La capsule Starliner à l'approche de l'ISS © NASA Johnson / FlickR
La capsule Starliner à l'approche de l'ISS © NASA Johnson / FlickR

Énième couac pour Starliner. La NASA vient en effet d'annoncer que les astronautes Barry « Butch » Wilmore et Sunita Williams, qu'elle a acheminés jusqu'à la Station spatiale internationale au mois de juin, pourraient finalement revenir sur Terre à bord d'une capsule Crew Dragon de SpaceX.

Le décollage de Starliner pour son premier vol habité ce 5 juin pouvait enfin sonner comme la délivrance pour Boeing, alors que ce test était initialement prévu il y a plusieurs années. Cependant, des incidents mineurs sont survenus durant le vol, poussant la NASA à reporter temporairement le retour sur Terre des astronautes, le temps d'en comprendre parfaitement l'origine. Ce délai n'était prévu que pour quelques jours seulement…

La NASA a des doutes sur les propulseurs

La mission pourrait être prolongée de plusieurs mois, a révélé la NASA lors d'une conférence de presse organisée ce 7 août. Plusieurs fuites mineures dans les circuits d'hélium pressurisé ont été constatées peu de temps avant l'amarrage de la capsule, en plus d'un dysfonctionnement de plusieurs propulseurs. Ils ont tous été réactivés depuis, mis à part un seul qui demeure aujourd'hui désactivé.

Ce sont ces dysfonctionnements qui préoccupent les équipes de l'agence spatiale, notamment à cause de tests menés en juillet sur les propulseurs dans son centre d'essai de White Sands, dans l'État du Nouveau-Mexique. Ils ont révélé que la surchauffe des propulseurs pouvait entraîner une dilatation et une déformation des joints en téflon, ce qui restreindrait l'écoulement du carburant.

Des tests supplémentaires sont en cours. Objectif : comprendre ce qui se passe dans le propulseur et voir s'il existe d'autres modes de défaillance possibles lorsqu'ils chauffent. « L'équipe veut comprendre les conséquences les plus graves de l'échauffement du propulseur. Elle veut s'assurer qu'il n'y a pas de mode de défaillance particulier que nous n'avons pas encore vu si le propulseur devient trop chaud », a détaillé Steve Stich, responsable du Commercial Crew Program. Dans le pire des scénarios, la NASA envisage des difficultés à maintenir l'orientation de la capsule lors de son désorbitage.

Ce constat diffère largement de celui de Boeing. Le 2 août, le constructeur a déclaré que la capsule Starliner conservait « des capacités de désamarrage et d'atterrissage sûres ». Il s'est en outre dit confiant dans sa capacité à « revenir en toute sécurité avec l'équipage ».

Butch Wilmore et Sunita Williams avant leur vol à bord de Starliner © NASA
Butch Wilmore et Sunita Williams avant leur vol à bord de Starliner © NASA

SpaceX à la rescousse ?

Pour la NASA, il est hors de question de prendre le moindre risque, aussi mineur soit-il. En conséquence, ses équipes envisagent d'utiliser une Crew Dragon de SpaceX, plus précisément celle de la mission Crew-9, pour ramener Butch Wilmore et Sunita Williams sur Terre.

Dans ce cas, la capsule, dont le départ est prévu le 24 septembre, décollerait avec deux astronautes à son bord au lieu de quatre. Ils rejoindraient l'ISS pour une durée de 6 mois jusqu'en février 2025. Butch Wilmore et Suni Williams les accompagneraient pour le retour. De son côté, Boeing pourrait opérer les manœuvres nécessaires pour faire revenir Starliner dans un vol inhabité.

Les équipes espèrent tout de même que les astronautes pourront prendre place à bord de la capsule de Boeing pour leur retour. Une décision sera prise au cours du mois d'août. Une issue en faveur de Crew Dragon pourrait encore plus entacher l'année du constructeur américain, déjà compromise par plusieurs incidents avec ses avions de ligne.

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Sources : The Verge, SpaceNews