[Mis à jour du 10/10/2023 à 11:36] Amazon et les autres revendeurs de livres en ligne vont devoir appliquer des frais de livraison fixés à un prix plancher minimal de 3 euros à partir du 7 octobre pour soutenir les librairies physiques.
Le décret du 4 avril 2023, tant redouté par Amazon, Fnac, Cultura et toute la bande des e-commerçants dotés d'une catégorie « Livres », va entrer en vigueur ce samedi 7 octobre. La conséquence majeure : la fin de la gratuité (ou presque) des frais de port des bouquins, et la mise en place de tarifs jugés prohibitifs par les plateformes. Clubic vous explique tout.
De nouveaux frais de livraison pour les commandes de livres
Le secteur de la vente de livres en ligne va connaître un chamboulement historique ces prochains jours. Dès le 7 octobre 2023, les acteurs comme Amazon vont devoir appliquer de nouveaux tarifs en ce qui concerne les frais de port de commandes contenant des livres. Voici ce qu'il faut savoir :
- Une commande de livres inférieure à 35 euros TTC sera frappée de 3 euros TTC de frais de port minimum ;
- Une commande de livres supérieure à 35 euros TTC sera frappée de frais à partir de 0,01 euro.
Attention, il existe une subtilité. Pour bénéficier de la livraison à 1 centime (si elle est bien appliquée de cette manière par le e-commerçant), il faut que la commande de plus de 35 euros soit exclusivement composée de bouquins.
Dans le cas où votre commande dépasse 35 euros, mais qu'à l'intérieur, le ou les livres pèsent en deçà de cette somme, car accompagnés d'autres produits, les frais de port seront fixés à 3 euros au minimum.
Les consommateurs sont peut-être les plus lésés
Comprenons bien une chose : ces tarifs sont, du point de vue légal, fixés à un prix plancher minimal. Libre donc à Amazon, Cultura, Fnac, Rakuten ou autres d'appliquer leur propre politique et des frais supplémentaires. Ce que l'on sait, c'est que les membres Amazon Prime et ceux du programme Fnac+ devront aussi s'acquitter de ces frais de livraison, perdant en quelque sorte leur avantage historique. Sauf si le consommateur choisit de se faire livrer en magasin, ce qui sera alors un atout pour les enseignes culturelles ayant pignon sur rue (pas de frais de port par exemple avec le Click&Collect Fnac).
Alors, deux versions s'enlacent ou s'opposent, tout dépend de la façon de voir les choses. Le décret, signé des mains de la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a été rédigé pour venir en aide aux librairies physiques, ces bonnes vieilles boutiques qui, autrefois magasins de proximité, sont aujourd'hui en difficulté face aux géants du e-commerce dotés, en comparaison, de moyens illimités.
L'État veut maintenir un secteur historique, qui n'est d'un point de vue structurel pas à la dérive. En consultant les données du CNL (Centre national du livre), on s'aperçoit que les dernières années ont été plutôt bonnes pour le monde de la librairie. 142 créations (un record !) et seulement 27 fermetures ont été notées en 2022. Le gouvernement espère donc maintenir, voire améliorer les marges des libraires.
Puis, à côté, il y a les consommateurs, ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une librairie à portée de pieds ou qui ne bénéficient pas de moyens de transport pour en rallier une, dans les coins reculés notamment. Eux se verront sans aucun doute pénalisés par ces nouveaux tarifs de livraison. Dans une période où le pouvoir d'achat n'est pas des plus exceptionnels, certains s'en passeraient bien.