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Apple a annoncé il y a quelques jours des modifications profondes pour son écosystème logiciel afin de se conformer au nouveau règlement européen. Ces dernières ne font clairement pas l'unanimité, notamment du côté des éditeurs de services web.

Apple n'a eu d'autre choix que de se conformer aux directives de l'Union européenne. Après plusieurs années de tergiversations, le constructeur californien a annoncé à la fin du mois de janvier de nouvelles règles entourant iOS, et notamment son écosystème logiciel. Le « jardin fermé » qu'est l'iPhone va dès le mois de mars s'ouvrir davantage, avec de nouvelles possibilités offertes aux utilisateurs, comme aux éditeurs de services. Seulement, Apple a accompagné ses nouvelles dispositions de contraintes qui font bondir certains acteurs du web.

Des changements drastiques qui passent mal chez les développeurs

Pour se conformer au Digital Markets Act (DMA), qui entre en application au début du mois de mars 2024, Apple a annoncé des modifications profondes de ses règles d'utilisation. Pour résumer rapidement les changements apportés par le constructeur, on peut citer l'autorisation des boutiques alternatives d'applications mobiles, l'autorisation de systèmes de paiement alternatifs dans les applications, l'ouverture de la puce NFC pour le paiement mobile ou encore la baisse des commissions prélevées par la marque à chaque achat.

Apple a accompagné ces dispositions de nouvelles conditions commerciales pour les développeurs, et celles-ci ont fait grincer des dents. La marque a en effet ajouté une nouvelle commission de 0,50 € prélevée à chaque téléchargement (nouvelle installation ou mise à jour) pour les logiciels disposant de plus d'un million d'utilisateurs.

Cette nouvelle taxe, baptisée Core Technology Fee, concentre toutes les critiques et de nombreuses entreprises majeures de la tech, comme Netflix ou Spotify n'ont pas hésité à exprimer leur hostilité.

L'éditeur de services en ligne Proton s'ajoute aujourd'hui à cette liste, avec un post de blog publié par Andy Yen, fondateur et P.-D.G. de l'entreprise.

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Le P.-D.G. de Proton se lâche et tire à boulets rouges sur les nouvelles règles d'Apple

Dans ce long billet, Andy Yen revient point par point sur les différentes mesures problématiques mises en place par Apple, et qu'il compare à une « gifle au visage de la Commission européenne ».

La Core Techology Fee est la première nouveauté à être analysée par Andy Yen. Pour lui, la taxe, appliquée aussi bien aux applications payantes que gratuites, « serait dévastatrice pour les applications qui sont pour la plupart gratuites, comme Proton Mail ou Proton VPN. Dans le cadre de ce nouveau système, les développeurs d’applications comme Proton devraient potentiellement payer des millions par an à Apple ou cesser de proposer une application gratuite, ce qui signifie que nous devrions cesser de garantir la confidentialité aux personnes qui n’en ont pas les moyens ».

Andy Yen revient également sur l'arrivée des systèmes de paiement alternatifs, et notamment les différents avertissements affichés par iOS à chaque transaction. Apple indiquera en effet que ces dernières peuvent ne pas être protégées aussi efficacement que grâce au système fourni par ses soins, afin de décourager les utilisateurs avant de passer à la caisse. « C'est comme si Apple avait étudié toutes les meilleures pratiques utilisées par les développeurs pour maximiser les conversions, puis les avait inversées pour garantir le pire résultat possible », conclut Andy Wen.

Le fondateur de Proton ne s'arrête pas là et tire à boulets rouges sur les nouvelles conditions imposées aux développeurs, qui peuvent être modifiées à tout moment par la marque, ou à l'impossibilité pour ces derniers de revenir aux conditions initiales d'Apple après avoir choisi les nouvelles règles adaptées au DMA.

« Avec cette proposition, Apple signale qu’elle est au-dessus des lois et que l’Europe ne peut rien faire pour l’arrêter. Si la Commission européenne permet que cette situation ne soit pas contestée, ce sera une décision qui aura des conséquences désastreuses pour l’avenir de l’Europe et du reste du monde », conclut le patron de Proton.

Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a déjà annoncé que ses services se pencheront sur les adaptations proposées par Apple dès le 7 mars prochain, et n'hésitera pas à sévir s'il est prouvé que le constructeur américain a tenté de tordre les règles du DMA à son avantage.

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Source : Proton