L'Europe accélère dans la course à l'intelligence artificielle, avec sept projets de fabriques d'IA déposés à la Commission européenne lundi. Ces futures usines de calcul visent à propulser le Vieux continent parmi les leaders mondiaux du secteur.
L'Union européenne est en train de franchir une étape décisive dans sa stratégie de développement de l'IA. Quinze États membres et deux pays participants se sont mobilisés pour proposer la création de sept fabriques d'intelligence artificielle, centrées autour des supercalculateurs européens. Cette initiative majeure, dont les premiers projets seront sélectionnés le mois prochain, promet de transformer radicalement le paysage technologique européen, toujours plus secoué par les blocs américain et chinois. Examinons les détails.
Une mobilisation européenne sans précédent autour de l'intelligence artificielle
La Finlande ouvre la marche, avec une impressionnante coalition réunissant la République tchèque, la Norvège, la Pologne, le Danemark et l'Estonie autour d'un projet commun. Cette alliance nordique démontre la volonté de mutualiser les ressources et les expertises pour créer une fabrique d'IA performante.
Le Luxembourg, l'Italie, l'Allemagne, la Suède et la Grèce ont également soumis leurs propositions individuelles, tandis que l'Espagne coordonne un projet ambitieux avec le Portugal, la Turquie et la Roumanie. Cette diversité géographique, qui souffre pour l'instant de l'absence de la France, assure une répartition équilibrée des capacités sur le territoire européen.
Chypre et la Slovénie ont déjà manifesté leur intérêt pour rejoindre l'aventure lors d'une seconde vague, dont la date limite de candidature est fixée au 1er février 2025 par la Commission européenne, qui a reçu les sept premières propositions de fabriques d'intelligence artificielle le lundi 11 novembre.
2,1 milliards d'euros et une super alliance pour développer des modèles d'IA européens de pointe
Ces fabriques d'IA pourront s'appuyer sur un investissement massif de 2,1 milliards d'euros. Celui-ci sera destiné à l'acquisition ou à la mise à niveau d'un nouveau supercalculateur. Le financement, jugé crucial par Bruxelles, permettra de développer la puissance de calcul nécessaire à la création de modèles d'IA de pointe.
Un soutien supplémentaire de 100 millions d'euros sera accordé via InvestEU (un programme de l'Union européenne qui finance des projets durables et innovants) pour stimuler l'innovation des start-up. L'objectif sera de mobiliser jusqu'à un milliard d'euros d'investissements complémentaires. Voilà une approche qui, sur le papier, peut conduire à la création d'un environnement fertile pour l'émergence de solutions d'IA innovantes.
Les premières fabriques d'IA devraient voir le jour au début de l'année prochaine. Elles pourraient marquer le début d'une nouvelle ère pour la technologie en Europe. Les installations, qui seront interconnectées et accessibles aux aussi bien aux start-up, chercheurs et industriels, incarneront peut-être, qui sait, la réponse européenne aux géants américains et chinois de l'IA.