En marge du débat franco-français opposant Jean-Noël Jeanneney et Bruno Racine, respectivement ancien et actuel présidents de la Bibliothèque Nationale de France (BnF) sur une éventuelle collaboration avec Google, la commission européenne a plutôt pointé les bonnes performances de la France dans le domaine de la numérisation.
"La numérisation des livres est une tâche herculéenne mais ouvre les contenus culturels à des millions de citoyens européens. Je félicite les efforts des Etats membres et de leurs institutions mais je trouve alarmant que seuls 5% des livres numérisés soient présents sur Europeana. Je note que près de la moitié de ces livres ne provient que d'un seul pays (ndlr : la France) et que les autres pays n'atteignent pas leurs objectifs. Les Etats membres doivent cesser d'envier ce qui se fait sur d'autres continents et se mettre sérieusement à la tâche" explique Viviane Reding, commissaire européen aux technologies de l'information.
Malgré le manque de moyens, Europeana est tout de même parvenue à doubler de taille en quelques mois, passant de 2 à 4,6 millions d'ouvrages numérisés, et pourrait encore doubler de taille l'année prochaine en franchissant la barre des 10 millions d'ouvrages.
Pour y parvenir, la commission entend d'ailleurs ouvrir une consultation publique sur des questions telles que la publication des contenus numérisés sur Europeana, la coopération avec les éditeurs en matière de droits d'auteurs, l'éventuelle création d'un registre des droits pour les oeuvres orphelines ou encre l'épineuse question du financement de cette bibliothèque, estimé pour le moment à 70 millions d'euros par an.