La couverture du Time Magazine
La couverture du Time Magazine

À 15 ans, la jeune scientifique américaine Gitanjali Rao a imaginé des solutions technologiques à des problèmes sociétaux profonds, comme la crise des opioïdes, l’eau contaminée et le cyberharcèlement. 

Depuis 92 ans, le célèbre Time Magazine nomme une « personne de l’année ». En 2019, c'était la jeune activiste écologiste Greta Thunberg qui remportait la distinction. Cette année, le média a décidé de proposer la catégorie « Kid of the Year », collaborant pour cela avec la chaîne Nickelodeon. 

La science pour solutionner les problèmes de société

Le jury, composé d’enfants, de journalistes du Time for Kids et du comédien Trevor Noah, a choisi la gagnante parmi plus de 5 000 nominés. Gitanjali Rao vit dans la petite ville de Lone Tree dans la banlieue de Denver, Colorado, et étudie au STEM School Highlands Ranch. À 10 ans seulement, elle voulait déjà « étudier la technologie des capteurs à nanotubes de carbone au laboratoire de recherche sur la qualité de l'eau de Denver ». 

Deux ans plus tard, marquée par le scandale de l’eau contaminée à Flint dans le Michigan, elle a développé un appareil portable capable de détecter le plomb dans l’eau. Un bel exemple du travail de Gitanjali Rao, qui souhaite trouver des solutions aux problèmes concret auxquels nous sommes confrontés, grâce à la science. Elle a également créé un dispositif baptisé Epione permettant de diagnostiquer rapidement l’addiction aux opioïdes sur prescription, véritable fléau aux États-Unis.

En outre, Gitanjali Rao a mis au point un outil pour lutter contre le cyberharcèlement : « Il s'agit d'un service appelé Kindly - il y a une application et une extension Chrome - qui est capable de détecter la cyberintimidation à un stade précoce, grâce à une technologie d'intelligence artificielle. J'ai commencé à coder en dur certains mots qui pouvaient être considérés comme de l'intimidation, puis mon moteur a pris ces mots et a identifié des termes similaires. Vous tapez un mot ou une phrase, il est capable de détecter s'il s'agit de harcèlement, et il vous donne la possibilité de le modifier ou de l'envoyer tel quel. L'objectif n'est pas de punir. En tant qu'adolescente, je sais que les adolescents ont parfois tendance à s'emporter. Au contraire, cela vous donne l'occasion de repenser ce que vous dites afin de savoir quoi faire la prochaine fois », a expliqué Gitanjali Rao lors d’une interview accordée à Angelina Jolie, contributrice du Time Magazine

Une génération confrontée à de nombreux problèmes

Actuellement, l’adolescente travaille sur une technologie destinée à détecter les composés parasitaires dans l’eau. « Notre génération est confrontée à tant de problèmes que nous n'avons jamais vus auparavant. Et en même temps, nous sommes confrontés à de vieux problèmes qui existent toujours. Par exemple, nous sommes au milieu d'une nouvelle pandémie mondiale et nous sommes toujours confrontés à des problèmes relatifs aux droits humains. Il y a des problèmes que nous n'avons pas créés mais que nous devons maintenant résoudre, comme le changement climatique et le cyberharcèlement avec l'introduction de la technologie », déclare Gitanjali Rao. 

La jeune inventrice espère ainsi pouvoir encourager ses camarades à s’investir dans ce qu’ils aiment et surtout, à ne pas avoir peur de l’échec : « Je pense qu'en ce moment, nous devons surtout trouver la seule chose qui nous passionne et la résoudre. Même si c'est quelque chose d'aussi petit que ça, je veux trouver un moyen facile de ramasser les déchets. Tout fait la différence. Ne vous sentez pas obligé de trouver quelque chose de grand ».