exception de la couleur de leur coque), la version N1 étant prévue pour la distribution en magasin chez les piscinistes.

Aiper est une marque chinoise née en 2017, mais distribuée en France depuis l'année dernière seulement. Elle a décidé de révolutionner un secteur endormi depuis trop longtemps : les robots nettoyeurs de piscine, avec des produits performants aux tarifs contenus. Son Scuba S1 Pro est le tout dernier modèle haut de gamme de la marque, qui a complètement renouvelé sa gamme 2024 alors qu'elle n'avait qu'un an ! Un signe de l'agressivité d'Aiper pour conquérir le marché.

Aiper Scuba S1 Pro : Déballage

Si vous connaissiez l’ancien haut de gamme Aiper (le Seagull Pro, qui reste au catalogue), avec le Scuba Pro, on change de catégorie, ça se voit : l’engin en impose avec ses mensurations et ses chenilles qui le font passer pour un char d’assaut futuriste. Ce ressenti est d'autant plus marqué par le poids de ce robot : il pèse désormais 12,3 kg (contre déjà 8,5 kg pour son prédécesseur) ! C’est beaucoup, c’est même trop quand on pense qu’il va peser encore plus une fois rempli d’eau. Pour la peine, ce robot est équipé de deux rouleaux pour frotter les parois, ce qui est assez rare.

Le Scuba S1 Pro dispose d’un bouton de mise en marche et… c’est tout ! Avec ce seul bouton, vous pourrez mettre en marche et arrêter le robot grâce à un appui long, ou changer son mode de fonctionnement (parmi quatre : auto, fond seulement, ligne d’eau seulement ou Eco). Un dernier mode est disponible (murs seulement), mais uniquement sur l'application : un choix étrange. Cette interface utilisateur minimaliste est complétée par un large bandeau lumineux bien visible qui permet de savoir que le robot est en marche et de connaître son niveau de batterie : bleu au-dessus de 50 %, jaune entre 15 et 50 % et rouge sous les 15 %.

On pourra noter que l'interface par bouton est moins ergonomique, voire moins classe que la molette qui ornait la précédente génération, mais gageons que cet unique bouton ne posera aucun problème d’étanchéité, contrairement à une pièce mobile comme une molette.

Bonne surprise du côté du chargeur, qui a énormément rétréci par rapport à son prédécesseur. Mais c’est, hélas, au détriment de la performance, puisqu’il est deux fois moins puissant : fini la charge rapide.

On trouve enfin un très pratique crochet permettant de récupérer le robot au fond de la piscine grâce à une perche, l’attache du crochet étant standard.

Aiper Scuba S1 Pro : un nettoyage efficace

Pour mettre en marche le robot, rien de plus simple : un appui long sur le bouton de mise en marche, et c’est parti pour environ 2 h 30 de nettoyage. Oui, 2 h 30. De quoi nettoyer de très grandes piscines, mais étrangement c'est un peu moins que son petit frère qui atteint les trois heures!

Le nettoyage commence par les bords, où la puissance d’aspiration du robot fait des merveilles : il reste collé à la paroi jusqu’au sommet de la ligne d’eau, qu’il nettoie jusqu’à quelques centimètres au-dessus du niveau d’eau. Une fois une montée effectuée, il redescend, toujours collé à la paroi, puis parcours quelques centimètres au fond, s’éloignant du bord, puis tourne et se replace le long de la paroi un peu plus loin. Les déplacements sont corrects pour que la surface traitée soit complète, d’une largeur de fente d’aspiration à chaque fois… Sauf si votre paroi a une surface convexe, là le robot va se décaler un peu trop.

Si les chenilles vous paraissaient superflues, détrompez-vous. Contrairement au Seagull de l’année dernière, équipé de roues, ce Scuba sait désormais monter les marches d’un escalier, ce qui veut dire qu’aucun espace de piscine ne lui échappera. Plus besoin de passer un coup de balai sur les marches avant le passage du robot, mais seulement pour les débris légers, car sur un escalier, le Scuba S1 Pro est handicapé par sa taille : il n'arrivera pas à atteindre le fond des marches et va seulement grimper en diagonale.

Le robot ne dispose pas de système de cartographie, il ne sait donc pas quand il est passé partout. Il va donc continuer à nettoyer les bords en continu jusqu’à ce que sa batterie atteigne environ 50 % de capacité. Une fois ce niveau de batterie atteint, il va se limiter au fond de la piscine.

Au fond, le robot va tenter de réaliser des zigzags réguliers si votre piscine est rectangulaire, mais il ne sait pas où il se trouve exactement, puisque les systèmes de localisation qui fonctionnent avec des robots terrestres ne sont pas efficaces sous l'eau. Sur une piscine de forme arrondie, la trajectoire sera complètement aléatoire. On se consolera avec l’autonomie de ce Scuba, qui doit permettre de passer presque partout si votre piscine est d'une taille normale.

Nous n'avons trouvé qu'un seul intérêt aux capteurs à ultrasons : ils permettent de détecter les murs : le robot sait qu’il est arrivé contre un mur sans avoir à monter dessus (détection par accéléromètre comme le Seagull pro ou d'autres robots) et change d’orientation rapidement. Pas de perte d’énergie inutilement.

En ce qui concerne l'efficacité d'aspiration, elle est excellente : avec ses deux puissants moteurs, les gros débris sont aspirés sans souci et la présence de deux filtres permet de capturer les plus fines impuretés. Vu la couleur du second filtre après chacune de nos sessions de nettoyages, il n'a rien de superflu et capture beaucoup de microparticules qui auraient tout simplement été laissées dans la piscine sans lui.

Le seul reproche qu'on peut lui faire au sujet de la qualité du nettoyage, c'est que sa fente d'aspiration ne fait que 15,5 cm de largeur, ce qui n'est pas grand-chose pour un robot aussi encombrant (42 cm de large) : il faudra que le robot multiplie ses passages pour nettoyer complètement un fond très sale.

Une fois le ménage complet, le robot va se placer à proximité d’un bord et il ne vous restera plus qu’à le sortir de l’eau avec le crochet fourni qui s’installe sur une perche standard à deux trous. Et là encore, le poids du robot se fera sentir, mais en pire, puisqu’il est rempli d’eau. Approchez-le d’un bord de piscine pour le vider avant de le sortir intégralement de l’eau. Cela vous évitera de vous luxer l’épaule, ou de le faire basculer et de risquer de laisser sortir des impuretés de son bac !

Un mode spécial fait son apparition : avec lui, le robot va nettoyer exclusivement la ligne d’eau et rien d’autre. C’est nouveau et c’est plutôt intéressant, car la ligne d’eau peut se salir plus vite que le reste, par exemple après une séance de piscine avec des enfants bien enduits de crème solaire. Il va monter jusqu'en haut de la ligne d'eau et se déplacer doucement à l'horizontale en raclant les bords avec vigueur. Le résultat est très bon.

Si vous faites partie des gens qui laissent leur robot au fond de la piscine en l’activant quelques minutes par jour, vous deviez trouver ces modèles sur batterie peu intéressants, puisqu’il faut les sortir de l’eau pour les recharger une fois la batterie vide. Eh bien, avec son nouveau mode Eco, ce Aiper S1 Pro pourrait vous combler… et combler ceux qui n’ont pas envie de porter les 12 kg de ce gros bébé trop souvent, parce qu'il consiste en un nettoyage de 45 minutes toutes les 48 heures (3 nettoyages au total). Ce qui veut dire que vous aurez un ménage tous les deux jours pendant la semaine, et le weekend, vous aurez le temps de recharger, ou de lancer un nettoyage complet si besoin. Un mode plutôt pratique.

Enfin, pour nettoyer les filtres, c’est très simple, ou presque : on ouvre la trappe sur son dos et on accède au grand panier filtre ainsi qu’au second filtre aux alvéoles de 3 micromètres pour tout passer au jet d’eau. Si le filtre fin se lave très simplement avec sa surface plate, on ne comprend pas pourquoi Aiper n’a pas pensé à proposer un panier de filtration avec un fond amovible, qui aurait été beaucoup plus simple à nettoyer.

Un rapide mot sur l'application : les précédents robots Aiper n'offraient aucune connectivité, mais désormais, la gamme Scuba est connectée en Bluetooth et en Wi-Fi. Si vous pensiez que ça a un intérêt, détrompez-vous : une fois dans l'eau, les connexions sont interrompues, et hors de l'eau, ce que peut vous fournir l'application est très limité. Cela se limite à choisir le mode de fonctionnement (avec comme dit précédemment un mode mur uniquement accessible via l'app) et à surveiller le nombre d'heures restant officiellement pour les consommables (rouleau-brosse et filtre). Pas la peine de payer un module Bluetooth et Wi-Fi pour ça, non ?

Aiper Scuba S1 Pro : l'avis de Clubic