Deux entreprises de voyance en ligne, Cosmospace et Télémaque, n'ont pas vu venir la CNIL. Elles écopent de lourdes amendes pour des infractions graves au RGPD.
Vous leur avez peut-être confié vos secrets les plus intimes dans le but de connaître votre avenir. Vous étiez alors persuadé que vos confidences resteraient confidentielles. Erreur !
La CNIL vient de coincer deux géants de la voyance en ligne. Cosmospace, derrière le site medium.fr, et Télémaque, qui exploite horoscope.fr, se sont vu infliger des amendes respectives de 250 000 et 150 000 euros pour avoir joué les apprentis sorciers avec les données personnelles de leurs clients.
Des données intimes conservées bien au-delà du raisonnable
La CNIL a dévoilé le pot aux roses des pratiques de Cosmospace et Télémaque. Elles ont gardé pendant six longues années des informations ultra-sensibles sur leurs clients. Six ans, c'est deux fois plus que ce que recommande la CNIL. La Commission a trouvé pêle-mêle des détails sur l'orientation sexuelle, l'état de santé, les convictions religieuses… Le tout collecté sans obtenir le consentement des clients.
Il s'agit tout de même d'une base de données géante, contenant les informations plus que personnelles de plus de 1 million et demi de personnes. Cosmospace enregistrait même systématiquement tous les appels entre clients et voyants. Une pratique jugée excessive par la CNIL, qui estime qu'un échantillon aurait largement suffi pour contrôler la qualité du service.
Quand la boule de cristal se transforme en pompe à données
Les données ne sont pas le seul dossier de la bisbille entre la CNIL et ces entreprises de voyance. Elles ont aussi été épinglées pour leurs méthodes de prospection commerciale. Il se trouve que les deux sociétés partageaient une base de données, véritable mine d'or d'informations personnelles. Elles y puisaient allègrement pour envoyer des messages promotionnels, sans vraiment se soucier du consentement des destinataires.
La CNIL a souligné que les formulaires en ligne ne permettaient pas aux utilisateurs de comprendre clairement que leurs données pourraient être utilisées indifféremment par l'une ou l'autre des sociétés. Un tour de passe-passe marketing qui n'a pas échappé à l'œil vigilant de la commission, qui a agi en conséquence et a infligé une amende de 250 000 euros à l'encontre de Cosmospace et de 150 000 euros à la société Télémaque.
« La situation financière des sociétés et leur structure ont également été prises en compte pour retenir des amendes dissuasives mais proportionnées », peut-on lire sur le site du gardien de nos données. La CNIL, sévère, mais juste.
15 septembre 2024 à 09h13
Source : CNIL