Epic Games, et par extension Fortnite, aurait pu tomber dans l'escarcelle de Google il y a quelques années.
Décidément, les procès sont des mines d'informations intarissables sur les coulisses de l'industrie du jeu vidéo. Après l'affaire Microsoft contre la FTC pour le rachat d'Activision Blizzard King, c'est désormais celui opposant Epic Games à Google qui nous abreuve en indiscrétions.
Un financement de deux milliards de dollars
The Verge suit de très près ce dossier pour ne pas en perdre une miette. Nous avons déjà appris qu'Epic Games a reçu une offre de 147 millions de dollars en 2018 pour lancer Fortnite sur le Play Store. Il nous est aussi parvenu qu'un accord secret a été conclu entre Spotify et Google pour réduire drastiquement la commission appliquée au service de streaming musical sur le Play Store.
Nouvelle révélation de taille, Google a envisagé, encore en 2018, de racheter Epic Games. Plusieurs solutions avaient alors été étudiées par le géant américain pour parvenir à ses fins, le but étant à chaque fois d'acquérir environ 20 % des parts d’Epic Games, pour un budget de deux milliards de dollars.
Les deux scénarios les plus plébiscités par Google à l'époque étaient un partenariat avec Tencent pour prendre à deux le contrôle total d'Epic Games, ou bien le rachat de parts de Tencent pour une première entrée au capital de la société.
Fortnite, un levier pour tout un écosystème
Les bénéfices identifiés par Google étaient nombreux. Pulvérisant tous les records, Fortnite aurait été le fer de lance de la plateforme de cloud gaming Stadia, dont le modèle économique bancal a forcé son abandon début 2023. Google y voyait aussi un avantage pour Android sur iOS. Fortnite était aussi perçu comme un moteur de croissance pour YouTube, où les vidéos de gameplay cartonnaient à ce moment.
Et ce n'est pas tout, puisque Google voyait aussi d'un bon œil la possibilité de faire basculer Epic Games de fournisseur de serveurs. Google aurait ainsi récupéré un juteux contrat, tout en privant Amazon, l'un de ses principaux concurrents sur le Cloud avec AWS, de celui-ci.
Enfin, Google montrait un intérêt particulier pour l'Unreal Engine. Posséder l'un des moteurs de jeu les plus populaires et complets du marché aurait été un atout alors que la firme montrait aussi de fortes ambitions sur le développement de jeux vidéo, notamment exclusifs à Stadia.
Source : The Verge