Une nouvelle génération de Libyens se lève enfin après les sombres heures des années Khadhafi. Un vent de changement se dresse lentement, notamment au niveau de la high-tech.
Youssef Jira, un lycéen âgé de 18 ans, fait partie de ceux qui cherchent à créer une nouvelle impulsion dans le domaine. Ce, grâce à un concours de robotique organisé à Tripoli. Il participe donc à l'événement à Sarraj et compte bien faire en sorte d'entraîner d'autres personnes inventives dans son sillage. Il n'est pas le seul à souhaiter un remodelage d'une société qui a été largement meurtrie.
Un nouveau souffle éducatif
Même si l'engouement mondial (ou plutôt américain) pour la robotique, semble connaître une phase un peu asthmatique, en Libye, on ne vit pas les choses de la même manière. Le système éducatif libyen, sous le règne de Khadhafi était principalement autocentré et incitait à glorifier le régime à outrance.
Rien de vraiment étonnant à cela. De nombreuses crises ont entravé la bonne marche des programmes scolaires. Très récemment, des initiatives commencent à renaître. C'est le cas, par exemple, pour celle de Mohamed Zayed, qui travaille pour une école privée internationale de Tripoli. L'objectif est de remobiliser l'esprit d'entreprise autour d'un secteur dans l'air du temps pour les étudiants : la robotique.
L'inclusion et l'innovation au cœur du changement
A Tripoli, ce concours présente également d'autres vertus salvatrices : il est un réel microcosme de la diversité et représente une aspiration au changement pour de nombreux jeunes. Si inclure des personnes marginalisées, en situation de handicap ou des immigrés dans ce genre d'initiative est plutôt commun sous nos horizons, en Libye, ce n'est pas la même limonade. Des pépinières de talents promulguées par des jeunes personnes sont loin d'être habituel au Pays des Sables.
Shadrawan Khalfallah, une jeune fille de 17 ans, a décidé de se lancer dans ce concours de robotique, car elle est persuadée des effets potentiellement bénéfiques de cette technologie sur le contexte climatique. Pour elle, c'est aussi l'occasion de « mettre les filles en avant. Il n'y avait pas beaucoup de filles à part nous, alors on a créé cette équipe pour faire évoluer la société et montrer qu'on existe ». Un discours courageux lorsqu'on sait que les femmes libyennes vivent dans un contexte socio-culturel très restrictif, même si le régime de Kadhafi leur avait permis d'obtenir certains droits.
La Libye connaît certainement une phase de transition vers le numérique, alors que le pétrole a été un des éléments cruciaux sur lequel s'est reposé le développement du pays depuis les années 1950. Une époque révolue, où l'adoption et le développement de ces nouvelles technologies devient un réel moyen d'expression en plus d'un outil.
Source : Le Monde