Après la portabilité du numéro de mobile, la portabilité de l'adresse email est à l'étude. Dans le cadre du projet de loi sur la fracture numérique, les députés Laure de la Raudière (UMP) et Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre) ont proposé deux amendements visant à garantir que l'abonné qui décide de changer de founisseur d'accès à Internet puisse continuer à recevoir pendant une période transitoire ses courriers électroniques chez son nouveau prestataire de service, gratuitement ou à peu de frais. Ces deux amendements ont été adoptés par la Commission des affaires économiques et devraient selon Les Echos faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale dans les semaines à venir.
Partant du principe que 12% des abonnés des principaux fournisseurs d'accès à Internet changent d'opérateur chaque année, les deux députés posent la question du suivi des messages que l'internaute se serait fait adresser sur l'adresse liée à son accès (@orange.fr, @free.fr, etc.). « La conservation de l'adresse e-mail est aussi importante pour le consommateur que la conservation du numéro fixe ou du numéro mobile. De même que La Poste propose pour le courrier traditionnel un service de réexpédition du courrier pour six mois ou plus, à titre payant, le courrier électronique doit pouvoir bénéficier des mêmes facilités », explique ainsi Jean Dionis du Séjour.
En pratique, il est déjà possible aujourd'hui de prolonger l'adresse mail fournie par son fournisseur d'accès après résiliation, mais le procédé n'est pas automatique, l'abonné doit en faire la demande. Le premier de ces deux amendements propose de systématiser cette démarche, envisageant que cette option soit payante. Le second obligerait les FAI à assurer le réacheminement des courriers électroniques gratuitement, pendant une durée de six mois, vers la nouvelle adresse de l'abonné. Une solution qui au final ne parait guère plus pratique que le fait de prolonger l'accès à l'adresse mail initiale, dans la mesure où elle oblige à des échanges supplémentaires. Pour beaucoup, la solution à ce problème est toute trouvée : faire appel à une adresse mail fournie par un prestataire tiers, de façon à ce que celle-ci ne soit aucunement corrélée au FAI.