On le sait désormais, l'IA est très gourmande en ressources. Pour stopper cette hémorragie, une start-up britannique propose de former les modèles de langage de manière beaucoup plus rapide et écologique.
Cela n'est plus un secret pour personne, on sait que l'IA est une sacrée gourmande en énergie. Et ça, ce n'est bon ni pour la planète ni pour nous. Pourtant, ça ne semble pas empêcher Sam Altman, par exemple, d'être frappé par la folie des grandeurs en souhaitant construire un data center pour OpenAI qui engloutirait l'équivalent d'une ville de 3 millions de foyers en énergie. D'autant plus que la puissance de calcul requise ne cesse d'augmenter.
C'en était trop pour Oriole Networks, une start-up britannique, qui a peut-être trouvé une solution avec une approche radicalement nouvelle. En exploitant la lumière pour former de grands modèles linguistiques, les fameux LLM, cette technologie, développée après 20 ans de recherche, permet de combiner vitesse de traitement et efficacité énergétique sans précédent.
La technique, dite photonique, consiste à utiliser la lumière pour alimenter des réseaux de puces IA, divisant ainsi la consommation énergétique par 1 000. Propre, non ?
Mais c'est quoi la photonique ?
Concrètement, comment former sans tout faire cramer ? La technologie développée par Oriole Networks utilise les réseaux photoniques avancés pour créer et interconnecter des puces d'IA. En exploitant les propriétés uniques de la lumière, il est possible non seulement d'accélérer considérablement le traitement des données, mais aussi de réduire drastiquement la consommation énergétique. En clair, les grands modèles de langage pourraient être entraînés jusqu'à 100 fois plus rapidement, tout en ne consommant qu'une fraction de l'énergie habituellement nécessaire.
Pour mesurer l'ampleur de cette innovation, il faut savoir que chaque requête d'un modèle comme ChatGPT consomme 10 fois plus d'énergie qu’une recherche Google, d'après l'Agence internationale de l'énergie. En parallèle, l'expansion des centres de données s'intensifie, avec une demande énergétique appelée à tripler d'ici à 2035, selon une étude du Rhodium Group. Avec cette nouvelle technologie, Oriole se place en alternative verte et réaliste, capable d'amortir la pression croissante sur les réseaux énergétiques.
Réduire l'empreinte énergétique des centres de données pour un avenir plus durable
Oriole Networks a levé 35 millions de dollars pour financer sa technologie et construire un écosystème technologique unique en son genre, mais qui paraît urgent au moment où, comme le disait déjà en 2002 Jacques Chirac au IVe Sommet de la Terre, « notre maison brûle, et nous regardons ailleurs ». Former plus rapidement les LLM en limitant leur impact énergétique, ce serait une bouffée d'oxygène.
Des investisseurs, y compris des fonds spécialisés comme Plural et le Clean Growth Fund, soutiennent Oriole dans cette aventure technologique pour accélérer la commercialisation de ses produits avec une première mise en service dès 2025.
Rêvons un peu : et si cette entreprise et la photonique répandaient une épidémie verte dans le secteur de l'IA ?
Sources : TechRadar, eeNews Embedded