Un vaste fichier contenant les données personnelles de 15 000 habitants a été découvert par une chambre des comptes régionale. La commune, située dans la Drôme, est épinglée pour son grave manquement aux règles de protection des données personnelles.
Lors d'un audit de routine, la chambre des comptes dont dépend la commune de Bourg-lès-Valence, limitrophe à Valence dans la Drôme, a mis au jour l'existence d'un fichier renfermant une multitude d'informations confidentielles sur les habitants de la commune. Noms, adresses, numéros de téléphone, mais aussi orientations politiques... Toutes ces données personnelles auraient été collectées sans le consentement des citoyens, ce qui aujourd'hui provoque l'indignation des élus d'opposition, qui envisagent désormais de porter plainte.
Dans le fichier illégal, les habitants étaient classés « sympa » ou « soutien Nicolas Sarkozy »
Visiblement, on a pris un peu trop de libertés en ce qui concerne la collecte des données personnelles, du côté de Bourg-lès-Valence. Selon la maire, Marlène Mourier, le fichier incriminé aurait été créé pendant la crise du Covid-19, dans le but de recenser la population et de venir en aide aux plus vulnérables, explique-t-elle à France Bleu.
Des annotations telles que « sympa » ou « prêts à nous aider » auraient ainsi permis d'identifier les bénévoles potentiels. Mais la présence de mentions politiques, comme « soutien Nicolas Sarkozy » ou « sympathisants UMP », ne laissent franchement peu de place au doute.
La chambre des comptes a en effet retrouvé la trace de ces données à caractère politique dans la base de données communale. Le fichier comporte 14 880 lignes d'informations personnelles, pour autant d'habitants.
Une destruction des données ordonnée par la mairie
Bien que l'édile de Bourg-lès-Valence reconnaisse une « maladresse » imputée à un ancien collaborateur, elle assure que ces fichiers n'auraient jamais dû être laissés sur le serveur de la mairie. L'opposition, elle, ne croit pas à cette version des faits et envisage de déposer plainte pour non-respect du RGPD, le règlement général sur la protection des données.
Marlène Mourier a affirmé avoir ordonné la destruction de ces fichiers illégaux. Mais vous vous en doutez, cela ne suffit pas à rassurer les habitants, qui s'inquiètent de la sécurité de leurs informations personnelles. L'affaire attire désormais l'attention sur les dérives qui peuvent survenir lorsque les collectivités locales ne respectent pas scrupuleusement la réglementation en vigueur.
Au-delà de la simple infraction aux règles de protection des données, les pratiques de la municipalité interrogent. Comment ces fichiers politiques ont-ils pu être dissimulés pendant si longtemps ? La maire était-elle vraiment au courant de leur existence ? Voilà Bourg-lès-Valence désormais rangée dans la catégorie des mauvais élèves.
Source : France Bleu