A la demande en février dernier de Christine Albanel, la ministre de la Culture, le PDG de Télérama et du Monde interactif, Bruno Patino, a remis la semaine dernière au gouvernement son rapport sur l'avenir du livre numérique. Premier constat : personne ne peux prédire si le livre numérique « va avoir une très grande utilisation, mais on ne peut pas l'écarter, donc il faut s'y préparer », commence-t-il par déclarer.
Plusieurs propositions ont été faites pour rendre les offres de livres numériques plus attractives. A commencer par un besoin d'interopérabilité, même en utilisant des mesures techniques de protection (MTP / DRM). Le rapport prévoit en effet d' « éviter à tout prix la mise en place de formats propriétaires, risquant de favoriser l'appropriation de la valeur par un opérateur technique à même de proposer une solution incontournable pour le marché ». Il doit y avoir également une seule structure de gestion des informations bibliographiques. « Une réflexion sur l'interopérabilité des bases de la Bibliothèque nationale de France, d'Electre et de Dilicom est en cours. Elle gagnerait à être accélérée et à devenir rapidement opérationnelle ».
Le rapport Patino prévoit ensuite d'adapter la loi Lang pour proposer un prix unique au livre, qu'il soit numérique ou non. « Dès lors que l'on passe ainsi de fichiers téléchargés à des offres d'abonnements, qui ne sont pas tarifés à l'acte mais à une plage et un temps d'accès, il ne peut être question d'un seul prix par ouvrage. Utiliser le mécanisme du prix unique, dans la forme que connaît l'édition sur papier, devient difficile, faute d'un mode de commercialisation majoritaire et d'un support unique du contenu ». Néanmoins, l'idée est bien d' « essayer de bâtir un mécanisme similaire pour l'univers du numérique ».
Un groupe de travail au sein du « Conseil du livre » a été nommé pour étudier les nouvelles pistes du rapport Patino.