Starship est la plus grande fusée au monde actuellement (121 mètres de haut) © SpaceX
Starship est la plus grande fusée au monde actuellement (121 mètres de haut) © SpaceX

Deux mois après le vol précédent, les équipes de SpaceX sur la Starbase, au Texas, sont sur la dernière ligne droite pour le quatrième décollage de Starship. Cette fois non plus, elles ne viseront pas l'orbite, mais tenteront de progresser sur les points majeurs qui permettront de rendre rapidement le véhicule réutilisable.

Ce 20 mai, c'est la vue désormais familière d'un Starship entièrement assemblé avec son grand étage propulsif SuperHeavy qui accueillait les visiteurs dans le paysage de la Starbase, la base de SpaceX sur la côte texane, à quelques encablures de la frontière mexicaine. Impossible ce jour-là de se rapprocher, car les équipes menaient un nouvel essai. Le Starship SN29 et le booster BN11 ont subi ensemble une simulation de compte à rebours, incluant le remplissage de leurs gigantesques réservoirs. Le test était réussi, selon SpaceX, ce qui devrait logiquement conduire rapidement à la campagne de vol pour ce véhicule. Elon Musk annonce le décollage pour « dans deux semaines environ », ce qui est cohérent avec les essais en vol précédents !

Si c'est le cas, les équipes de la Starbase auront à nouveau démontré qu'elles sont capables d'accélérer le rythme des décollages, passant de 4 mois à moins d'un trimestre entre les vols. Cette cadence devrait encore grimper cette année, compte tenu du nombre d'exemplaires qui sont au stade final de leur assemblage au sein de la « Starfactory », à quelques kilomètres du site d'essais.

Des progrès pour la réutilisation

Pour l'instant, chaque décollage de Starship a montré des progrès significatifs par rapport au vol précédent. Lors du 3e tir au mois de mars, le booster SuperHeavy a réussi à envoyer le Starship jusqu'aux frontières de l'espace avant de faire demi-tour et de tenter de se poser à une position précise dans le golfe du Mexique. Mais il a échoué à se stabiliser et surtout à rallumer correctement ses moteurs. L'un des objectifs de ce quatrième tir sera donc de tenter de corriger ces problèmes. En cas de succès, les équipes considèrent une récupération du booster dès le vol numéro 5. Mais il faut encore que tout s'emboîte comme prévu.

De son côté, le Starship SN29 aura lui aussi une tâche ardue, en rapport avec sa future réutilisation. Après une insertion en quasi-orbite (en réalité une trajectoire balistique qui le conduira au-dessus de l'océan Indien), il tentera de survivre, grâce à son bouclier aux 18 000 tuiles thermiques, à une traversée et un freinage atmosphérique. Lors du 3e vol, cette étape ne s'était pas bien passée, à cause notamment de problèmes d'orientation. Le Starship tournait sur lui-même, et la porte qui simulait une éjection de charges utiles ne s'était pas refermée correctement.

Les vues depuis Starship promettent en tout cas d'être particulièrement excitantes © SpaceX
Les vues depuis Starship promettent en tout cas d'être particulièrement excitantes © SpaceX

La NASA n'en perd pas une miette

Alors, l'entreprise californienne réussira-t-elle à faire mieux qu'au mois de mars ? La responsable du projet HLS pour Artemis, qui pour rappel devrait utiliser Starship pour faire atterrir les astronautes américains sur la Lune d'ici 2026 (date annoncée), attend surtout de l'industriel qu'il montre la fiabilité acquise de son système. C'est-à-dire que Starship puisse une fois de plus atteindre l'espace sans problème majeur.

Et en effet, à trop vouloir observer des améliorations à chaque vol (forcément, il reste beaucoup à prouver), il ne faudrait pas oublier l'essentiel : avant de revenir se poser, Starship doit atteindre l'espace. Souvent. Le tir qui s'annonce y participera.

Source : ArsTechnica