« Gouverner, c'est prévoir » dit l'adage. Président d'Intel, le géant américain des microprocesseurs, Craig Barrett a profité de sa présence au CeBit, le salon des nouvelles technologies qui a ouvert ses portes ce lundi à Hanovre, pour se livrer à un vibrant plaidoyer en matière de l'économie de la connaissance et des nouvelles technologies, qualifiées « d'épine dorsale de l'économie moderne ».
« Les pays disposent de trois leviers pour être compétitifs : premièrement, investir dans un système éducatif performant pour façonner des têtes bien faites ; deuxièmement, investir dans la recherche pour produire des idées bien pensées ; troisièmement, aménager un contexte où ces individus pourront mettre en application leurs idées. Ces trois leviers stimulent la croissance économique, la création d'emploi et favorisent la mise en place de nouveaux vecteurs pour entreprendre, dont les collaborations entre les entreprises, le secteur public et l'université. » a expliqué Craig Barrett qui est par ailleurs président de l'UN-GAID (United Nations Global Alliance for ICT and Development), l'Alliance mondiale pour les TIC et le développement sous l'égide des Nation unies.
Lors de son intervention, il a ainsi souligné que les bases d'une économie solide résidaient dans l'éducation, cela d'autant plus que les pays développés, déjà passés au tertiaire, s'engagent aujourd'hui dans le quaternaire, autrement dit dans une économie des savoirs. Il a à ce titre déclaré que les pays en voie de développement devaient faire de même, en renforçant chez eux l'usage de l'informatique, de l'Internet et autres TICE (TIC pour l'éducation) pour, dès l'école, préparer les jeunes au marché du travail du XXIe siècle.
« Face à la conjoncture économique mondiale, une réflexion à long terme s'impose plus que jamais, et c'est aujourd'hui que nous devons poser les fondations de la croissance. Nombreux sont les pays et les entreprises qui tentent de sortir de la crise en réalisant des économies ; or mieux vaut s'y prendre en investissant.
Reste à savoir si ce plaidoyer pour l'avenir sera entendu par des chefs d'Etat, plus préoccupés par la crise que traverse le présent et qui préfèrent bien souvent investir des milliards de dollars pour sauver des industries ... du passé.