En 2019, soit trois ans après son rachat par Microsoft pour 16 milliards de dollars, LinkedIn annonçait en grande pompe sa migration vers Azure. « Avec l'incroyable croissance de nos membres et de nos activités, nous avons décidé d'entamer une migration pluriannuelle de toutes les charges de travail de LinkedIn vers le cloud public. Le passage à Azure nous donnera accès à un large éventail d'innovations matérielles et logicielles, ainsi qu'à une échelle mondiale sans précédent », s'enthousiasmait alors Mohak Shroff, vice-président et directeur de l'ingénierie du réseau social. Le projet, surnommé Blueshift en interne, ne sera jamais complété.
Modèle hybride
Selon CNBC, l'entreprise a décidé de faire marche arrière il y a quelque temps déjà. En juin 2022, le directeur de la technologie de LinkedIn, Raghu Hiremagalur, expliquait dans une note à ses employés que la firme continuerait à utiliser certains services Azure, mais « concentrerait ses efforts sur l'extension et l'innovation de son infrastructure sur site ».
« Face à l'incroyable demande d'Azure et à la croissance de notre plateforme, nous avons décidé de suspendre la migration prévue de LinkedIn afin d'allouer des ressources aux clients externes d'Azure », écrivait-il.
C'est finalement le modèle hybride qui est privilégié : certains services sont exécutés dans le cloud et d'autres dans les centres de données dédiés de l'entreprise. « Cela comprend l'exécution de 100 applications destinées aux employés sur Azure, l'exploitation d'Azure FrontDoor et le travail en cours pour consolider les emplacements de nos centres de données qui sont actuellement répartis dans plusieurs bâtiments sous un même toit », indique un porte-parole de la société.
Azure FrontDoor est un réseau de diffusion de contenu qui stocke les informations à différents endroits dans le monde afin qu'elles puissent être envoyées rapidement aux appareils.
Un couac logiciel
« Azure s'est avéré essentiel pour soutenir et développer la collaboration et la productivité de nos équipes et pour apporter de la valeur à nos membres », confie tout de même le porte-parole. Toujours selon CNBC, LinkedIn n'a pas été en mesure de tirer parti du logiciel d'Azure ; les problèmes sont apparus lorsque la plateforme a tenté de transférer ses outils logiciels existants vers Azure, plutôt que de les remanier pour qu'ils fonctionnent avec les outils prêts à l'emploi du fournisseur.
Il s'agit d'une importante déconvenue pour Microsoft. La firme de Redmond mise gros sur son activité cloud, et multiplie ses efforts pour rattraper sa rivale Amazon Web Services (AWS). Cette division reste un pilier des opérations chez la société. Au troisième trimestre, la branche cloud de Microsoft, emmenée par Microsoft Azure et autres services, a vu ses revenus grimper de 29 % sur un an.
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Source : CNBC