Les équipes ont déployé les mêmes mesures que si les astronautes étaient à l'intérieur © NASA
Les équipes ont déployé les mêmes mesures que si les astronautes étaient à l'intérieur © NASA

Une fin de mission sans histoire après trois mois de péripéties. Calypso est revenue se poser au Nouveau-Mexique, et les équipes de la NASA et de Boeing ont pu la récupérer comme prévu. Malgré tout, le retour sans astronautes et les problèmes à corriger vont encore coûter cher au géant de l'aérospatial.

Sans fanfare ni trompettes. Dans la nuit du 6 au 7 septembre, la capsule Starliner de Boeing s'est désamarrée de la Station spatiale internationale avant de venir se poser sous parachutes dans le désert au Nouveau-Mexique (États-Unis), sur le site de White Sands. Un atterrissage sans incident, avec une arrivée particulièrement précise, comme l'ont souligné les responsables de la NASA présents.

Sur place, les équipes ont fait « comme si » la capsule Calypso hébergeait encore ses deux passagers, même si ces derniers sont restés sur l'ISS et rentreront à la fin de l'hiver prochain avec une capsule Crew Dragon de SpaceX. Le retour et l'atterrissage réussis permettent au moins d'avoir acquis de nouvelles données très importantes pour l'avenir du programme, et c'est un bon point pour Boeing.

Une enquête et une certification plus tard

Outre la réputation écornée pour le géant de l'aérospatial, les mois à venir vont être déterminants pour la suite du programme Starliner. En effet, il faut d'abord corriger les problèmes identifiés sur ce vol, en particulier les soucis liés aux propulseurs du module de service (un propulseur mineur de la capsule a également subi une panne lors du retour), mais aussi la petite fuite d'hélium qui avait repoussé le décollage à la fin du mois de mai.

Ces points bien identifiés feront partie du bilan global de ce vol et de l'étude plus large de tout le programme Starliner, qui devait normalement mener à la certification de la capsule pour son usage régulier avec des équipages de la NASA (6 rotations vers l'ISS au moins, à raison d'une par an environ). Mais l'enquête et les solutions vont prendre plusieurs mois, et même si les équipes de la NASA et de Boeing donnent leur feu vert pour la suite, il faudra sans doute attendre au moins l'été 2025 pour que Starliner vole à nouveau. Un coup dur, alors que Starliner-1 était attendu au printemps.

Repousser les prochains vols de Starliner, c'est aussi jouer avec le calendrier de la fin de vie du lanceur Atlas V © United Launch Alliance
Repousser les prochains vols de Starliner, c'est aussi jouer avec le calendrier de la fin de vie du lanceur Atlas V © United Launch Alliance

Des inquiétudes pour la suite

La facture va également s'alourdir pour Boeing (la NASA a payé un coût fixe pour le programme). Le géant de l'aérospatial a déjà déboursé 1,6 milliard supplémentaire dans Starliner depuis 2019 à cause des retards. Après l'annulation d'autres projets, certains redoutent que Starliner fasse les frais d'une période de budgets difficiles, d'autant que l'agence spatiale américaine doit elle aussi se serrer la ceinture. Elle ne viendra probablement pas sauver le programme si l'industriel demande une rallonge.

L'absence remarquée de responsables de Boeing lors du direct pour l'atterrissage, ou le communiqué laconique de la firme qui « déterminera le futur du programme » sont autant d'inquiétudes pour les capsules réutilisables de Boeing situées en Floride. Pourtant, compte tenu des fonds déjà engagés et d'une augmentation des besoins dans un futur proche (stations et missions privées), la capsule Starliner et ses 5 places ont des arguments à faire valoir. Encore faut-il qu'elle puisse atteindre la mise en service…

Source : SpaceNews