La plus importante fusée au monde pourrait décoller ce 13 octobre, si elle obtient d'ici là les autorisations de vol. La firme d'Elon Musk a préparé son booster SuperHeavy pour pouvoir le rattraper avec son système de bras amovibles, et installé de nouvelles protections thermiques pour Starship. Alors, go ?

Alors que les travaux se poursuivent sur la deuxième tour de lancement, Starship est prêt à retourner dans l'espace © SpaceX
Alors que les travaux se poursuivent sur la deuxième tour de lancement, Starship est prêt à retourner dans l'espace © SpaceX

Un véritable bras de fer s'est joué au mois de septembre entre SpaceX et la FAA (autorité américaine de l'aviation). L'entreprise affirmait que sa Starbase au Texas était prête pour le décollage du 5e vol de test de Starship, tandis que l'administration étatique affirmait ne pouvoir donner le sésame qu'à la fin du mois de novembre. Un délai « inacceptable » qui a fait couler beaucoup d'encre… et qui sera finalement plus court que prévu ?

Depuis le 7 octobre, SpaceX agit comme si l'autorisation de vol allait tomber du ciel sans attendre et prépare son lancement pour le dimanche 13 octobre. Derniers essais de comptes à rebours fictifs, tests du système de bras sur la tour, installation des explosifs du système d'autodestruction en cas d'urgence : l'entreprise n'a pas ménagé ses efforts, tout en publiant aussi les interdictions aériennes et maritimes pour l'évacuation des zones dans lesquelles les étages vont se poser.

Pourtant, même si plusieurs observateurs spéculent sur une autorisation délivrée à la dernière minute, la FAA n'a pas encore délivré sa précieuse autorisation.

Si l'accord est là, ça va décoller !

Pour son profil de vol, cette mission ressemblera quelque peu à celle qui a pris place à la fin du printemps pour le 4e essai de Starship. Avec deux modifications majeures tout de même. La première prendra place quelques minutes après le décollage. Après sa poussée initiale pour envoyer Starship hors de l'atmosphère, le booster SuperHeavy B12 freinera pour retourner vers son site de décollage, effectuant un premier rallumage moteur.

Ensuite, selon ses données internes, sa trajectoire et la qualité du suivi de sa position, il déterminera (et les équipes au sol aussi) si oui ou non, il tente de se poser directement sur la Starbase, attrapé par les bras de la tour de lancement. Une arrivée qui promet d'être spectaculaire, qu'elle réussisse ou non. Si tout fonctionne comme prévu, ce serait une éclatante démonstration technique.

Le vol ne sera pourtant pas terminé, le Starship effectuant une large parabole pour revenir dans l'atmosphère au-dessus de l'océan Indien. Les équipes de SpaceX ont passé plusieurs mois à rééquiper ce véhicule, le Starship S30, avec un nouveau revêtement thermique interne sous sa couche de tuiles résistantes, et ont appliqué de nouvelles protections sur les ailerons et plans canards pour qu'ils résistent mieux à ces intenses minutes dans le plasma et les flammes. Starship tentera comme la fois dernière de se poser à la verticale sur l'océan et ne sera pas récupéré.

Les nouvelles protections devraient être efficaces contre les flammes © SpaceX
Les nouvelles protections devraient être efficaces contre les flammes © SpaceX

La NASA suit l'aventure avec attention

Alors, décollera, décollera pas ? La NASA, sans entrer dans le débat avec les autorités, a toutefois affirmé attendre avec attention ce nouvel essai, car la récupération et la réutilisation de Starship et de son booster sont au centre du programme Artemis.

En effet, pour pouvoir atteindre la Lune, il faudra ravitailler un Starship en orbite avec du carburant, ce qui ne sera possible qu'avec plusieurs décollages d'affilée. Les progrès sont donc suivis avec attention, sur fond de désaccords réglementaires, de politique américaine à quelques semaines des élections présidentielles et d'évolutions techniques.

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07 avril 2024 à 17h19

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Source : SpaceNews