© Alienware
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Annoncés début juin à l’occasion du Computex 2021, les Alienware X15 et X17 font l’objet d’une transformation intérieure. Dans leurs entrailles se cache un véritable quadrige : quatre ventilateurs attelés tout entier au refroidissement de composants haut de gamme. Dell nous a fait parvenir l’Alienware X17 en prêt, un PC portable gamer imposant que nous avons éprouvé fougueusement. Alors quatre moulins font-ils un meilleur travail que deux ? Réponse dans notre test.

Nous nous en plaignons régulièrement : les PC portables gaming souffrent souvent d’une dissipation à bout de souffle. Il faut dire que les composants hautes performances qu’ils embarquent, ne sont pas du genre à rester frais par nature… et les systèmes de dissipation proposés par les différents constructeurs sont rarement très ambitieux. Car hormis l’utilisation de pâte thermique plus évoluée, le passage à du métal liquide, comme par exemple chez ASUS, ou le recours à des caloducs plus nombreux, les systèmes de refroidissement ne changent pas drastiquement. Ils évoluent plutôt paisiblement au fil des années, sans marquer de véritable rupture.

Les plus
  • Le système de dissipation qui marche du feu de dieu
  • De la puissance, partout, tout le temps
  • Design réussi, excellent niveau de finitions
  • Écran Ultra HD lumineux
Les moins
  • Placement tarifaire prohibitif
  • Webcam 720p médiocre
  • Une dalle OLED n’aurait pas été un luxe
  • Autonomie fébrile

En dépit d’une marge de manoeuvre limitée (due à la finesse de ses machines) Alienware a pourtant décidé d’innover sans faire semblant. Pour justement la chercher, cette fameuse rupture. Et pour ce faire, le constructeur américain a fait les choses à l’américaine : c’est-à-dire en grand. Au lieu du traditionnel couple de ventilateurs proposés depuis des lustres sur l’immense majorité des PC portables gaming, Alienware a trouvé un moyen de glisser (avec un chausse-pied) quatre ventilateurs dans le châssis de ses deux nouveaux flagships. Nous allons voir s’ils portent leurs fruits, mais avant toute chose, prenons le temps de détailler la fiche technique de l’Alienware X17 que Dell nous a fait parvenir en prêt.

Fiche technique Alienware X17 R1

Résumé
ProcesseurIntel Core i7-11800H
Taille de la mémoire16Go
Carte graphiqueNvidia GeForce RTX 3080
Mémoire vidéo16Go
Taille de l'écran17.3 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
OS
Système d'exploitationWindows 10
Processeur
ProcesseurIntel Core i7-11800H
Type de processeur8 coeurs / 16 threads
Fréquence du processeur4.6GHz
Finesse de gravure10nm
Mémoire vive
Taille de la mémoire16Go
Type de mémoireDDR4
Fréquence(s) Mémoire3,200MHz
Nombre de barrettes2
Nombre de slots mémoire libres0
Graphismes
Carte graphiqueNvidia GeForce RTX 3080
Max-QOui
Mémoire vidéo16Go
VR Ready (réalité virtuelle)Oui
Type mémoire vidéoGDDR6
Écran
Taille de l'écran17.3 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
Type de dalleDalle IPS
Type d'écranLED
Résolution d'écranUltra HD
Format de l'écran16/9
Dalle mate / antirefletOui
NVIDIA G-SYNCNon
Écran tactileNon
Stockage
Configuration disque(s)SSD
Disque principal512 Go
Disque secondaire1 slot M.2 NVMe
Lecteur optiqueAucun
Emplacement mSATA/M.2M.2 (libre), M.2 (occupé)
Lecteur de carte mémoireMicro SD
Connectique
Connectiques disponiblesEthernet - RJ45 Femelle, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, DisplayPort, HDMI 2.1, Thunderbolt 4/USB-C, USB 3.2, USB 3.2 Type C
Réseau sans-fil
Wi-FiOui
Version Wi-Fi6
BluetoothOui
Version Bluetooth5.2
Équipement
WebcamOui
Haut-parleursIntégrés
ClavierAzerty
Clavier rétroéclairéOui - RGB
Pavé numériqueNon
Lecteur d'empreinte digitaleNon
Caractéristiques physiques
Épaisseur21.4mm
Longueur299.57mm
Largeur399.23mm
Poids3.2kg

Avec cette configuration (nawx17r105) l’Alienware X17 R1 est affiché à très exactement 3 548 euros sur le site officiel de Dell. L’appareil débute toutefois à partir de 2347,99 euros. On y trouve alors un écran Full HD 165 Hz (300 nits), un Intel Core i7-11800H, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD et une RTX 3060. À l’inverse, la mouture la plus haut de gamme de l’appareil est proposée à 4147,99 euros. Elle regroupe cette fois un écran Ultra HD 120 Hz, un processeur Intel Core i9-11980HK, 32 Go de RAM (cadencée à 3466 MHz), 1 To de SSD et une RTX 3080.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Design : le changement est à l’intérieur

Avec 399,23 x 299,57 x 21,4 mm pour 3,2 kilos, l’Alienware X17 R1 est clairement ce qu’on appelle un beau bébé. L’engin n’est pas du genre à passer inaperçu sur un bureau, déjà de par ses mensurations, mais aussi parce qu’Alienware mise sur un chouette coloris blanc et satiné baptisé Lunar Light.

Ce dernier s’avère plutôt élégant. On le retrouve d’ailleurs sur d’autres appareils de la marque comme l’Alienware m15 R4 (testé par nos soins en juin dernier). Ce revêtement confère au châssis un aspect soyeux qui n’est pas désagréable et qui a aussi le mérite de ne pas s’avérer trop salissant. On retrouve aussi ce toucher soyeux une fois le capot ouvert. Le revêtement est cette fois d’un noir immaculé. Cet aspect bicolore n’est pas sans rappeler la gamme XPS, qui a su chez Dell en faire sa signature. Alienware s’en est visiblement inspiré.

En termes de lignes, le X17 ne peut pas renier ses origines. Il s’agit d’un Alienware pur sucre, qui retrouve les mêmes codes stylistiques et esthétiques que les autres appareils de la gamme. L’engin est indiscutablement racé, avec ses courbes acérées et sa silhouette bien balancée, mais il propose surtout une qualité d’assemblage et de finition proprement irréprochable. Tout est assemblé avec minutie, et cela fait toujours autant plaisir à voir. Alienware ne mégote pas de ce côté, contrairement à beaucoup de ses concurrents. Il faut dire que le constructeur n’hésite pas non plus à nous faire payer le prix fort… mais sur ce point, au moins, on en a pour son argent.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Au-dessus de l’écran se loge par contre une webcam 720p au rendu vraiment médiocre, même pour des échanges ponctuels en visio . Compte tenu du contexte sanitaire, de la recrudescence des réunions Zoom, Teams et autre, on regrette que les constructeurs soient encore trop rares à faire un véritable effort sur les webcam intégrées à leurs laptops. Cette caméra est par contre cernée par les différents capteurs infrarouges nécessaires à l’identification faciale via Windows Hello. Elle pourra donc reconnaître instantanément (ou presque) votre bobine au démarrage. Dommage par contre : Alienware n’a pas jugé bon d’ajouter un lecteur d’empreintes digitales en complément.

Comme sur d’autres modèles de la gamme, le constructeur déploie force LEDs RGB sur son X17, qui brille de mille feux dans la pénombre. L’ensemble est contrôlable depuis l’utilitaire Alienware Command Center (toujours aussi mal fichu par contre…). En clair, c’est tout l’arrière-train du X17 qui s’allume, en plus des logos Alienware, mais aussi du clavier et même du trackpad, rétro-éclairé façon RGB lui aussi. À l’usage, ce trackpad n’a rien d’un champion, ses clics appuyés sont très peu précis, mais compte tenu de l’espace disponible sa surface est relativement étendue. Il s’avère donc dans l’ensemble suffisant en dépannage.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le clavier est quant à lui de type chiclet, avec des touches au revêtement soyeux et à la course relativement profonde. Leur retour est ferme, pour une bonne impression lors de frappe. On note par ailleurs que ce clavier est plutôt silencieux et précis, y compris en jeu où il nous a fait bonne impression. Cela dit, notez qu’on reste loin des délices du clavier mécanique proposé sur l'Alienware m15 R4 (uniquement disponible en QWERTY et en option). Compte tenu du prix de notre Alienware X17, nous aurions aimé trouver un clavier similaire… il faudra repasser.

Autre défaut, mais pour certains utilisateurs seulement : l’absence de pavé numérique. En dépit de ses 17 pouces, et comme son lointain cousin le XPS 17, notre Alienware X17 n’est pas là pour rendre service aux comptables. On pourra enfin pester contre un rétroéclairage incomplet des touches, qui rend seulement visibles les principaux caractères… et pas les symboles. Cela devient très vite pénible à l’usage.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La connectique est pour sa part généreuse. Elle regroupe deux ports USB 3.2 Gen 1 ; un port USB-C 3.2 Gen 2 ; un port Thunderbolt 4 ; un port HDMI 2.1 ; un port DisplayPort 1.4 ; un port RJ45 Ethernet et un emplacement pour carte microSD. Ces ports sont tous localisés à l’arrière du châssis. Seul le branchement d’alimentation et une sortie casque Jack 3,5 mm sont installés sur les flancs gauche et droit de notre X17, près de la charnière de l’écran.

Au quotidien, ce regroupement arrière de la connectique n’est pas des plus pratiques, mais il est entièrement justifié : les côtés de l’appareil sont en effet monopolisés par de longues grilles d’aération qui courent jusqu’à proximité des repose-poignets. Pourquoi ? Parce que contrairement à ses concurrents, l’Alienware embarque non pas deux, mais quatre ventilateurs (deux gros, deux plus petits, installés l’un au-dessus de l’autre et répartis par paire à droite et à gauche). Il leur faut donc de la place et surtout des grilles pour expulser latéralement l’air chaud dégagé par les composants.

Au-delà de ce quatuor de ventilateurs, les ingénieurs d’Alienware ont aussi développé une technologie d'intelligence artificielle surnommée « Smart Fan », qui a d’ailleurs fait l’objet d’un brevet. Elle est capable de contrôler chacun des ventilateurs de manière individuelle pour augmenter, ralentir ou simplement maintenir leurs vitesses de rotation respectives. L'idée est d'optimiser le refroidissement en fonction des contextes d'utilisation et de la chaleur dégagée par le duo CPU / GPU, nous expliquaient les représentants Alienware lors de la présentation des X15 et X17 à la presse, en juin dernier.

D’un point de vue plus matériel, Alienware remplace aussi la traditionnelle pâte thermique par ce que la marque appelle l'« Element 31 ». Comme nous l’expliquions il y a quelques mois sur Clubic, il s'agit d'un TIM (thermal interface material) conçu en interne et composé d'un mélange de gallium-silicone encapsulé. Cela évite le recours à du métal liquide « traditionnel », susceptible (d'après la marque) d’abîmer les composants sur la durée. Nous verrons un peu plus loin ce que vaut ce système de dissipation, fortement repensé.

© Dragon Factory // YouTube

Reste à évoquer rapidement le démontage du Alienware X17. La chose se fait en retirant 8 vis Philips standard à l’aide d’un tournevis de précision, puis en déclipsant la plaque inférieure du châssis, en aluminium. On accède alors aux composants, l’occasion de découvrir les quatre haut-parleurs de l’appareil dont nous parlions plus haut, mais aussi d’accéder (assez) facilement à la batterie, aux deux barrettes de RAM et au SSD. On notera aussi la présence d’un emplacement pour SSD M.2 laissé vacant. Parfait pour ajouter du stockage supplémentaire en quelques minutes… et par ses propres moyens.

Écran : une dalle IPS lumineuse et convaincante

L’Alienware X17 est proposé en version Full HD ou Ultra HD. Comme évoqué en début d’article, notre unité de prêt est dotée de l’écran 4K. Il s’agit d’une dalle IPS de 17 pouces fabriquée par le Taïwanais AU Optronics, disposant d’une fréquence de 120 Hz. À l’oeil nu, ce panneau LCD semble particulièrement réussi, avec une bonne luminosité maximale, des noirs bien homogènes et des couleurs éclatantes. C’est ce qui se dégage à première vue, mais pour en savoir plus nous avons bien entendu dégainé notre sonde colorimétrique X-Rite i1 Display Pro doublée du logiciel de mesures Calman Ultimate. La combinaison parfaite pour estimer objectivement les capacités de cette grande dalle IPS.

Nous relevons en premier lieu une luminance classique de 340,1 cd/m2, que vous obtiendrez la plupart du temps en poussant manuellement la luminosité de l’écran à 100%. Nos avons toutefois été en mesure de mesurer un pic de luminosité à 411,1 cd/m2, soit la luminance la plus importante atteignable avec cet écran. Il s’agit d’un bon résultat, supérieur à la plupart des écrans proposés par la concurrence. En d’autres termes, la dalle du Alienware X17 reste lumineuse et très lisible en toutes circonstances. Un bel atout.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté colorimétrie, cet écran AU Optronics fait globalement du bon travail même si l'on souhaiterait un calibrage un chouïa plus précis. Notre sonde a en effet mesuré un DeltaE de 3,9. Idéalement, cette valeur devrait être égale ou inférieure à 3 pour rendre imperceptible l’écart entre les couleurs voulues et celles affichées au bout du compte par le moniteur. Nous sommes un peu au-dessus. La température des couleurs est par contre presque parfaite, avec une valeur de 6465 kelvins. Le standard vidéo étant pour rappel établi à 6500 K, la température de notre écran est donc légèrement trop chaude. Nos outils ont aussi détecté une très légère dérive colorimétrique sur les verts, mais rien de méchant.

Sur le plan de la couverture colorimétrique cette fois, nous obtenons une prise en charge à 100% des couleurs du spectre sRGB. Les gamuts Adobe RGB et DCI-P3 sont pour leur part couverts à hauteur de 100% et 90,9%, respectivement. Des résultats vraiment satisfaisants pour un écran qui sera avant tout utilisé en jeu.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

En réalité, seul le contraste s’avère au bout du compte décevant si l’on en croit notre sonde, qui a mesuré un ratio de 1103:1 seulement. C’est faible. Cela dit, à l’oeil nu, l’écran 4K du Alienware X17 ne nous donne pas du tout l’impression d’une dalle mal contrastée. Nous pouvons d’ailleurs prédire que la vaste majorité des utilisateurs sera comblée par l’expérience d’affichage qui nous est proposée ici, même si l’on reste un cran derrière ce que permettrait la technologie OLED, adoptée peu à peu sur le marché laptop, y compris par Alienware et Dell… Mais malheureusement pas ici. On notera enfin que la finesse d’affichage offerte ici par la définition Ultra HD (3840 par 2160 pixels) est très appréciable sur cette grande diagonale de 17,3 pouces. La densité de pixels est excellente, et ça on aime.

Performances : de la puissance qui déborde de partout

Utiliser un système de dissipation à quatre ventilateurs semble clairement avoir décomplexé Alienware. Dans un châssis dépassant à peine les 2 cm d’épaisseur, le constructeur américain ne se restreint pas. Si notre unité de prêt se « limite » à un Core i7-11800H (Tiger Lake-H, gravé en 10 nm SuperFin), le châssis de l’Alienware X17 est capable d’accueillir en option un Core i9-10980HK : une bête. Mais c’est surtout sur le plan GPU qu’Alienware voit les choses en grand. On profite en effet ici d’une RTX 3080 en 165 W. De toutes les RTX 3080 pour laptops à être passées entre nos mains, celle du X17 dispose du budget TGP le plus élevé. À titre de comparaison, nous testions il y a quelques mois la station ROG XG Mobile (GPU externe conçut spécialement pour l’ASUS ROG Flow X13) qui profitait d’une RTX 3080 en 150 W — et déjà le niveau de performances était ébouriffant. Voyons ce qu’il en est en jeu avec notre Alienware X17 et sa 3080 survitaminée. Est-elle à la hauteur pour jouer en définition native sur l’écran 4K de l’appareil ?

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Commençons par l’indéboulonnable Cyberpunk 2077, dont la gourmandise nous aide bien à estimer le niveau de performances d’un laptop. Et en l’occurrence, le titre de CD Projekt Red est motorisé sans broncher par notre X17. Le duo i7-11800H / RTX 3080 fait des merveilles. En Ultra HD, avec l’ensemble des réglages en ultra, le FOV au maximum, le ray tracing en ultra également et le DLSS en Auto, nous parvenons à camper les 35 à 45 images par secondes sans l’ombre d’un ralentissement. Rares sont les laptops à pouvoir en faire autant lorsqu’on arpente les rues de Night City. Pour profiter d’un framerate plus élevé, il faut néanmoins rabattre la voilure côté réglages… et c’est là que nos regards se tournent vers le ray tracing, toujours aussi avide en ressources. En le désactivant, on atteint alors facilement les 50 FPS en moyenne, mais attention : il faudra de toute façon maintenir le DLSS. Sans lui, jouer en 4K reste possible, mais au prix d’une fluidité très diminuée, en tout cas si vous voulez continuer de jouer à Cyberpunk avec le reste des paramètres en ultra.

Sur The Medium, le constat est globalement le même. Cela dit, le jeu met encore plus à rude épreuve les composants de notre X17 lors de ses séquences en écran scindé — plutôt mal optimisées. En 4K ces passages s’avèrent d’autant plus difficiles à gérer. Avec l’ensemble des réglages en ultra, y compris le ray tracing, et le DLSS positionné en niveau équilibré, l’appareil ne fait pas de miracles : il maintient le cap des 20 à 25 FPS dans ces conditions extrêmes. Lorsqu’on revient aux scènes classiques, sans écran scindé, le framerate remonte à bonne trentaine de FPS, mais avec quelques ralentissements qu’on impute principalement au jeu (toutes les machines testées par nos soins ces derniers mois toussotent sur les mêmes passages).

Dans tous les cas, conjuguer 4K et réglages en ultra reste à la portée du Alienware X17 sur la vaste majorité des jeux. Soyez par ailleurs assurés qu’il vous propulsera à plus de 100 FPS sur les titres compétitifs. Parfait pour exploiter les le taux de rafraîchissement offert par sa dalle Ultra HD. Et pour les amateurs de fluidité sans faille, repasser en 1080 ou 1440p (avec une mise à l’échelle vers l’Ultra HD) est bien évidemment toujours possible, mais au prix d’une finesse d’affichage amoindrie.

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Penchons-nous maintenant sur les performances du système de dissipation de l’engin. Pour en avoir une idée suffisamment précise, nous avons lancé notre habituel test de stabilité système sur AIDA 64, pour voir comment le système réagit à une charge CPU intensive (ensemble des coeurs sollicités à 100%) sur une période prolongée. Pour ce test, le système de dissipation est basculé en mode hautes performances qui permet l’activation à plein régime des quatre ventilateurs. On constate alors une fréquence de 4,30 GHz environ sur le bureau. Une fois que le stress test est en cours, l’ensemble des coeurs du Core i7-11800H sont cette fois lancés à 4,10 - 4,15 GHz. Une valeur qu’il ne quitteront plus.

Ces fréquences, qui restent hautes même lors d’une charge intensive et prolongée, sont permises par une très bonne gestion des températures. Lors de ce test, les températures sur le CPU oscillaient le plus souvent entre 75 et 85 degrés, avec quelques pics ponctuels à 90 degrés. Nous n’avons d’ailleurs pas eu le déplaisir de constater le moindre problème de thermal throttling sur l’Alienware X17, qui sait comment garder ses fréquences au plus haut et ses puces au frais. Un constat qui s’étend en jeu, où nous avons relevé 83 degrés maximum sur le CPU (après une heure de jeu sur Cyberpunk 2077), et une moyenne plutôt située aux environs de 70 degrés sur le GPU, avec une pointe à 77 degrés d’après nos observations.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Notez quand même que cela ne se fait pas sans un déferlement de décibels. Les quatre ventilateurs du Alienware X17 donnent de la voix lorsqu’ils tournent à plein régime. On sent que la priorité a vraiment été donnée aux performances de refroidissement et non au silence. Ce n’est pas bien grave, les résultats sont suffisamment probants pour nous faire digérer le fracas des ventilateurs. Heureusement, la ventilation est presque toujours coupée sur le bureau. En utilisation bureautique et multimédia, le nouveau fer de lance d’Alienware reste donc très silencieux. Il faut dire qu’en idle, le Core i7-11800H peut descendre jusqu’à 0,85 GHz seulement. Il en faut clairement plus pour faire vrombir les ventilos !

Il nous reste maintenant à faire un point sur les performances du Alienware X17 en benchmarks. Sous CineBench R23, le Core i7-11800H de notre unité de prêt a pu glaner 1509 points en single-core contre 13991 points en multi-core. À titre de comparaison, le Ryzen 7 5800H logé dans la carlingue de notre Legion 5 Pro réussissait pour sa part à obtenir 1409 points en single-core et 12860 points en multi-core, tandis que le Core i7-11800H du ASUS TUF Gaming F17 (2021) montait à 1513 points en single-core mais « seulement » 12584 en multi-core. Nous sommes donc bien placés, l’architecture ZEN 3 d’AMD est battue par Tiger Lake-H sur les deux tableaux.

Sur 3D Mark Time Spy Extreme, nous avons cette fois obtenu un indice de performances générales de 6039 points, contre 6230 points en ce qui concerne les performances graphiques. Pour comparaison, en 150 W « seulement » et malgré son boîtier externe, la RTX 3080 de la station ASUS XG Mobile faisait nettement moins bien en récoltant 5991 points en score GPU.

Le SSD choisi par Alienware pour son X17 est enfin passé sous CrystalDiskMark. Il y affiche des vitesses de transferts de 3433,33 Mo/s en lecture contre 2578,52 Mo/s en écriture. C’est très honorable. Cela nous permet de bonnes performances pour les transferts de fichiers au quotidien, mais aussi pour les chargements en jeu, ou les transferts de rushs pour du montage vidéo.

Autonomie : quelques heures d’endurance, mais n’en demandez pas plus

On le dit souvent, les PC portables gaming sont rarement des vedettes lorsqu’on parle d’autonomie. Pourtant, depuis quelques mois, les constructeurs font des efforts, notamment par le biais de modes iGPU permettant tout simplement de couper la carte graphique au profit de la partie graphique intégrée au processeur. Une solution viable pour permettre une autonomie plus généreuse en utilisation quotidienne ou multimédia léger.

Malgré la présence d’une batterie de 87 Wh et l’utilisation du mode dédié à l’économie de batterie sur l’utilitaire Command Center (qui a donc pour effet de solliciter l’iGPU tout en mettant au repos la RTX 3080), notre Alienware X17 ne fait pas forte impression sur le terrain de l’autonomie. Nous sommes très loin du pallier des 10 heures que certaines machines comme l’ASUS TUF Gaming A15 2021 parviennent à effleurer.

En lecture vidéo sur Amazon Prime, avec la luminosité de l’écran poussée à 100%, un casque branché, le rétroéclairage du clavier désactivé, les effets RGB coupés eux aussi, et les paramètres d’alimentation réglés pour favoriser la batterie… nous n’avons pas réussi à dépasser les 3 heures 30 avec le X17. On reste très loin derrière la concurrence. À titre d’exemple, le TUF Gaming A17 d’ASUS atteint les 7 heures 50 dans des conditions d’utilisation similaires. Le Dell G15 2021 Ryzen Edition parvenait quant à lui à tutoyer les 7 heures 30 en lecture vidéo avant de décrocher.

On aurait aimé qu’Alienware fasse un petit effort supplémentaire. Cela dit, le X17 est clairement un appareil sédentaire qui n’a pas vocation à être utilisé sur batterie bien souvent. Il est par ailleurs fourni avec un énorme bloc d’alimentation de 330 W dont les dimensions atteignent pratiquement les 20 x 10 x 5 cm. Autant dire que vous n’aurez pas très souvent envie de l’emmener en goguette. Avec lui, la recharge complète du Alienware X17 se fait pour le reste en pratiquement 2 heures 30.

Audio : ne perdez pas de temps, branchez un casque

Pas la peine de tourner autour du pot, les haut-parleurs du X17 ont beau être bien placés (face à l’utilisateur et non sous le dessous du châssis) ils s’avèrent tout simplement mauvais. Assez puissants pour être entendus (4 W chacun) même lorsque la ventilation souffle fort, ils souffrent d’un rendu vraiment à la ramasse. Les aigus sont criards, les médiums sont désincarnés et les graves sont quant à eux complètement absents. L’ensemble nous donne une mixture audio qu’on essaiera autant que possible de s’épargner… d’autant plus que la saturation est violente. À plein volume, ces deux speakers grésillent méchamment. C’est dommage pour un appareil haut de gamme vendu au prix fort, mais c’est malheureusement habituel sur laptop.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Rien à signaler de négatif par contre en matière de sortie casque. Positionnée sur la tranche droite du châssis, à proximité de la charnière, cette dernière délivre un son puissant et propre.

Prix : vous le paierez cher…

En matière de prix, les tests de machines Alienware se suivent et se ressemblent. On sent que la filiale de Dell se moque un peu de proposer un bon rapport équipement prix avec ses différents appareils, à l’exception peut être du récent m15 R5 Ryzen Edition. Globalement nous sommes donc toujours trop chers, et l’Alienware X17 ne fait pas exception à la règle.

Avec son tarif de départ à 2347,99 euros pour un écran Full HD 165 Hz, un i7-11800H, 16 Go de RAM, 512 Go de SSD et une RTX 3060, l’engin se place face à d’autres appareils mieux équipés pour un peu moins cher. Pour 2299 euros, le Lenovo Legion 5 Pro embarque par exemple un écran 2K 165 Hz de 16 pouces, un processeur Ryzen 7 5800H, une RTX 3070, 32 Go de RAM et 512 Go de SSD. Reste à savoir si vous avez réellement besoin des 17,3 pouces de la machine d’Alienware…

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Alienware X17 R1, l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Si vous êtes assez fortuné pour vous l’acheter, l’Alienware X17 est un PC portable gamer redoutable, qui déborde de puissance et profite d’un système de dissipation réellement efficace… car en grande partie repensé. L’appareil est de ceux que l’on regarde avec envie dans les magasins d’informatique, mais son prix est sa principale faiblesse.

L’expérience sans réel compromis que nous propose le constructeur américain ne s’adressera finalement qu’à une poignée de chanceux. Reste que pour presque 3550 euros, notre unité de prêt fait l’impasse sur un écran OLED. À ce prix, il n’aurait pas été volé d’après nous.

Les plus
  • Le système de dissipation qui marche du feu de dieu
  • De la puissance, partout, tout le temps
  • Design réussi, excellent niveau de finitions
  • Écran Ultra HD lumineux
Les moins
  • Placement tarifaire prohibitif
  • Webcam 720p médiocre
  • Une dalle OLED n’aurait pas été un luxe
  • Autonomie fébrile
Sous-notes
Design
9
Écran
8
Performances
9
Autonomie
4
Prix
6
Meilleurs prix