La mission IM-1 et son atterrisseur Odysseus avaient terminé couchés sur le flanc non loin du cratère Shakleton, sur la surface lunaire en février dernier. Un succès mitigé pour Intuitive Machines, mais la start-up prépare déjà le matériel pour sa prochaine tentative. Plus important, elle compte bien corriger ses erreurs.
Un succès tout de même. C'est ainsi que les équipes d'Intuitive Machines avaient qualifié leur atterrissage sur la Lune, le 22 février. L'atterrisseur Nova-C, baptisé Odysseus, avait souffert de pannes à répétition, en particulier en ce qui concerne le système de mesure de l'altitude, bénéficiant un temps d'une expérience NASA fixée sur ses flancs, laquelle n'avait pas pu aider non plus dans la phase finale de son approche. En touchant le sol de la Lune avec une précision moindre que prévu, l'atterrisseur s'était cassé un pied, puis couché sur la surface dans la poussière lunaire, sur un sol en pente.
Malgré tout, le véhicule avait pu transmettre toutes ses données comme prévu, et bon nombre des expériences embarquées ont pu fonctionner plusieurs jours durant, aussi le bilan de cette première mission américaine sur la surface depuis 1972 était resté assez positif. À présent, Intuitive Machines prépare IM-2, qui devrait décoller d'ici fin 2024 ou début 2025. Les données ont toutes été décortiquées, et Steve Altemus, le PDG et créateur d'Intuitive Machines, a expliqué ce 14 mai différentes modifications qui sont mises en place sur le nouveau modèle de Nova-C.
Des changements pour plus de confiance
Tout d'abord, le logiciel de bord et les antennes sont modifiés pour que la précision de localisation et de guidage du véhicule soit augmentée d'un facteur 20... De quoi atterrir avec une localisation très précise ! La continuité des communications devrait également être améliorée pour qu'il n'y ait plus de coupures.
Ensuite, l'entreprise a beaucoup travaillé sur son dispositif d'altimètre laser, et sur les procédures à mener pré-vol. En effet, c'était une bague de sécurité qui était restée en place qui avait empêché de l'utiliser... Steve Altemus a même précisé que si cet instrument avait fonctionné comme prévu, l'atterrisseur de la mission IM-1 se serait posé correctement. Il y a d'autres modifications, en particulier sur le logiciel, mais toutes ne sont pas rendues publiques.
Ce qui est certain par contre, c'est que les équipes d'Intuitive Machines n'ont pas le temps de trainer : le deuxième véhicule va partir en test prochainement pour un décollage à l'hiver prochain. Intuitive Machines l'a d'ailleurs équipé d'un petit robot sauteur (hopper) qui sera capable par bonds de s'éloigner jusqu'à 25 km du site d’atterrissage ! Et le suivant, IM-3 est prévu en 2025. La NASA, qui était satisfaite elle aussi de la première mission lunaire de l'entreprise, finance en grande partie ces aventures au travers de son plan CLPS (Commercial Lunar Payload Services).
Petite structure, grandes ambitions
La mission de février a enfin donné une visibilité et une dynamique à Intuitive Machines, qui reste une petite structure. Désormais, elle envisage des missions privées lunaires (IM-4 devrait être entièrement commerciale), elle fait partie des sélectionnées pour produire la future « jeep lunaire » américaine et va envoyer une proposition pour aller chercher, sur Mars, les échantillons prélevés par le rover Perseverance. L'ambition et la raison... Mais les réponses viendront, et ce, dès l'hiver prochain !