Panne fatale pour le satellite Intelsat 33e, victime d'une anomalie ayant entraîné sa désintégration en orbite. Fabriqué par Boeing, il s'est désintégré en orbite. L'opérateur a confirmé sa perte totale du satellite, qui fournissait des services de télécommunications à l'Europe, l'Afrique et l'Asie-Pacifique.

Intelsat 33e fournissait des services de télécommunications à l'Europe, l'Afrique et l'Asie-Pacifique © IRINA SHI / Shutterstock
Intelsat 33e fournissait des services de télécommunications à l'Europe, l'Afrique et l'Asie-Pacifique © IRINA SHI / Shutterstock

Lancé en 2016, l'Intelsat 33e devait fonctionner pendant 15 ans, mais n'en aura tenu que 8. Après avoir, selon Intelsat, explosé en orbite, il laisse derrière lui une pluie de débris. Ce n'est pas le premier satellite de cette série à connaître une fin prématurée : son prédécesseur Intelsat 29e avait également été perdu en 2019 après seulement 3 ans de bons et loyaux services.

Forcément, ce nouvel incident jette comme un froid sur la fiabilité des satellites de nouvelle génération d'Intelsat. L'entreprise collabore avec Boeing et les agences gouvernementales pour déterminer les causes de ce drame de l'espace et, en attendant, s'efforce de rediriger ses clients vers d'autres satellites pour maintenir la continuité des services.

Désintégration brutale et conséquences multiples

Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que l'Intelsat 33e disjoncte ce 19 octobre? Toujours est-il qu'il s'est retrouvé sans électricité et que la communication avec le plancher des vaches a été coupée. Comme s'il était passé définitivement sous un pont. Et puis, quelques heures plus tard, le grand boum. Le satellite s'est littéralement désintégré en orbite en au moins 20 débris identifiés par l'US Space Force.

« S4S a confirmé la désintégration d'Intelsat 33E (#41748, 2016-053B) ~0430 UTC. Actuellement, nous suivons environ 20 pièces associées, l'analyse est en cours », peut-on lire dans le message publié sur son compte X.com.

Cette explosion dans l'espace va avoir des répercussions à plusieurs niveaux. D'abord pour Intelsat, qui perd un actif stratégique non assuré et doit en urgence trouver des solutions pour ses clients privés de son service. Ensuite pour l'industrie spatiale, car ces débris en orbite géostationnaire représentent un danger potentiel pour les autres satellites. Enfin, pour Boeing, dont la réputation est à nouveau entachée après les déboires du Starliner et du 737 MAX.

Pour l'heure, on ignore les causes exactes de cette désintégration. Défaut de conception, impact avec un débris spatial ou défaillance technique, c'est ce que devra déterminer le comité d'enquête mis en place.

La série noire continue pour Boeing, après les mésaventures de Starliner © NASA
La série noire continue pour Boeing, après les mésaventures de Starliner © NASA

Des satellites de nouvelle génération à la fiabilité douteuse

La perte de l'Intelsat 33e s'ajoute à une série d'échecs pour la constellation de satellites EpicNG d'Intelsat. Ces satellites de nouvelle génération, conçus pour offrir des débits élevés, souffrent visiblement de problèmes récurrents.

Dès son lancement en 2016, l'Intelsat 33e avait connu des soucis de propulsion qui avaient retardé sa mise en service. Sa durée de vie opérationnelle avait déjà été revue à la baisse de 3,5 ans. Son prédécesseur, l'Intelsat 29e, n'avait tenu que 3 ans avant d'être perdu en 2019, probablement à la suite de l'impact d'une micrométéorite.

Intelsat va peut-être devoir revoir sa copie pour ses futurs satellites pour garantir leur fiabilité sur le long terme. Probablement songera-t-elle à changer de crèmerie et préférer d'autres constructeurs à Boeing pour ses prochaines commandes ?

En attendant, Intelsat doit gérer l'urgence et redéployer sa flotte existante en louant des capacités à des concurrents pour maintenir ses services. Une méthode ardue qui pourrait coûter cher à l'opérateur, d'autant que le satellite n'était pas assuré. Comme quoi, même dans l'espace, prudence est mère de sûreté.