Depuis maintenant deux ans, Sony a fait le choix de ne plus présenter ses nouvelles gammes de téléviseurs à l’occasion du CES, préférant organiser un évènement dédié en aval. Pour 2024, le constructeur aurait prévu de réduire la voile sur l’OLED, afin de se concentrer sur le MiniLED, notamment sur ses téléviseurs premium.
Fin 2023, Sony a dévoilé une partie de ses plans pour l’année à venir à un groupe restreint de journalistes lors d'un évènement à Tokyo. Le constructeur japonais y aurait notamment évoqué sa stratégie concernant son catalogue de téléviseurs pour 2024.
13 janvier 2024 à 09h30
Un catalogue qui laisse l’embarras du choix
Contrairement à d’autres constructeurs, Sony nous laisse l’embarras du choix avec un catalogue qui regroupe toutes les technologies d’affichage grand public du moment. Néanmoins, une certaine hiérarchie est apparue au fil des sorties : les téléviseurs OLED occupent en effet le haut du panier depuis plusieurs années, d’abord avec les dalles W-OLED en provenance de LG Display et ensuite avec les dalles QD-OLED de Samsung Display, comme le récent Sony Bravia XR-65A95L.
De son côté, le MiniLED passe en second plan au sein du catalogue Sony. Du moins, il n’équipe pour le moment qu’un nombre restreint de références, Sony ayant par ailleurs pris le temps de la réflexion avant de prendre le tournant du MiniLED en lançant son X95K plus d’un an après que la majorité des fabricants ait présentés leurs gammes respectives, à la différence de TCL, pionnier sur cette technologie avec son X10.
Finalement, il se pourrait que ce temps de réflexion requis par Sony pour sortir ses premiers téléviseurs MiniLED ait été mis à profit de sorte à améliorer cette technologie et lui donner les armes nécessaires pour concurrencer l’OLED.
Encore une large marge de progression pour le MiniLED ?
Parmi les téléviseurs MiniLED que nous avons eu l’occasion de tester, seules quelques références ont réussi à nous donner l’espoir d’une véritable compétition avec l’OLED en matière de niveau de noirs et de gradation, plus globalement de performances dans les basses lumières. Certes, le MiniLED est bien plus lumineux, mais est aussi sujet au blooming (ce halo autour d’objet lumineux sur fond sombre).
On se doute bien que les différents acteurs de ce marché, TCL en tête, poursuivent leurs efforts pour rendre le MiniLED encore plus attrayant. Il s’agit notamment de réduire encore la taille des diodes, de réduire la distance optique entre le rétroéclairage et l’écran et bien sûr d’annoncer des chiffres toujours plus grands en augmentant le nombre de zones de rétroéclairage.
De son côté, Sony ne communique pas sur ce genre de détails. En revanche, le japonais affirme avoir conçu un système d’éclairage MiniLED plus précis grâce à un circuit intégré plus petit, permettant de contrôler plus précisément les tensions appliquées à chaque LED. Le rétroéclairage MiniLED que Sony prévoit pour 2024 serait ainsi beaucoup plus performant, non seulement grâce à une multiplication du nombre de zones, mais surtout à un contrôle beaucoup plus fin de la luminosité.
En d’autres termes, Sony prévoit de porter les performances du MiniLED à la hauteur de ce que l’on observe sur l’OLED, à la différence que la marge de progression du MiniLED semble, à l’heure actuelle, sans doute un peu plus large. C’est d’autant plus vrai que, hormis les avantages mis en avant sur la question de la gestion de la luminosité, le gain serait également perceptible au niveau de l’efficacité énergétique grâce à ce nouveau pilote LED. Ainsi, les téléviseurs MiniLED pourraient réduire significativement leur consommation électrique au fil des générations, on demande à voir.
Quid de l’OLED chez Sony ?
En attendant de découvrir le catalogue 2024 de Sony, on peut supposer que le A95L ne sera peut-être pas remplacé cette année. L’OLED aurait donc une place réduite, tandis que les téléviseurs flagships du fabricant pourraient être des références MiniLED.
Cette nouvelle stratégie chez Sony a sans aucun doute des racines multiples. Outre les arguments officiels mettant ce choix en relief, on peut penser que le coût de production des dalles OLED, bien plus élevé, est lui aussi déterminant, pour le consommateur comme pour les marges réalisées par le constructeur. De plus, le flux de production de dalles OLED est bien moindre que celui des dalles LCD, ce qui peut poser certaines contraintes à l’approvisionnement. Plus tôt cette année, nous apprenions par ailleurs que Samsung avait passé un contrat avec LG Display pour se fournir en dalle OLED.
Enfin, il est également probable que Sony mise sur l’avenir en se concentrant sur le MiniLED. Le constructeur japonais a en effet lancé un nouveau moniteur de mastering, le BVM HX310. Conçu pour les professionnels, ce moniteur serait capable d’atteindre un pic lumineux de 4 000 cd/m² avec une luminosité de pointe même en plein écran avec 1 000 cd/m². Ce moniteur se présente donc comme un nouvel outil pour les studios de cinéma, chose qui pourrait aider à générer des contenus HDR encore plus lumineux et dynamiques.
Certes, les dernières annonces sur l’OLED à l’occasion du CES 2024 font mention d’un pic lumineux en progression, jusqu’à 3 000 cd/m² chez LG et Samsung. Il faut en revanche bien noter que les chiffres annoncés ne sont jamais des valeurs obtenues en plein écran, mais sur des mires qui représentent 10 % de la surface totale de l’écran. Même si la technologie OLED Meta 2.0 avec le MLA+ (Micro Lens Array Plus) de LG Display semble prometteuse pour reproduire une plus forte luminosité sur de plus larges sections de l’écran, on est encore loin de ce qu’est capable d’atteindre le MiniLED.
Affaire à suivre avec les annonces prochaines de Sony, dans les semaines qui viennent.
Source : HDTVTest