L'Union européenne n'arrive pas à trouver un accord sur son objectif de fin des ventes de véhicules thermiques en 2035. À vrai dire, les oppositions vont plutôt croissantes !

Il est loin le temps de l'optimisme, quand l'Union européenne votait il y a près de trois ans une interdiction de toute vente de véhicules thermiques à partir de 2035 sur le Vieux Continent. Le temps a passé, les difficultés se sont accumulées, et aujourd'hui, il n'y a plus vraiment d'accord sur le sujet. C'est ce qu'illustre le report des annonces portant sur cette interdiction par la Commission européenne.
La France et l'Allemagne mènent deux camps opposés
Ce mercredi 10 décembre, Bruxelles devait faire ses annonces sur le projet d'interdiction de vente de véhicules thermiques neufs à moyen terme chez nous. Mais finalement, ça n'aura lieu que le 16 décembre prochain.
La Commission a dû décider de ce report à cause d'une opposition toujours plus forte entre deux groupes de nations. Le premier, qui a l'Allemagne pour leader, et compte notamment l'Italie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou la Hongrie, veut revenir sur les ambitions du projet. Il souhaite préserver la filière automobile, très importante pour les économies de ces pays, en autorisant au-delà de 2035 des motorisations supplémentaires, comme les véhicules hybrides rechargeables ou bien ceux à carburants de synthèse.
En face, l'autre groupe, mené par la France et l'Espagne, craint qu'un recul sur les ambitions affichées initialement puisse fragiliser les investissements consentis dans le domaine électrique, comme les gigafactories. Même si Paris se dit ouvert à des aménagements.

Une filière européenne en plein déclin, face à l'ascension de la Chine
Il faut dire que les choses ne vont plus très bien dans la filière automobile, qui n'a plus exactement le même visage que celui affiché au moment de la mise en place de l'objectif 2035. Car l'automobile en Europe est en déclin, avec 45 000 postes supprimés depuis 2024 chez nous, selon des chiffres dont Le Point se fait l'écho. Le tout quand le partenaire chinois est en pleine ascension.
La balance commerciale automobile a en effet changé en quelques années entre les deux poids lourds économiques. En 2022, cette balance, entre l'Europe et la Chine, était à notre avantage, avec un excédent de 15 milliards d'euros. Trois ans plus tard, l'excédent a fondu, avec une balance commerciale devenue négative en 2025. Dans ce contexte, les gouvernements estiment qu'il est nécessaire de ménager une filière représentant « treize millions d'emplois en Europe, [et] 7 % du PIB », ainsi que le résume le PDG de Mercedes-Benz, Ola Källenius.
Source : Le Point, Automobile Propre